Après le premier débat télévisé de l’élection présidentielle

Faire entendre la voix des Réunionnais

21 mars 2017, par Manuel Marchal

Face à l’ampleur de la crise à La Réunion, le Parti communiste réunionnais estime qu’il appartient avant tout aux candidats à la présidentielle de se positionner par rapport à des propositions faites à La Réunion. Cette ligne a été réaffirmée dimanche à l’occasion de la célébration du 71e anniversaire de l’abolition du statut colonial par le PCR.

Pour le PCR, le vote n’est pas un chèque en blanc. Il se fait en fonction des réponses aux propositions répondant aux préoccupations des Réunionnais.

Hier soir, un premier débat télévisé a accueilli cinq candidats à l’élection présidentielle. Pendant plus de trois heures, les invités ont présenté des éléments de leurs programmes, et critiqué celui de leurs adversaires. Les éléments du débat ont concerné des sujets qui touchent la France. Fort logiquement, ces candidats disent vouloir répondre aux préoccupations d’un pays de plus de 60 millions d’habitants, englués depuis des années dans la crise économique.

À La Réunion, nombre de responsables politiques ont regardé ce débat. Et leurs réactions vont sans doute être de se déterminer par rapport à ce que les candidats ont dit. Cela fait d’ailleurs bien longtemps que certains n’ont pas attendu pour prendre position en faveur d’une personne.

Trois fois plus de chômage qu’en France

Pourtant, la situation de La Réunion est bien différente de celle de la France. En effet, la France compte plus de 3 millions de chômeurs, ce qui correspond à moins de 10 % de la population en âge de travailler. Si elle était touchée par la même pénurie d’emploi que La Réunion, elle en compterait près de 10 millions, et environ 30 millions de personnes en dessous du seuil de pauvreté. Dans ces conditions, les propositions des candidats seraient toutes autres. En effet, les mesures privées pour lutter contre un taux de chômage de moins de 10 % ne peuvent être les mêmes que celles qui doivent s’attaquer à une crise trois fois plus grave.

Pour un nouveau cadre

C’est pourquoi le Parti communiste réunionnais a choisi une démarche différente en plaçant la situation des Réunionnais au cœur de ses revendications. Il a élaboré des propositions pour redresser la situation et a demandé aux candidats de se positionner par rapport à elles. C’est en fonction des réponses que le PCR déterminera quel est le candidat qu’il soutiendra.

La situation est tellement grave que le PCR demande de changer de cadre. Celui qui est actuellement en vigueur ne permet pas de donner les moyens de remettre en cause la structure qui est à l’origine d’une crise beaucoup plus grave qu’en France. Son maintien ne permettra que de corriger à la marge, ce qui laissera toujours la moitié de la population dans la pauvreté et les emplois précaires. C’est pourquoi le PCR demande la responsabilité pour les Réunionnais, car il pense que les Réunionnais sont les mieux placés pour présenter un plan de développement et l’appliquer.

Rassembler pour la responsabilité : le mot d’ordre du 9e Congrès du PCR le 5 février dernier à Sainte-Suzanne.

L’exemple de nos aînés

Cette démarche a été réaffirmée le 19 mars dernier à Saint-Paul lors de la conférence du PCR célébrant le 71e anniversaire de l’abolition du statut colonial. C’est un appel pour que les Réunionnais se rassemblent afin d’obtenir le changement de cadre qui peut débloquer la situation. Il s’appuie sur un constat de plus en plus partagé sur l’impasse dans laquelle notre île s’enfonce.

Ce 19 mars 2017 a permis aussi de rappeler qu’il y a plus de 70 ans, des Réunionnais ont été capables de se rassembler pour obtenir le changement de cadre qui leur a permis d’obtenir finalement l’égalité. L’exemple des luttes de nos aînés rappelle qu’il est possible de relever ce défi.

M.M.

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