PSR : comprendre 1946 et aller au-delà

Fortifier les têtes pour décider de notre avenir

28 décembre 2005

Priorité socialiste Réunion a présenté ses vœux de fin d’année à tous et à toutes lors de leur dernière conférence 2005 où Éric Delorme, Denise Delorme et Daniel Cadet ont évoqué ensemble la situation politique et sociale de l’île et appelé à entrer dans l’ère de la responsabilisation au moment où l’on va célébrer l’anniversaire du 19 mars 1946.

Examinant la situation sociale de La Réunion, Éric Delorme, secrétaire général de Priorité socialiste Réunion, s’intéresse particulièrement à la situation des retraites où il relève "une évolution inquiétante dopée par l’attractivité du régime de retraite indexée de la fonction publique d’État à La Réunion : plus de 12% des bénéficiaires de plus entre 2003 et 2004". Alors que le régime de la fonction publique représente tant en nombre de pensionnaires qu’en montant des retraites versées, le volume majoritaire, de l’autre côté, PSR estime que "plus de 30.000 personnes retraitées à La Réunion perçoivent moins de 450 euros par mois" et c’est pourquoi l’organisation politique propose "l’extension de la prime de Noël de 152 euros distribuée jusqu’à maintenant uniquement aux érémistes, aux retraités qui perçoivent notamment le minimum vieillesse." Le coût de l’opération est estimé à 4,56 millions d’euros.

Salaire indexé de 20% pour tous

Éric Delorme rappelle également que son projet “Cap 2025 donn’créol responsabilité” de 2003 souligne d’urgence la création d’un observatoire des prix à La Réunion. L’enquête réalisée la même année par l’INSEE précise que les prix sont plus élevés d’environ 20% ici par rapport à la métropole. En attendant des études complémentaires, PSR demande que "tous les revenus salariés soient indexés au moins à hauteur de 20% dans tous les secteurs d’activités, de même que les revenus sociaux".

2006 : dur pour l’emploi et le logement

La situation sociale extrêmement difficile préoccupe Priorité socialiste Réunion, d’autant plus que, précise Denise Delorme, "au 1er janvier 2006, les contrats aidés (CES, CIA, CEC) sont supprimés. Avec les nouveaux dispositifs : les Contrats d’avenir, les Contrats d’accompagnements à l’emploi, la situation des précaires et des travailleurs privés d’emploi sera encore plus grave en 2006. Ce qui condamne ces contrats reste la part dégressive de l’État". Elle déplore par ailleurs que "la construction de logements sociaux est en panne" et que certains maires se refusent à construire des logements sociaux. Aussi dans les conditions actuelles, "accueillir 180.000 logements en 20 ans est un défi impossible à relever".

La décolonisation a-t-elle eu lieu ?

Daniel Cadet invite tout le monde à se saisir de la célébration du 60ème anniversaire de la loi du 19 mars 1946 où La Réunion passe du statut de Colonie à celui de Département pour se poser la question : "la décolonisation a-t-elle eu lieu en Outre-mer ?". PSR demande aussi "l’abrogation de cette scandaleuse loi de février 2005 qui impose une direction particulière à l’enseignement de l’Histoire".
Se félicitant de la création d’un comité pour la célébration de la loi du 19 mars 1946, Daniel Cadet souhaite que cette anniversaire permette de savoir comment les Réunionnais se représentent ce basculement historique, et Denise Delorme ajoute : "si la départementalisation apporte des progrès sur le plan social, mais les langues étant interdites, les pratiques culturelles étant interdites et dévalorisées, l’éducation ne s’étant vraiment développée qu’à partir des lois de décentralisation, en fait ce terrain-là du développement humain s’est asséché".

L’ère de la responsabilisation

Éric Delorme déclare : "après avoir rempli les ventres, il est indispensable à présent de remplir et surtout de fortifier les têtes" notamment en réfléchissant ensemble à cette problématique résumée par Daniel Cadet : "Est-ce que dans les esprits, la décolonisation a été faite ?". Si elle est faite, alors "après l’esclavagisme, la colonisation et la départementalisation, nous devons véritablement passer à présent à une nouvelle étape de notre histoire : celle de la responsabilisation". Une ère où les Réunionnais décideront du présent et de l’avenir de leur pays.

Eiffel


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