Fabien Roussel commença son intervention par l’émotion qu’a suscitée l’incendie meurtrier survenu dans un immeuble HLM de la SIDR à Saint-Denis le 12 décembre. Il s’est rendu à l’hommage rendu le 16 décembre aux victimes et a rencontré les sinistrés. Il a été bouleversé par le témoignages du père de famille qui a perdu ses enfants et sa femme dans l’incendie. Le père endeuillé craignait que pareille catastrophe puisse se produire, et il avait même installé dans l’appartement des moyens de lutter contre le feu. Malheureusement il n’était pas là la nuit du drame.

« Que la République reconnaisse que la France a participé à l’esclavage »

Le candidat à la présentielle a rappelé l’importance de passer de l’égalité à la citoyenneté pour les Réunionnais. Il a rappelé le soutien de son parti à l’abolition du statut colonial à La Réunion. En 1946, le PCF dirigé par Maurice Thorez était le plus important groupe parlementaire et a pesé de tout son poids pour l’adoption de la loi de décolonisation.
Il rendit aussi hommage à la mémoire de Paul Vergès, qui mena des combats dont les répercussions allèrent bien au-delà de La Réunion, et qui fut un acteur de la solidarité entre le PCF et le PCR.
Pour le secrétaire national du PCF, il était important de venir à La Réunion durant la période de commémoration de l’abolition de l’esclavage. « Il faut que la République reconnaisse que la France a participé à l’esclavage, et qu’en France, les enfants connaissent cette histoire ». Il a également plaidé pour la reconnaissance d’Edmond Albius par l’UNESCO
Il a également fait part de son combat aux côtés du PCR pour « que le 19 mars soit férié comme le 14 juillet, jour de la célébration de la Révolution ».

Le président du pouvoir d’achat, de l’emploi et d’une vie digne

Fabien Roussel a ensuite fait part de ses propositions dans le domaine social. Il rappelle qu’à La Réunion, le coût de la vie est 30 % plus cher qu’en France, et qu’une grande partie de la population est sous le seuil de pauvreté. Avec de faibles revenus, elle doit faire face à un coût de la vie intolérable.
« Il n’y a pas de fatalité à la vie chère. Je serai le président du pouvoir d’achat de l’emploi et d’une vie digne ». Face à la vie chère, la mesure immédiate sera d’augmenter les salaires. A La Réunion, les fonctionnaires ont droit à une prime de vie chère pour compenser le coût de la vie. Fabien Roussel propose donc que tous les salaires et minima sociaux bénéficient du même traitement que ceux de la fonction publique. Il veut également que chaque augmentation du SMIC soit répercutée selon le même pourcentage sur tous les salaires.
En termes de revenus, il s’engage à réévaluer le SMIC à hauteur de 1800 euros brut, et qu’aucune retraite ne soit inférieure à 1200 euros nets.
Conscient de l’importance du chômage des jeunes, il s’engage à ce chaque jeune ait droit qui sort de l’école ait droit à un emploi en fonction de son diplôme, et à un salaire lui permettant de vivre dignement : « un emploi garanti pour chaque jeune de la République ».
Par ailleurs, il envisage la création de 500.000 postes de fonctionnaire pour répondre aux besoins de la population dans toute la République.
Il constate également qu’en termes de services publics, un immense rattrapage est à faire à La Réunion. Notre île compte 350 lits d’hôpitaux pour 100.000 habitants alors qu’en France, la moyenne est de 600 pour 100 000 habitants.
Pour financer ces mesures, le candidat du PCF souligne que « les multinationales ont les moyens de payer l’augmentation des salaires ». Elles maintiennent les travailleurs dans les bas salaires car elles profitent du système avec les 9 milliards de la prime d’activité, souligne-t-il, rappelant que ces 9 milliards viennent de la CAF, pas des entreprises.
« Nous proposons un autre modèle de développement. Qui met l’humain et la Terre au centre », poursuit-il. « Nous voulons reprendre le pouvoir à la finance, nationaliser des banques, dire stop à la corruption et à la fraude fiscale ». Il promet d’ailleurs la prison aux fraudeurs.

« A la République de s’engager à respecter ce qui sera décidé par les Réunionnais »

Fabien Roussel conclut son intervention par un « message aux peuples d’outre-mer ».
Le bilan du président sortant est particulièrement désastreux ». La conséquence, c’est la crise en Guadeloupe et à la Martinique. « En Kanaky, il y eut une brutalité toute coloniale pour maintenir le référendum ».
Le candidat à la présidentielle dit « Oui à la conférence territoriale. A la République de s’engager à respecter ce qui sera décidé par les Réunionnais ».
Fabien Roussel veut servir les intérêts des travailleurs, des artisans, des PME, de tous ceux qui produisent une richesse bien mal répartie ensuite. Il est pour « une République sociale, laïque, écologique et féministe », notamment avec un engagement pour l’égalité des salaires et des carrières entre femmes et hommes et contre les violences aux femmes.
Il s’est également engagé à dégager les moyens pour terminer « la route qui finit dans la mer, avec un tram-train dessus ».
Il est également favorable à un enseignement bilingue créole-français dès le primaire « pour que chaque enfant commence par un enseignement en créole pour être bien accueilli dans l’école de la République ».
Fabien Roussel a également dit sa volonté de donner les compétences aux Réunionnais pour qu’il puissent passer des accords commerciaux avec les pays voisins.
Et de conclure : « nous arriverons à nous libérer de la finance, vive le PCR, vive le peuple réunionnais ».

M.M.