Les élections du 7 juin

Européennes : étape décisive pour l’avenir de la jeunesse

4 juin 2009, par Edith Poulbassia

« L’avenir ne peut pas se décider sans nous ! ». C’est en somme ce que la jeunesse est venue exprimer hier après-midi au débat organisé par le Comité d’Action Pour les Européennes(CAPE). Conscients des enjeux des prochaines élections, les jeunes présents ont appelé à voter pour la liste de l’Alliance des Outre-mer et à élaborer une plateforme de revendications pour les Etats-Généraux.

A cinq jours des élections européennes, le candidat de l’Alliance des Outre-mer Elie Hoarau, et sa colistière Maya Césari ont répondu à l’initiative du CAPE (Comité d’Action Pour les Européennes), représenté hier par Gilles Leperlier : offrir un espace de parole à la jeunesse pour qu’elle exprime ses attentes et sa vision de l’avenir. Des jeunes Réunionnais venus des quatre coins de l’île, une trentaine, ont voulu participer au débat sur les enjeux des prochaines élections et sur l’avenir de La Réunion, organisé hier à l’hôtel Le Saint-Denis.
Les jeunes sont « les acteurs de La Réunion de demain », il est donc primordial de les inciter à prendre part à la réflexion, d’autant plus qu’ils sont souvent les grands oubliés des débats. En témoignent les Etats-Généraux, aucun atelier n’est consacré à la jeunesse. Pour autant, les jeunes ne doivent pas rester passifs. « Il faut prendre rendez-vous avec les Etats-Généraux », a affirmé Gilles Leperlier. Un autre rassemblement de la jeunesse est prévu le 13 juin (le lieu reste à déterminer) pour élaborer une plateforme de revendications. Plateforme qui sera enrichie lors de réunions organisées dans le Sud, le Nord, l’Est et l’Ouest, puis transmise aux Etats-Généraux.

Une période angoissante mais aussi exaltante

La jeunesse réunionnaise a en effet des choses à dire. Il suffisait hier d’écouter les interventions. Emploi, formation, mobilité, préférence régionale, valorisation de la langue créole, accès à la santé, sont quelques sujets qui ont été abordés hier. Pourquoi, à la fin des études, de nombreux jeunes n’ont-ils droit à aucune allocation jusqu’à 26 ans et se retrouvent-ils exclus du système, dépendant de leur famille, ou en situation de précarité ? Pourquoi les jeunes Réunionnais de plus en plus diplômés n’accèdent-ils pas aux postes à responsabilité ? Quelle est la place des jeunes dans les grands projets, comme celui de l’autonomie énergétique ? Pourquoi l’embauche locale, la « préférence régionale » serait-elle taboue, alors que la question ne fait pas polémique dans les autres régions françaises ? Comment accepter que des jeunes renoncent à se soigner et se retrouvent sans couverture maladie ? Comment remédier à la perte de "repères" des jeunes, à la progression des grossesses précoces, au problème identitaire, véritable frein à l’émancipation de la jeunesse ? Les questions soulevées révèlent la profonde inquiétude ressentie par la majeure partie de la population de l’île.
Elie Hoarau, candidat de l’Alliance des Outre-mer aux élections de député européen, a voulu leur redonner espoir. « L’angoisse peut se transformer en quelque chose d’exaltant », a-t-il déclaré. A condition que la jeunesse prenne son destin en main. Les élections du 7 juin constituent ainsi une étape essentielle. Choisir un candidat, c’est choisir une vision de l’avenir pour La Réunion. Avenir qui dépend en grande partie du partenariat avec l’Union Européenne.

Edith Poulbassia


Elie Hoarau, candidat de l’Alliance des Outre-mer

«  Des difficultés existent, mais il y a des perspectives  »

Elie Hoarau est conscient des attentes de la jeunesse. « Les jeunes et surtout ceux de plus en plus diplômés sont confronté au chômage. Nous avons 16.000 chômeurs en plus depuis le début de l’année. Les conditions de vie qui en découlent sont la pauvreté, la dépendance aux parents, la fuite en avant pour la liberté. C’est la détresse. A cette crise sociale se greffe une crise morale », constate le candidat aux élections européennes. Malgré la mobilisation du COSPAR, la situation n’a pas fondamentalement changé. Elie Hoarau a donc invité les jeunes à participer aux Etats-Généraux pour soumettre des propositions. Car des solutions existent dans l’immédiat : relancer véritablement l’économie, dont le BTP, faciliter l’accès à la fonction publique, dont l’éducation nationale grâce à un « moratoire sur la façon de recruter dans la fonction publique », créer deux grands services publics pour l’environnement et l’aide à la personne. Des milliers d’emplois à créer.
Sur le plan européen, « c’est maintenant que les choses vont se produire », a-t-il insisté. Le représentant de l’outre-mer devra défendre « une nouvelle politique » dans une Europe élargie à 27 pays, et préserver les crédits attribués pour le développement des îles, donc de La Réunion, préserver le statut de Régions ultrapériphériques. Les trois mots d’ordre d’autosuffisance alimentaire, d’autonomie énergétique, de coopération régionale, tous pourvoyeurs d’emplois à condition d’établir les besoins prévisionnels en formation, doivent être portés au Parlement européen. « Les difficultés existent, mais il y a des perspectives » a conclu Elie Hoarau.

EP


Une association pour la célébration du 19 mars

Emilie Assati, jeune Réunionnaise, a créé une association pour la célébration du 19 mars 1946, date de la fin du statut colonial. Une pétition devrait être remise au Premier Ministre en juillet.

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