Après le succès des trois meetings, le PCR appelle à un grand rassemblement au mois d’octobre

’Faire avancer nos propositions’ 

23 août 2013, par Céline Tabou

Devant une foule de militants et militantes du Sud et de toute l’île, réunis à Basse Terre pour la 3ème réunion d’information du PCR, la nouvelle direction du PCR a de nouveau ’réaffirmé les propositions pour le développement de La Réunion, pour La Réunion’, a indiqué Fabrice Hoarau.

Une foule nombreuse hier à Saint-Pierre.

À ses côtés, Sylvie Mouniata a présidé cette réunion, évoquant un contexte économique et social " qui s’aggrave " et la volonté du PCR " après son 8ème congrès d’organiser dans toute l’île des réunions d’information afin de donner des informations sur la vie politique et sur tout ce qui se passe à La Réunion ".

Un parti de proposition

Sylvie Mouniata a expliqué que "le PCR a toujours tiré la sonnette d’alarme" sur les difficultés rencontrées par les Réunionnais. Elle a précisé que les réformes engagées par le gouvernement "provoquent des conséquences sur la population, mais surtout sur les plus vulnérables d’entre nous" allant jusqu’à "menacer les acquis obtenus par la lutte". Évoquant l’augmentation du nombre de travailleurs pauvres, des personnes vivant sous le seuil de pauvreté, de personnes sans emploi et de personnes âgées vivant avec le minimum vieillesse, Sylvie Mouniata a affirmé que "la politique actuelle a des conséquences dramatiques sur la population".

Une situation évoquée par Fabrice Hoarau, secrétaire général du PCR, qui a indiqué que "le PCR est dans l’action, dans la préparation de l’avenir, c’est pour cela que nous sommes présents ce soir". Ce dernier a indiqué que le 8ème Congrès du PCR a été l’occasion de "réaffirmer l’engagement de travailler ensemble pour le développement durable de La Réunion", de "réaffirmer les propositions du PCR pour le développement de La Réunion, pour La Réunion. La force du PCR a toujours été de faire des propositions, depuis sa création en 1959. Le PCR a toujours fourni une analyse de la situation dans le monde, en Europe, en France et à La Réunion, sur laquelle des propositions ont été faites pour faire avancer La Réunion et les Réunionnais".

Parmi les ouvrages édités par le PCR, Fabrice Hoarau a mis l’accent sur le "Nouveau contrat social", qui contient notamment "nos propositions pour répondre aux attentes de la population. Notre projet est basé sur deux piliers" : comment répondre à l’urgence sociale ? Et, comment dans le même temps mettre en œuvre nos propositions pour préparer La Réunion au million d’habitant. Ce dernier a évoqué trois points principaux : l’emploi, le coût de la vie et le logement : "Les Réunionnais veulent un travail pour pouvoir aller faire leurs courses, et avoir un logement".

Emploi, coût de la vie et logement

"On sait que les choses ne sont pas faciles, que régler les problèmes ce n’est pas facile, mais il faut commencer par faire des propositions", a pointé Fabrice Haorau. "Nous demandons au gouvernement de lancer une étude pour la création de deux grands services d’intérêts publics" dans l’aide à la personne et la protection de l’environnement. "Nous demandons au gouvernement de créer 5.000 emplois d’avenir pour ces deux grands services", afin de "sortir du dispositif des contrats aidés qui entretiennent la précarité", a précisé Fabrice Hoarau. Il a affirmé que "les Réunionnais doivent vivre dans la dignité avec un travail durable". Il a également demandé l’aide et l’accompagnement de l’État envers les collectivités territoriales, pour "titulariser l’ensemble des employés territoriaux, avant les élections présidentielles".

Concernant le coût de la vie, le dirigeant du PCR a souhaité "casser une bonne fois pour toute, tous les monopoles qui profitent et abusent de leurs positions à La Réunion". Le secrétaire général a souhaité "l’ouverture des marchés à la concurrence" venue de la zone océan Indien "à qualité égale". Sur les carburants, le gaz, la grande distribution et la construction : "la bataille doit continuer pour faire baisser les prix, pour que chaque Réunionnais puisse vivre à La Réunion". Fabrice Hoarau a expliqué que "le pouvoir d’achat des travailleurs les plus pauvres a été mis à mal" par la suppression du RSTA, "le PCR demande donc le maintien du RSTA jusqu’au 31 décembre pour mettre en place une table ronde qui va permettre de trouver une solution pour ceux qui ont perdu le RSTA et qui n’entrent pas dans le dispositif RSA Activité". Pour soutenir le pouvoir d’achat, "le PCR demande au gouvernement de prendre la décision rapide d’augmenter les minimas sociaux et les retraites".

Face aux demandes de logement en attente et à l’insalubrité dans laquelle vivent des milliers de Réunionnais, "nous demandons la construction de 9.000 logements par an pour répondre au besoin d’un logement pour tous". Des leviers pourraient être levés comme la défiscalisation, la Ligne budgétaire unique (LBU) pour "que l’on offre aux Réunionnais un espace pour se loger", a insisté Fabrice Hoarau. En plus de répondre à l’urgence sociale, "on doit préparer La Réunion au million d’habitant" et répondre aux besoins des Réunionnais en matière d’aménagement, de déplacement, d’énergie, de logement, de sécurité alimentaire.

Le pouvoir au peuple réunionnais

Ce dernier a évoqué la création d’un Fonds d’Investissement Solidaire alimenté par "une partie de la banque publique d’investissement" et "dans le cadre d’un large débat sur la fiscalité, la taxation du PMU". Ce fonds serait également alimenté par une taxe sur "les bénéfices des grandes entreprises qui n’ont pas leur siège social à La Réunion", et "dans le cadre d’un large débat sur la fiscalité locale, une épargne rémunérée ou défiscalisée", ainsi que "tous ceux qui disposent de salaires important", notamment la sur-rémunération conservée et épargnée.

Fabrice Hoarau a évoqué l’aide aux petites et moyennes entreprises, afin "qu’elles se développent". Enfin, "le PCR réaffirme la nécessité de créer pour La Réunion une assemblée unique", qui remplace le Conseil général et le Conseil régional avec des compétences élargies". "Un pays, un territoire, une assemblée", a indiqué le secrétaire général du PCR. Pour conclure, Fabrice Hoarau a "réaffirmé l’engagement du parti à créer le débat autour des propositions avec tous ceux qui le souhaitent afin de débattre pour le développement de La Réunion", notamment à la veille de la venue de François Chérèque, missionné pour "surveiller les avancées" du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et du président François Hollande. "À quelques mois des élections municipales qui sont importantes dans le cœur des Réunionnais et pour le développement des Réunionnais, l’heure est à l’action et au débat, pour faire avancer nos propositions et faire triompher La Réunion".

Céline Tabou

"Changer de modèle" pour une nouvelle civilisation

Au cours de son allocution, Yvan Dejean, secrétaire général du PCR, a tiré les conclusions des trois réunions d’informations, au Port, à Saint-André et Saint-Pierre. "Une forte mobilisation" pour un parti "sur le bon chemin", a-t-il déclaré.

"Plus que jamais, les communistes doivent parler à la population, pas crier, mais expliquer. L’enseignement que l’on tire est que le parti, qui a connu des difficultés, continue de se structurer. On n’a pas fini, mais on est sur le bon chemin. Après le 8ème Congrès, il y a encore du travail", a expliqué Yvan Dejean.

Un bilan positif à 40 jours du congrès

Ce dernier a également évoqué "les convictions profondes" du PCR qui "continue à être le phare qui éclaire la population et l’opinion". "Nos prises de positions sur le RSTA, les planteurs, les chômeurs, les jeunes, continuent à éclairer l’opinion. On trouve des preuves dans nos actions" qui ont réuni en trois semaines, "les camarades de toute l’île". Ce dernier a indiqué que 60.000 tracts avaient été distribués dans toute l’île. "Pour faire connaître nos propositions". Ce dernier a évoqué "un accueil chaleureux", des distributions qui se sont "bien déroulées", "les gens étaient contents de nous voir, il y a eu un vrai enthousiasme". "Cela prouve que le PCR est écouté à La Réunion".

Troisième point, "l’opinion comprend nos propositions qui sont justes et responsables, mais aussi courageuses" car "c’est aux Réunionnais de décider ce qu’ils veulent pour leur pays". 40 jours après le Congrès, "le bilan est positif, nous avons pu rencontrer tous les délégués et même plus encore". Ce dernier a souligné le devoir de dire la vérité, "la vérité face à un système financier", qui "apporte à chaque fois la démonstration qu’il est incapable de résoudre les défis du développement durable de La Réunion".

Vers un nouveau modèle

Le PCR "doit poursuivre son rôle historique qui est d’aider et d’accompagner les victimes humiliées et qui voit l’avenir sombre", a précisé Yvan Dejean. Pour qui, le parti doit "apporter sa contribution aux autres peuples qui se battent contre le système". Évoquant Bradley Manning, condamné à 35 ans de prison pour avoir donné des infirmations à Julian Assange, fondateur de Wikileaks, le secrétaire général du PCR a évoqué la "crise de démocratie" qui conduit au désintéressement de la politique par la population, à un taux d’absentéisme croissant et à l’émergence des partis extrémistes. "C’est ce modèle qui a créé un certain type de civilisation que le PCR dénonce", a-t-il exposé.

"Changer de modèle c’est finalement se battre pour changer de civilisation pour porter un nouveau modèle de vie", a indiqué Yvan Dejean. A l’instar des luttes passées et du "rêve de réunir les Réunionnais (...) vers un autre chemin, est possible". Il a déclaré : "Préparons-nous pour être encore plus fort et pour que le message passe, que chacun informe autour de lui sur ce qu’est le PCR et ce qu’il fait". Il a rappelé le rassemblement prévu en octobre, à la veille de la venue de François Hollande à La Réunion, "les sections du parti ont un rôle considérable pour faire en sorte que le rassemblement soit un succès". Rappelant les promesses de changement de François Hollande, Yvan Dejean a indiqué que "pour l’instant on ne voit rien venir, il est tard, mais tout est encore possible. On lui dira cela au nom des victimes de sa politique". "La bataille commence maintenant, aucune section n’a le droit de faire perdre le parti. On doit se rassembler et lutter, parce que c’est le devoir des uns et des autres de faire triompher les idées de notre organisation", a conclu Yvan Dejan.
Le soutien du PCR aux agriculteurs

• Jean Bernard Maratcha a évoqué la situation des agriculteurs à La Réunion dont la grande majorité n’ont pas reçu l’aide gouvernementale suite aux sécheresses de 2010. Il a accompagné une délégation de la CGPER qui s’est rendus à la DAAF (Direction de l’Alimentation, de l’Agriculture et de la Forêt de La Réunion) afin de connaître l’évolution du dossier d’indemnisation, mais "ils ne savent pas, si les aides vont être versées, car l’État n’a plus d’argent". "Quand les planteurs ont des problèmes en France, les ministres vont sur place, on les aide", mais à La Réunion, ces derniers attendent toujours l’aide gouvernementale après les catastrophes naturelles de 2010.

"Heureusement qu’on a un parlementaire européen qui défend le POSEI, Younous Omarjee, parce que les parlementaires socialistes ne font rien", a alerté Jean-Bernard Maratcha. "Un pays sans terre, c’est un pays mort, quand on dépendra des autres ce sera pire, car l’agriculture fait vivre près de 20.000 familles" à La Réunion. Ce dernier a proposé "de densifier les habitations pour garder des terres agricoles, pour pouvoir nourrir la population" et a dit qu’il était possible de tirer plusieurs produits de la canne à sucre.

Face aux critiques contre les planteurs, Jean Bernard Maratcha a indiqué qu’une fois que "tout est payé, il nous reste moins que le RSA". Ce dernier a souhaité le soutien de l’ensemble du parti envers les agricultures qui font face à "de graves difficultés". 
 

Un hommage " vibrant " pour Jacques Vergès

• À l’occasion de cette 3ème réunion d’information, Krishna Damour a évoqué le parcours de Jacques Vergès, "un humaniste", qui a tout au long de sa vie "démontré sa détermination et son combat contre le racisme et le colonialisme". Il a rappelé certains moments de sa vie, notamment en 194, lorsque Jacques Vergès prend la défense "des camarades qui avaient dénoncé la fraude en détruisant les listes d’émargements", parmi lesquels Julien Ramin. Mais aussi lorsque Jacques Vergès avait défendu la radio Free Dom pour la liberté d’expression en 1992 ou encore en 1995, "il avait mis en garde le pouvoir colonial de l’usage de l’instrument judiciaire pour détruire le PCR", a-t-il insisté.

"Ce grand Réunionnais a mené de farouches combats contre le colonialisme" et contre les "entreprises de déshumanisation". "L’ouvrage de ce chevalier de la justice" est dans la "continuité de Franz Fanon", qui a "contribué au renforcement de la conscience politique des territoires colonisés". Cet "insatiable humaniste disait qu’un avocat doit ramener à l’humanité ses semblables", c’est ce qu’il aura fait en défendant Klaus Barbie.

Celui qui s’est engagé à l’âge de 17 ans dans l’armée pour lutter contre le nazisme aura défendu l’un de ses auteurs, afin de lui rendre sa part d’humanité, a laissé entendre l’orateur. "Sa trajectoire demeure celle d’un grand génie réunionnais. Son départ nous interpelle pour ne jamais abandonner nos oeuvres contre le racisme, le colonialisme et toute forme de discrimination. Il faut réfléchir à un Panthéon Réunionnais" pour de grands hommes comme Jacques Vergès, Leconte de Lisle, Edmond Albius ou encore Auguste Lacaussade.

"Une minute d’applaudissement a été faite pour rendre hommage à Jacques Vergès, à sa vie et ses combats", a conclu Krishna Damour. 
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