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Peut-on se libérer des relations de sujétion issues de la société coloniale ?
5 avril 2008, par
En ce début de 21ème siècle, la structure de la société réunionnaise reste marquée par l’empreinte des rapports sociaux et culturels de l’esclavage et de la colonisation. Elle n’est pas pleinement libérée de ces séquelles, ce qui a des répercussions sur la vie quotidienne et la pratique politique. Mais si la démocratie est en train de s’imposer dans les bureaux de vote, elle n’a pas encore réussi à totalement imprégner les rapports d’égalité entre les agents communaux et les élus.
Plus de 150 ans après l’abolition de l’esclavage, et plus de 60 ans après celle du statut colonial, la démocratie est loin d’être le pivot des relations sociales. Cela se vérifie particulièrement au sein de certaines collectivités.
La fin du statut colonial n’a pas signifié pour La Réunion le développement et l’épanouissement. Le pays reste durement frappé par le chômage, par la crise du logement et l’illettrisme notamment.
Jusqu’à une époque récente, exprimer son opinion publiquement était totalement bâillonné par le pouvoir parisien et ses complices locaux. Pour mémoire, il suffit de rappeler l’Ordonnance Debré. La conjonction de l’absence de démocratie et de la situation sociale, marquée notamment par la pénurie d’emplois, a développé des pratiques clientélistes de la part de responsables politiques véreux. Ces derniers procuraient un travail, ce qui leur permettait de s’appuyer sur l’achat des consciences pour atteindre ou garder le pouvoir. Autrement dit, pour le peuple, le maire avait la même fonction sociale que le gros planteur de la société coloniale. La dépendance a créé des rapports exécrables qui n’honorent ni le dominant, ni le dominé.
Se libérer des chaînes
Mais aujourd’hui, ces pratiques perdurent malheureusement. Le recrutement du travailleur ne se fait pas toujours sur la base d’un concours, ou en fonction de l’adéquation des compétences de la personne et des besoins de la commune. De ce fait, le travailleur finit par penser qu’il a une dette envers l’élu qui lui a permis de travailler et d’avoir un revenu. Ce sentiment entraîne un rapport de sujétion de l’employé communal vis-à-vis du maire. D’ailleurs, pour certains responsables politiques, l’embauche est un "sport" qu’ils affectionnent, alors que cette tâche devrait incomber à l’administration.
Cette sujétion est à la base de graves dérives.
Certains élus n’hésitent pas à considérer ces travailleurs comme une masse à leur service, notamment lors des campagnes électorales.
Si on voulait en avoir la preuve, il suffit de se rappeler du coup de sang du préfet en pleine séance du Conseil général lorsqu’il avait parlé de « contrats magouille ». On peut également se souvenir de la déclaration de Martin Hirsch, qui a justifié l’augmentation du nombre des contrats par la proximité d’échéances électorales.
Ces dérives pourraient encore s’aggraver si la situation sociale se dégrade. Autrement dit, si la pénurie d’emplois s’aggravait, alors le clientélisme pourrait s’amplifier.
Ce sont là des caractéristiques exprimant l’absence de démocratie dans les rapports entre les employés communaux et les élus, alors que celle-ci a très largement progressé lors des consultations électorales. Plusieurs décennies de bataille contre la fraude, marquées par des morts et des vies brisées, ont permis peu à peu à la volonté populaire de s’exprimer librement.
Le précédent fondateur du Port
Mais si la démocratie domine à présent dans les bureaux de vote, elle a du mal à franchir les portes de certaines mairies. Or, un employé communal est au service d’une politique, quelle que soit son opinion. Ce qui veut dire que sa sensibilité politique n’entre pas en ligne de compte dans la manière d’évaluer sa compétence professionnelle.
En 1971, l’installation de la municipalité démocratique du Port a eu pour conséquence le respect de l’opinion des travailleurs de la commune, quand bien même ce personnel n’avait pas été recruté par la nouvelle équipe.
Au fil du temps, un rapport de respect et d’égalité, reposant sur les compétences et le mérite, a été institué. Le travailleur était libre de ses opinions, et la nouvelle équipe a mis fin à la pratique qui consistait à pointer les agents de la commune lors des réunions publiques.
Ce respect de l’opinion a été tel que des employés de la commune participaient aux activités de l’opposition. Pour autant, ces personnes n’ont pas été licenciées pour leurs opinions, car pendant leur travail, elles étaient au service de la politique définie par les élus. Quelques années plus tard, l’une de ces personnes était sur la liste de Paul Vergès aux élections municipales de Saint-Paul.
Rassembler plutôt qu’exclure, c’est une des conditions du développement durable de La Réunion et de l’épanouissement politique et culturel des Réunionnais. L’apprentissage du travail ensemble pour le bien public pourra changer le regard des politiques entre eux, et celui que les politiques par rapport aux citoyens.
Et pour atteindre cet objectif, il est essentiel que la société soit libérée des rapports de sujétion issus de l’esclavage et de la colonisation. C’est la démocratie qui doit en effet être la base des rapports sociaux.
Manuel Marchal
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