Au Conseil municipal : orientations budgétaires 2006

Éric Fruteau dénonce les insuffisances répétées...sans aucune réponse du maire

16 mars 2006

Le 10 mars dernier à Saint-André avait lieu le Conseil municipal. Trois conseillers de l’Alliance participaient au débat : Éric Fruteau, Joe Bédier et Chantal de Camaret. Parmi les sujets à l’ordre du jour : les orientations budgétaires. Éric Fruteau est intervenu sur ce point. Nous reproduisons ci-après le contenu de sa prise de parole.

"En préalable, je voudrais dire : comment débattre d’orientations alors que l’année est largement entamée ? Près de 3 mois après le début de l’année, nous sommes amenés à débattre d’orientations pour l’année en cours. Est-ce que cela voudrait dire que pendant 3 mois, la commune n’était pas orientée ? Pourquoi pas la fin de l’année ? Cela montre peut-être le peu d’intérêt que vous donnez aux orientations budgétaires.
Le seul mérite étant que cela se passe un jour après la Journée des femmes (auxquelles il faut rendre hommage) et à 10 jours de l’anniversaire de la loi sur la départementalisation.
Ceci dit, je crois qu’il est nécessaire effectivement de cadrer les idées par rapport aux critères de la loi des finances pour 2006. Je pense qu’il faut tenir compte du contexte local, national voire international. Car tout ce qui se décide au plus haut niveau risque de se répercuter sur nos marges de manœuvre localement. (...)

Les routes transformées en sentiers...

Quelles sont vos orientations pour la mise en sécurité et à la protection des habitants de la ville contre les risques en inondation ? Le problème de la Ravine Sèche, pourquoi n’est-il pas abordé ? On risque un jour de vivre les mêmes malheurs qu’à Saint-Marie ou Saint-Denis.
À quand la mise en place d’une réelle réflexion sur l’entretien pérenne des routes communales. Soit, on enrobe (attention quand-même à l’épaisseur, au fait qu’on ne décaisse pas systématiquement,...), mais que fait-on pour l’écoulement de l’eau pluviale ? Et là j’en viens aux revendications des habitants de Dioré. Quelles solutions ? La seule solution d’un classement en Route départementale ne peut suffir. L’exemple du chemin Morin vient montrer que cela prendra beaucoup de temps et que les problèmes perdureront.
Je crois que nous devons nous saisir de ces problèmes car les exemples se multiplient et cela ne contribue pas à l’amélioration du cadre de vie de nos concitoyens. Le chemin 100 gaulettes ! C’est quand-même inadmissible ! Habituellement, des sentiers se transforment en chemins, à Saint-André c’est l’inverse. Des routes se transforment en sentiers ! C’est le monde à l’envers !

Quel aménagement du territoire ?

Quelles sont vos orientations pour répondre à la demande des agriculteurs pour l’irrigation du bas de la commune et pour la préservation des surfaces agricoles. Combien d’hectares a-t-on perdu en terrains agricoles ? Combien perdra-t-on encore ? Quelle politique donc de sauvegarde des terres agricoles ?
Quelles sont vos réflexions quant à l’amélioration du plan de circulation ? Et quelles orientations données pour améliorer le désenclavement et la circulation collective ? Rien de tout cela dans votre document. C’est dommage !
Voilà quelques réflexions que les élus de l’Alliance ont soumises à l’assemblée municipale.
Nous regrettons les réponses évasives du maire et la tendance systématique à la polémique, voire l’insolence."


Un contexte difficile

Dans la première partie de son intervention, Éric Fruteau a décrit le contexte dans lequel s’inscrit le débat sur les orientations budgétaires de la commune de Saint-André.

"Il y a les aléas des indicateurs économiques : il y a soit l’inflation. Mais quelle sera la croissance pour 2006 ? Le gouvernement a basé son budget sur une espérance de 2,25%. Cela semble quelque peu ambitieux quand on voit que l’année dernière, on en était qu’à 1,3%.
Comment va varier le prix du pétrole (certains prédisent un prix à 200 dollars le baril pour bientôt). Quelles conséquences sur les exportations, sur les importations, sur l’évolution du solde de la balance commerciale ?
Je pourrai également faire allusion aux incertitudes liées aux risques géopolitiques (le Moyen Orient...) et aux crises financières que cela pourrait engendrer.
Les aléas, ce sont aussi la forte pression sur les prix.
Ce qui m’amène à parler du contexte local difficile qui n’arrange pas les choses : le chikungunya bien-sûr et toute l’émotion qui y est liée, les 74.000 érémistes, les 6.200 RSO, un chômage important et notamment chez les jeunes, la vie chère (+2,8% d’augmentation de l’indice des prix, alors qu’elle n’est que de 1,5% en métropole), l’augmentation du prix de la bouteille de gaz (+11%, passant à 19,86 euros) qui touchera surtout les ménages les plus défavorisés.
Il faut également rajouter à ces difficultés le choix de réduction de la dette publique (qui est de 1.117 milliards d’euros). L’objectif étant de l’amener de 66% à 60%. Je précise néanmoins que la dette était de 62% en 2002, et que c’est sous un gouvernement de droite qu’elle est passée à 66%. Cela laissera des traces, et ce sont ces difficultés annoncées pour les collectivités locales (Département, Région et donc aussi Municipalités).
On verra plus clair avec le CA 2005. C’est à ce moment qu’on jugera des réalisations précises. Juste concernant les équipements : vous annoncez 9 millions d’euros (50,53%) de réalisations alors que vous avez prévu 18 millions d’euros et que vous ne prévoyez que 16 millions pour 2006 (donc une baisse). Voilà la situation qui est la nôtre aujourd’hui."


Des propos inadmissibles envers les parents d’élèves

Éric Fruteau souligne le sous-équipement de la commune en écoles et en crèches, et condamne les propos insultants du maire devant des parents qui lui rappellent les conséquences de cette politique.

"Les enfants et les jeunes : le nombre insuffisant de crèches est à souligner. À quand la crèche de Terre Rouge ? À quand la livraison de la crèche de la rue du 24 septembre ? Comment résoudre les problèmes des cantines (notamment ceux de Bras des chevrettes (fuite, carreaux défaillants, sans vestiaire pour le personnel...)
Aussi, je crois qu’il est inadmissible d’entendre des propos insultants de la part d’un responsable politique (en l’occurrence le maire), au sujet de parents soucieux des conditions dans lesquelles leurs enfants sont à l’école. Non Monsieur, les parents ne "s’excitent pas sur du superficiel" comme cela a pu être dit. Ils ont posé un problème réel de propreté dans une situation de grave crise de chikungunya. Nous déplorons vos dérives verbales et demandons que le dialogue soit la règle. On ne mate des parents qui posent des problèmes réels, on dialogue."


Le sport, la culture et logement : beaucoup d’incertitudes

Parmi les “oubliés” des orientations budgétaires : sport, culture et logement. Éric Fruteau interroge le maire sur les programmes de construction de logements.

"Vos orientations ne posent nullement le problème de subventionnement de l’École de musique (ACEOI) et des dérives qui ont pu exister dans la gestion de cette association.
De même, aucune allusion au subventionnement du club de basket de Petit Bazard. Pourquoi ? Combien de clubs après Les léopards et Cambustons, et Ravine Creuse, et Petit Bazar seront mangés à la même sauce ?
Où en est-on du centre d’hébergement des sportifs prévu à côté du lycée ? Pas de trace dans vos orientations.
Où en est-on du stade de football et Omnisport de haut niveau avec tribune à Terrain Fayard ? Aucune mention dans vos orientations.
La politique d’entretien des structures et équipements autres que ceux situés à proximité des collèges : le gymnase Michel Debré ? Rien.
Opération Petit Bazar ? Toujours en stagnation. La RHI de Terre Rouge ? Rien. Pourtant le CDH (du 7 décembre 2005) a déjà donné son accord. Cela concerne 11 logements et une somme de 288.000 euros a été accordée. Pourquoi n’en parlez-vous pas dans vos orientations pour 2006 ?".


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