Invité hier soir du journal télévisé d’Antenne Réunion, Fabien Roussel est tout d’abord revenu sur le premier rendez-vous de sa visite : l’hommage aux victimes de l’incendie de l’immeuble SIDR de Montgaillard. Il était donc à la chapelle ardente de la Trinité. Ce drame a eu en effet une importance considérable allant au-delà de La Réunion. « J’ai remis en cause mon programme pour rendre hommage aux victimes et entendre ce qu’elles avaient à dire. Ce père de famille qui a perdu ses enfants avait beaucoup de choses à dire. J’ai beaucoup entendu « Plus jamais ça » ». Le candidat à la présidentielle a d’ailleurs répété cette expression, « plus jamais ça ». Il est ensuite allé sur les lieux de l’incendie constater par lui-même de l’ampleur des dégâts, et a souhaité que la lumière soit faite rapidement sur les responsabilités de cette tragédie.

Construire 15.000 logements par an à La Réunion

Fabien Roussel a ensuite évoqué son projet en matière de logement. « Il en manque beaucoup à La Réunion », a-t-il rappelé, « 30.000 familles en attente d’un logement social ». « Ici, il faut investir pour construire 15.000 logements par an », affirme-t-il.
Il a également fait part d’interrogations fondamentales : pourquoi tout est-il plus difficile qu’en France, pourquoi la vie est-elle bien plus chère à La Réunion ?
Invité à donner sa position sur le chantier de la NRL, il a déclaré que « c’est une question d’engagement financier et de responsabilité ». « C’est une route nationale, c’est à l’État de prendre les engagements pour terminer les travaux, quand on voit cette route qui mène à nulle part ». Et le candidat à l’élection présidentielle de conclure sur ce point : « je m’engage à mettre les financements pour pouvoir finir ce grand chantier le plus rapidement possible ».

« Garantir à chacun une vie digne »

Le programme du candidat du PCF comporte plusieurs engagements sur le plan social : réduire la durée hebdomadaire du travail à 32 heures, augmenter le SMIC à 1800 euros par mois et rétablir la retraite à 60 ans.
« Je souhaite garantir à chacun une vie digne. Il faut augmenter les salaires, il faut l’égalité sociale. C’est ce que revendiquait le député Laurent Vergès en affirmant Nou lé pa plis, ou lé pa mwin, respekt a nou ». Une vie digne est la condition de l’émancipation », poursuit-il.
Fabien Roussel insiste sur l’importance d’écouter ce que disent les peuples, de « s’engager à respecter ce que le peuple réunionnais attend d’une République. « 50 % des jeunes au chômage, comment peut-on accepter cela ? »
Le secrétaire national du PCF plaide pour le démarrage de grands chantiers créateurs emplois. Il dit également avoir « mis les communes au cœur de mon projet », et veut « que le prochain gouvernement soutienne bien plus les collectivités ».

Respecter « les peuples des outre-mer »

Fabien Roussel veut porter « un projet radicalement différent », face à l’argent qui manque pour payer les salaires, pour les hôpitaux, pour l’éducation.
« Je fais confiance au peuple pour qu’il prenne les bons choix, pour qu’il reprenne le pouvoir sur l’argent, sur ses richesses et les mette au service de la population ».
Il s’engage également à respecter « les peuples des outre-mer ».
Interrogé sur l’existence de plusieurs candidatures progressistes à la présidentielle ainsi que sur les rencontres qu’il compte faire durant son séjour à La Réunion, le secrétaire national du PCF a déclaré : « ici, beaucoup de militants et d’élus progressistes ne sont pas forcément membres du PCR qui a une longue et belle histoire. Que l’on retrouve une gauche qui se mette au service du peuple afin que chacun puisse vivre dignement ».
En conclusion, il a souhaité grand succès au meeting qu’il tiendra ce 17 décembre à Sainte-Suzanne.

M.M.