Dernier jour pour s’inscrire sur les listes électorales

...Et du côté des étudiants ?

30 décembre 2006

Les mairies seront ouvertes exceptionnellement toute la matinée d’aujourd’hui pour permettre aux retardataires, pièce d’identité et justificatif d’adresse en main, de s’inscrire sur les listes électorales. Yannick Payet, trésorier de l’UNEF, association étudiante de l’Université, est quant à lui inscrit même s’il ne sait pas encore quel sera son choix le 27 avril. L’important reste selon lui d’aller voter, car il s’agit aussi de l’avenir de la jeunesse, des étudiants.

« Notre avenir nous intéresse »

Est-ce que les étudiants parlent de politique à l’Université ?
- Yannick Payet : Pas suffisamment. L’intérêt pour la politique vient assez tard. Il faut du temps pour se forger une opinion et puis quand on arrive à la Fac, on découvre d’abord un tout autre univers, on entame une nouvelle vie et la politique n’est pas la première chose à laquelle l’on pense. Néanmoins depuis l’épisode du CPE, je constate que davantage d’étudiants s’y intéressent. Certains ont déjà leur opinion, d’autres cherchent à savoir.

Que doit faire la politique pour être plus accessible aux jeunes ?
- Tant que la politique n’adoptera pas un discours franc et direct, on ne pourra pas la suivre. Tant qu’elle ne considérera pas les étudiants comme une population à part entière, qu’elle ne parlera pas des sujets qui nous touchent, elle n’intéressera qu’une partie d’entre nous. Je pense au logement par exemple, la grande galère des étudiants à La Réunion et en métropole. Cette question est récurrente, mais est toujours abordée sans propositions précises pour les étudiants. De façon générale, notre avenir nous intéresse. On l’a vu avec le CPE, quand les étudiants veulent se mobiliser pour dire : « Non, ça on ne veut pas, ça n’est pas bon pour nous », ils le font.

Êtes vous inscrit sur les listes et si oui incitez-vous les autres à faire la démarche ?
- Je suis inscrit depuis mes 18 ans, avant même de passer le permis. Effectivement, j’en parle autour de moi, dis que c’est important d’aller s’inscrire mais plus encore d’aller voter. On pensait organiser une campagne de sensibilisation sur la Fac, mais en fin d’année, avec les partiels, ça n’a pas été possible.

Et pourquoi c’est important de voter ?
- Parce que ça nous concerne. Les choix qui seront faits nous engageront aussi. Si je reste toujours au cas des étudiants, s’ils veulent trouver un boulot, ils le peuvent et prennent souvent ce qui se présente car ils n’ont pas d’autres choix. On veut un travail mais avec quelque chose derrière, avec des perspectives, de quoi construire une vie, élaborer des projets. Mais les étudiants, comme l’ensemble de la population, ont peur de la précarisation du travail.

Ca n’encourage pas à suivre des études !
- C’est vrai et on le voit très bien cette année avec la diminution des inscriptions à l’Université. Beaucoup de jeunes sont découragés. On a beau avoir une licence, une maîtrise, si l’on ne sait pas où l’on va, l’avenir est bouché.

Vous allez donc voter, mais avez-vous fait votre choix ?
- Pas encore. Ce que je sais, je peux le dire, c’est que je voterai à gauche. Après j’attends d’avoir les vrais programmes pour juger. S’il faut passer par le vote contestataire, je le ferai.

Contestataire envers qui ?
- Sarkozy. Il fait peur à beaucoup de jeunes et s’il est président, cela ne pourra que s’amplifier et on a pas besoin de ça. Il est très fort pour entretenir les clichés, mais son discours devient insupportable. Au lieu d’écouter, il reste encré sur ses objectifs et c’est dangereux.

Entretien Stéphanie Longeras


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