Le ministre de l’outre-mer est arrivé hier matin

François Baroin en éclaireur

18 mai 2006

François Baroin, ministre de l’Outre-mer, est arrivé à La Réunion hier matin. Il précède d’un jour le Premier ministre Dominique de Villepin. « Conformément à ce qu’il avait annoncé en février, le Premier ministre viendra faire le point sur l’évolution du plan de lutte anti-chikungunya ainsi que sur le développement de la recherche médicale contre le virus », a indiqué François Baroin.

« Je suis venu préparer le déplacement du Premier ministre », a noté le ministre de l’Outre-mer, François Baroin, à son arrivée à La Réunion. Il faisait, notamment, allusion à la faible consommation des crédits d’indemnisation des entreprises économiquement sinistrées par les conséquences du chikungunya. Alors que l’on s’attendait à un afflux massif des demandes d’aides, 743 dossiers seulement ont été déposés auprès de la commission d’attribution des indemnisations. Cela alors que la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) regroupe quelque 23.000 ressortissants, et la Chambre de métiers et de l’artisanat - secteur gravement touché par la crise -, recense plus de 10.000 inscrits. Du coup, sur les 60 millions d’euros mis à la disposition des entreprises, moins de 2,4 millions d’euros ont été consommés.
Dans une conférence de presse qu’il a tenue il y a quelques jours, le préfet Laurent Cayrel avait d’ailleurs noté : « Nous avons levé le préalable voulant qu’il fallait être à jour de ses cotisations sociales et fiscales pour être indemnisés. Malgré cela, il y a toujours peu de demandes d’indemnisation ». Ce qui lui avait fait commenter : « Soit les conséquences économiques de l’épidémie sont moindres par rapport à ce que l’on craignait, soit il y a d’autres raisons que nous n’avons pas déterminées ».
Selon François Baroin, c’est justement à ces raisons là que va s’intéresser Dominique de Villepin lors de son séjour dans l’île jeudi et vendredi. « Il y a nécessité de discuter avec les élus et les acteurs économiques afin de déterminer si des adaptations doivent être apportées au dispositif d’indemnisation », disait le ministre de l’Outre-mer. « Il reviendra alors au Premier ministre d’annoncer d’éventuelles évolutions du dispositif », ajoutait-il.

3 millions d’euros pour la Fabrik

Un peu plus tard dans la matinée, François Baroin a visité le chantier de réhabilitation du séchoir à tabac du Butor à Saint-Denis.
Baptisé la Fabrik, le site accueillera en résidence permanente la compagnie théâtrale Cyclone production. « L’idée est de créer à la fois un espace culturel et un équipement structurant situé au cœur d’un quartier en expansion », a expliqué René-Paul Victoria, député-maire de Saint-Denis. « La Fabrik sera un lieu d’exploration artistique plus spécifiquement dédié à la création théâtrale et aux écritures contemporaines », a ajouté Luc Rosello, responsable de Cyclone production. La Fabrik sera livrée en janvier 2007. Le montant des travaux est estimé à 3 millions d’euros. À noter qu’il s’agit de la première grande opération d’aménagement à être financée par le Fonds spécifique de renouvellement urbain.
Le ministre de l’Outre-mer s’est ensuite rendu sur le front de mer dionysien où il a visité le bâtiment réhabilité de l’ancienne gare routière. L’occasion d’un rappel à l’ordre pour René-Paul Victoria. « Le bâtiment est prêt depuis décembre dernier. Nous allons l’ouvrir au public dans quelques jours avec ou sans la présence de tous les occupants », a-t-il affirmé.
Réservé aux activités liées au tourisme, le lieu doit accueillir l’OTI (Office du tourisme intercommunal), l’association Lacaze, la Fédération des Auberges de jeunesse et l’association Arts et traditions. Des raisons techniques, des reports de livraisons de meubles par exemple seraient à l’origine du retard d’installation de certains occupants. « Si nous attendons trop, nous nous exposons à un risque de squat du bâtiment. C’est pour cela qu’il sera ouvert au public tout prochainement », a insisté le député-maire de Saint-Denis.
François Baroin a aussi visité le Jardin de l’État qui fait l’objet d’un projet de réaménagement. C’est par des entretiens avec Paul Vergès, président du Conseil régional, et Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, que le ministre a conclu sa matinée. Après un déjeuner avec les maires, il s’est rendu aux urgences du CHD de Bellepierre. Il a pu se rendre compte sur place de la nette baisse de fréquentation du service par les malades atteints du chikungunya. Ses visites de terrain se sont achevées à Saint-André par la présentation du projet de Zone franche urbaine dans l’Est.
Rappelons que Dominique de Villepin séjournera dans l’île aujourd’hui et demain. Il sera accompagné de Xavier Bertrand, ministre de la Santé, et de François Goulard, ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la recherche.


François Baroin reçu à la Région

« Rester vigilants »

Le ministre de l’Outre-mer, François Baroin, s’est rendu hier, en fin de matinée, à la pyramide inversée pour s’entretenir avec le président de la Région Réunion, Paul Vergès. Il a été question bien sûr du chikungunya, mais « au-delà, il y a tous les grands problèmes qui se posent : l’emploi, le logement, l’énergie », commentait Paul Vergès, au sortir de l’audience.
Bien sûr, en 1 heure d’échanges, toutes ces thématiques n’ont pu être que survolées, mais il est toujours opportun pour les responsables des collectivités réunionnaises de rappeler au ministre de passage tous les enjeux qui pèsent sur le développement de La Réunion.
Si la collaboration entre les collectivités réunionnaises et l’État dans la lutte contre le chikungunya s’avère de qualité, Paul Vergès a rappelé qu’il convenait de « rester vigilants, car le nombre de cas est encore élevé. Il ne faut pas affaiblir le moindre effort pour répondre à la menace ».

Estéfani


Chikungunya : les artisans ont besoin d’aide

Accélérer les procédures

La semaine dernière, Giraud Payet, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat, a été élu représentant national du Régime social des indépendants (RSI), nouvel organisme de cotisations retraites pour les professionnels du commerce et de l’artisanat. 60 à 70% d’entre eux n’étant pas à jour de leurs cotisations, il espère obtenir les moyens de souplesse nécessaires à la régularisation de tous les dossiers.

« Il faut mettre le turbo »

Les artisans ont besoin d’aide. Leurs petites entreprises ont été ébranlées par les conséquences du chikungunya. Mais les demandes d’aide financière pour prétendre aux fonds FISAC (Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce) restaient minoritaires, car l’organisme payeur étant aussi leur caisse de cotisations retraites, elle risquait de les épingler au tournant pour obtenir leurs arriérés de paiements. À force de plaider pour la cause de ces “petits”, essentiels au tissu économique, les 2 dossiers sont désormais distincts. Giraud Payet constate que depuis cet assouplissement et l’effort de proximité engagé par la Chambre de métiers, les artisans osent faire la démarche, de plus en plus de dossiers sont traités en Préfecture.
« Nous allons encore amplifier nos efforts et leur envoyer les formulaires par courrier. Il faut mettre le turbo, on a besoin de savoir où en est le secteur pour, d’ici quelque temps, pouvoir dresser un bilan plus précis de la situation, des mesures de soutien. Parallèlement, il faudra les aider à régulariser leur situation au cas par cas, pour leur permettre de respecter le droit commun et pour que le plus grand nombre bénéficie d’une protection sociale ». Depuis 1968, artisans et commerçants relevaient de caisses de cotisations gérées au niveau national. Avec la mise en place définitive à La Réunion du RSI au 1er juillet de cette année, la mise à jour des dossiers sera facilitée. Assurant de son plein soutien à tous les niveaux, Giraud Payet encourage encore les professionnels en difficulté à se faire connaître et plaidera aujourd’hui auprès des ministres pour « continuer à garder cette souplesse ».

Estéfani


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