La candidate PCR sur la liste « Pour une Europe des gens contre une Europe de l’argent » place les Réunionnais au coeur des préoccupations

Européennes : Julie Pontalba a présenté son programme

16 mai 2019, par Manuel Marchal

Julie Pontalba a présenté hier le programme qu’elle présente aux électeurs à l’occasion des Européennes du 26 mai prochain. Aux côtés de la candidate PCR sur la liste PCF conduite par Ian Brossat étaient présents Elie Hoarau, ancien député au Parlement européen et président du PCR, Maurice Gironcel, secrétaire général du PCR, Yvan Dejean, porte-parole, Ginette Sinapin, membre du secrétariat et David Gauvin, secrétaire de la Section communiste de Saint-André.

Yvan Dejean, Maurice Gironcel, Julie Pontalba, Elie Hoarau et Ginette Sinapin.

Le programme part d’un constat, l’urgence sociale. L’INSEE qualifie La Réunion de département socialement hors norme. Les Réunionnais n’en peuvent plus et descendent dans la rue, rappelle Julie Pontalba : Chaudron en 1998, COSPAR en 2009 et gilets jaunes. A chaque fois des ministres se déplacent, et apportent des réponses ponctuelles sous forme de déblocage de fonds supplémentaires et des cadeaux fiscaux. L’urgence sociale mérite mieux que des ajustements budgétaires et fiscaux.

Le programme que Julie Pontalba défend au sein de la liste « Pour une Europe des gens contre l’Europe de l’argent » s’appuie sur un principe : mettre à l’abri les territoires éloignés. Cela repose sur trois piliers : autonomie énergétique, autonomie alimentaire et la paix. Il est intégré dans le programme de la liste conduite par Ian Brossat, qui comprend également Michel Branchy, un responsable du Parti communiste martiniquais.

Un projet, une assemblée, un fonds régional

« Le statut des RUP a permis des avancées, il montre ses limites et ne permet plus le bon développement de La Réunion », explique-t-elle, « il faut dépasser ce statut et aller vers plus de pouvoir de décision dans les territoires concernés. C’est en effet là que les problèmes sont posés, alors que les décisions sont actuellement prises à 10000 kilomètres ». « On ne remet pas en cause le fondement des RUP, qui sont les dérogations », explique Elie Hoarau, ancien député au Parlement européen, c’est dans les décisions qu’il faut dépasser le cadre actuel.

Il donne un exemple auquel il a été confronté en tant que parlementaire : la difficulté d’utiliser des fonds LEADER en Guadeloupe en raison des lourdeurs administratives, et une partie de ces fonds sont repartis à Bruxelles.
Le PCR propose que les Réunionnais discutent ensemble d’un projet, la création d’une assemblée territoriale pour mettre en œuvre ce projet, et un fonds régional de développement pour le financer.

Plus de pouvoirs aux Réunionnais

C’est là qu’entre en jeu l’Europe, avec la revendication de globaliser les crédits européens dans le fonds régional de développement avec un contrôle a posteriori de l’Europe du bon usage de l’argent utilisé. Il s’agit de faire disparaître les lourdeurs administratives qui amènent de nombreux ayants droits à renoncer à l’appui des fonds européens. La Cour des comptes relève aussi l’absence de cohérence dans l’utilisation des fonds qui sont consommés à 94 %.

Les accords de partenariat économiques sont actuellement négociés entre les pays ACP et l’Union européenne. Ces APE sont asymétriques car l’Union européenne ouvre son marché, donc celui de La Réunion, sans quota ni droit de douane et sans réciprocité. Or, tous les voisins de La Réunion sont des pays ACP. Comment protéger l’économie réunionnaise de produits entrant directement en concurrence ?
Julie Pontalba propose que quand des négociations d’accords commerciaux engagent l’avenir de La Réunion, alors un représentant de La Réunion doit être là pour défendre la création de clauses de sauvegarde et de moratoires.
Faire évoluer les règles dans ce sens sera une des missions de Julie Pontalba au Parlement européen, dit en substance Elie Hoarau.

Bousculer les règles établies

Pour le PCR, l’Europe doit avoir une grande ambition écologique, notamment pour les RUP. L’Union européenne doit soutenir financièrement les projets de transition écologiques. C’est d’autant plus urgent dans les RUP, car soumises aux effets du changement climatique comme les cylones et la montée des eaux.
Le PCR avait proposé l’autonomie énergétique et alimentaire à l’horizon 2025, un bojectif qui reste réalisable comme le montre l’expérience de Sainte-Suzanne. A ce sujet, Maurice Gironcel, secrétaire général du PCR indique que la commune où il est maire compte 24.000 habitants mais les sites de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables en fournissent pour 35.000 habitants, et pour 45.000 quand de nouvelles éoliennes seront mises en service prochainement.L’océan Indien est zone de paix pour l’ONU depuis 1971, mais ce n’est pas le cas comme le montre la question des Chagos. L’Europe doit s’engager dans l’éducation, la santé et pas dans la course à l’armement.

Dans une communication de 2017, la Commission appelle à une nouvelle gouvernance des RUP, avec un partenariat renforcé. Julie Pontalba s’appuiera sur cette communication pour bousculer les règles établies et dépasser les règles actuelles.
Maurice Gironcel conclut la conférence de presse en évoquant la dynamique de la campagne, et en annonçant un meeting le 22 mai à Sainte-Suzanne, avec un message de Ian Brossat.

M.M.

A la Une de l’actuParti communiste réunionnais PCREuropéennes 2019

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus