Après les révélations du Canard Enchaîné et la perquisition à l’Assemblée nationale

François Fillon fragilisé par son propre camp

2 février 2017, par Manuel Marchal

Se faisant l’interprète de « beaucoup de parlementaires », Georges Fenech, député du Parti Les Républicains, a déclaré hier publiquement à la télévision que les événements qui viennent de se produire « rendent caduques l’élection primaire ». Cette prise de position contribue à renforcer l’incertitude sur le déroulement de l’élection présidentielle qui doit déterminer le pouvoir qui gouvernera la France au cours des 5 années à venir.

François Fillon.

Ce mercredi, le Canard Enchaîné a fait de nouvelles révélations au sujet des rémunérations perçues par Pénélope Fillon en tant qu’assistante parlementaire de François Fillon et de son suppléant. Selon l’hebdomadaire, les émoluments perçus par l’épouse du candidat du Parti Les Républicains s’élèveraient à 900.000 euros. Ces révélations interviennent au lendemain d’une retentissante perquisition à l’Assemblée nationale. L’enquête vise à déterminer si du travail a été fourni en échange des salaires versés.

Du côté du principal parti de l’opposition en France, des informations fragilisent la position du candidat désigné par la primaire.

Le premier coup est parti de l’Assemblée nationale dans le camp même du vainqueur de la primaire de la droite. Apportant sa solidarité à François Fillon et à sa famille dans l’épreuve qu’elle traverse, et affirmant son attachement au respect de la présomption d’innocence, Georges Fenech, député du Parti LR, a notamment déclaré ceci hier devant les caméras de BFMTV :

« Nous sommes en train de couler »

« Je considère que les événements, totalement imprévisibles, qui viennent de se produire rendent caduques l’élection primaire. En disant cela, je me fais l’interprète de beaucoup de parlementaires avec lesquels j’ai pu m’entretenir. C’est difficile à dire mais - compte tenu du contexte actuel où les Français attendent un véritable changement dans notre pays - nous sommes un peu comme l’orchestre du Titanic : nous sommes en train de couler. Car nous ne pouvons pas, une famille politique comme la nôtre Les Républicains, se soumettre à une décision d’un juge ou d’un procureur d’ici 15 jours pour savoir si François Fillon doit porter nos couleurs ou pas. Cela n’est pas un argument recevable. J’appelle tous les parlementaires, tous les élus et tous les militants à provoquer un Conseil politique national extraordinaire où nous devons prendre une décision dans l’urgence. L’élection présidentielle est dans quelques semaines. Nous ne pouvons pas continuer aujourd’hui avec un candidat en extrême difficulté, ce n’est pas possible. »

En clair, c’est un appel à peine voilé à désigner un nouveau candidat de la droite à la présidentielle. En une semaine, l’unité de l’opposition s’est bien fissurée. Voilà qui contribue à renforcer l’incertitude sur le déroulement de l’élection présidentielle qui doit déterminer le pouvoir qui gouvernera la France au cours des 5 années à venir.

Car du côté du Parti socialiste, Michel Sapin s’est fait le porte-parole d’une défiance à l’encontre de Benoît Hamon, vainqueur de la primaire organisée par le PS. Invité mardi matin sur France Inter, il a dit en substance que si Benoît Hamon ne montrait pas sa fierté du bilan de François Hollande, alors il sera battu.

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