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Mondialisation des échanges
30 août 2007, par
La Réunion n’échappe pas à la mondialisation des échanges. En tant que région ultrapériphérique de l’Union européenne, elle est en première ligne, au contact des pays ACP avec qui l’Union négocie les accords de partenariat économique. Au-delà de la filière canne-sucre, c’est tout le secteur productif de l’île qui est concerné par les conséquences de l’orientation libérale prise par la mondialisation. Le contexte de La Réunion, et notamment la vulnérabilité de son économie, ses défis et sa réalité géographique seront-ils pris en compte ?
Poussée par les contraintes de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC), l’Union européenne renégocie le cadre de ses relations économiques avec les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique), c’est à dire des États dont les économies exportent des produits tropicaux. Ces discussions doivent déboucher sur la signature des Accords de Partenariats Économiques (APE) d’ici le 1er janvier prochain. Du fait de l’orientation libérale dictée par l’OMC, et confirmée par la direction de l’Union européenne, les APE abaisseront encore davantage les niveaux de protection des économies. Autrement dit, les marché de l’Union européenne s’ouvriront davantage aux produits des pays ACP. C’est un pas supplémentaire vers la domination du libéralisme, avec comme objectif la libéralisation totale des échanges. Région de l’Union européenne, La Réunion est concernée au premier plan par ces APE, quelques exemples suffisent pour s’en convaincre.
Le lourd prix déjà payé
Des pays ACP sont les voisins immédiats de La Réunion, parmi eux Madagascar, Maurice, l’Afrique du Sud ou la Tanzanie. Autrement dit, si les APE ne prennent pas en compte la vulnérabilité de notre île, toute la production de ces pays pourra entrer sans quota ni droit de douane. Or, ces produits entrent en concurrence directe avec le fruit du travail des Réunionnais, et ils sont fabriqués avec un coût de main d’œuvre bien inférieur à celui de La Réunion. En clair, sans prise en compte de la spécificité de La Réunion, les fruits tropicaux produits à Madagascar pourront inonder le marché réunionnais. Ou alors les services produits à Maurice seront les concurrents directs de la filière TIC réunionnaise, à La Réunion.
Il ne faut pas non plus perdre de vue que La Réunion continue à payer lourdement les conséquences du libre-échange. L’abolition du statut colonial s’est en effet traduite par une intégration au marché d’un pays développé, la France, puis à celui beaucoup plus vaste de l’Union européenne. Sans protection, l’économie réunionnaise a perdu la partie face à celle d’un pays développé et fortement industrialisé. Cela s’est traduit par la ruine de nombreuses industries. Concernant les relations avec l’Union européenne, cela s’est fait progressivement, avec des échéances successives qui ont marqué une intégration plus importante. C’est notamment le cas pour l’agriculture dont un des produits, le sucre, représente la quasi-unique marchandise exportée par La Réunion depuis plus de 60 ans. Une date est restée dans les esprits : 1975. Elle signifiait pour La Réunion une plus forte intégration de son agriculture dans la Communauté européenne. Avant l’échéance 75, les planteurs étaient plus de 25.000 à La Réunion. Ils sont aujourd’hui moins de 5.000.
Le résultat de l’intégration croissante de La Réunion au marché français, puis européen, s’est traduit sur le plan de l’emploi par des milliers de suppressions de postes de travail. Or, c’est en ce moment que se discutent les conditions de l’intégration de La Réunion au marché mondial. L’expérience du passé et l’orientation libérale voulue par les instances qui dirigent l’OMC et l’Union européenne nourrissent toutes les inquiétudes.
L’alternative du co-développement
Pour éviter cette catastrophe, il est essentiel de préserver La Réunion de cette mondialisation sans contrôle. L’esprit de cette revendication n’est pas celle d’un repli sur soi, mais au contraire témoigne de la volonté de donner la chance à notre région d’envisager un développement solidaire de tous ses peuples.
En effet, ériger comme base aux échanges la concurrence et la loi du plus fort, autrement dit celle du "moins-disant" social, signifie la ruine de tous les espoirs. C’est consacrer les écarts de développement et inscrire cette inégalité dans le marbre. Car dans ces conditions, quel est l’intérêt pour un pays d’améliorer la condition de ses travailleurs si c’est pour être moins compétitif ?
Il est au contraire essentiel de prendre en compte la réalité de ces écarts de développement et de mettre en œuvre les moyens pour sortir de cette crise par le haut. C’est l’objectif de la politique de co-développement mise en œuvre par les collectivités locales, notamment la Région, en partenariat avec les pays voisins.
Plutôt que concurrentes, les économies de la région peuvent être complémentaires. Chacune apportant sa contribution au progrès des peuples.
Dans cette bataille, il est intéressant de noter que sur le plan institutionnel, l’intégration de La Réunion à l’Union européenne a permis un acquis essentiel : la reconnaissance de la vulnérabilité de son économie par rapport à des facteurs structurels énumérés dans l’article 299-2 du traité d’Amsterdam (voir encadré). Sur la base de cet acquis, il est primordial que les spécificités de La Réunion soit prises en compte dans la négociation des accords qui régissent la mondialisation des échanges. C’est une question essentielle pour l’avenir de La Réunion, et pour celui de tous les peuples de la région.
Manuel Marchal
L’article 299-2 du traité de l’Union européenne
Spécificité reconnue au plus haut niveau
Promulgué le 10 novembre 1997, le Traité d’Amsterdam modifiant le Traité sur l’Union européenne autorise l’Union européenne à prendre des mesures spécifiques à La Réunion. Cet acquis n’a pas été remis en cause par le Traité de Nice qui régit actuellement la politique de l’Union des 27.
« Les dispositions du présent traité sont applicables aux départements français d’outre-mer, aux Açores, à Madère et aux îles Canaries.
Toutefois, compte tenu de la situation économique et sociale structurelle des départements français d’Outre-mer, des Açores, de Madère et des îles Canaries, qui est aggravée par leur éloignement, l’insularité, leur faible superficie, le relief et le climat difficiles, leur dépendance économique vis-à-vis d’un petit nombre de produits, facteurs dont la permanence et la combinaison nuisent gravement à leur développement, le Conseil, statuant à la majorité qualifiée sur proposition de la Commission et après consultation du Parlement européen, arrête des mesures spécifiques visant, en particulier, à fixer les conditions de l’application du présent traité à ces régions, y compris les politiques communes.
Le Conseil, en arrêtant les mesures visées au deuxième alinéa, tient compte des domaines tels que les politiques douanières et commerciales, la politique fiscale, les zones franches, les politiques dans les domaines de l’agriculture et de la pêche, les conditions d’approvisionnement en matières premières et en biens de consommation de première nécessité, les aides d’État, et les conditions d’accès aux fonds structurels et aux programmes horizontaux de la Communauté.
Le Conseil arrête les mesures visées au deuxième alinéa en tenant compte des caractéristiques et contraintes particulières des régions ultrapériphériques sans nuire à l’intégrité et à la cohérence de l’ordre juridique communautaire, y compris le marché intérieur et les politiques communes ».
Diversification compromise
Sous les injonctions de l’OMC, l’Union européenne doit modifier son Organisation communautaire de marché Sucre. Plusieurs plaintes ont abouti à la condamnation de l’Union européenne, accusée de trop subventionner ses producteurs. Toute modification a une influence sur le prix de la canne. Et pour 2014, rien ne dit que le système actuel sera reconduit. Les menaces sont là.
Si elles se concrétisaient, se poseraient alors le problème de la diversification. Autrement dit, quelles productions mettre en culture à La Réunion ? Si les APE ne prennent pas en considération les spécificités de La Réunion, c’est toute cette diversification qui est compromise. En effet, quel débouché pour un maraîcher réunionnais si le fruit de son travail entre en concurrence directe avec les produits issus des pays environnants, vendus beaucoup moins chers ?
M. M.
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