Une responsabilité à prendre pour les jeunes

Gagner la bataille de l’emploi dans La Réunion du million d’habitants

6 juin 2007

Préparer la transmission des responsabilités aux nouvelles générations, tel est un des thèmes les plus importants de la campagne électorale initiée par Paul Vergès. Alors qu’aujourd’hui un jeune sur deux est privé de travail, c’est la jeunesse qui aura la responsabilité de résoudre le défi de l’emploi dans les vingt ans à venir, en s’appuyant sur l’expérience des luttes de leurs aînés.

Deux cents jeunes étaient venus débattre samedi dernier avec Paul Vergès. La rencontre de Saint-Louis fut un des temps forts de la campagne. Elle a constitué une traduction concrète d’une orientation déjà évoquée le 11 février dernier lors de l’adoption de la plate-forme de l’Alliance à Saint-Denis. Il s’agit d’assurer un partage progressif des responsabilités avec les jeunes, afin que ces derniers puissent le moment venu prendre leur place dans la bataille pour le développement du pays. Force est de constater que ce moment approche.
C’est le sens de l’appel lancé par des centaines de jeunes à l’attention de Paul Vergès le 4 mai dernier à Pierrefonds. Ils lui ont demandé de pouvoir partager son expérience afin de se préparer à prendre leurs responsabilités dans la lutte.
Dans moins de trente ans, les prévisions annoncent une île peuplée par un million d’habitants. Ce quotidien, qui n’aura rien à voir avec ce qui est connu aujourd’hui, sera le contexte dans lequel vivront les nouvelles générations.

Des défis amplifiés

Les jeunes auront à résoudre de considérables défis. Ils vivront dans une société qui devra s’attacher notamment à faire respecter le droit au travail de 440.000 Réunionnais.
Sur le territoire de la troisième circonscription, et dans le Sud en général, ces défis sont encore plus ardus. En effet, le taux de chômage, déjà intolérable pour l’île entière, est dans cette micro-région encore plus élevé. Quant aux créations d’emplois, force est de constater qu’elles restent aujourd’hui concentrées sur l’Ouest et le Nord, ce qui souligne l’urgence de proposer des projets et de créer des conditions favorables au développement économique dans un Sud où vit et vivra plus d’un travailleur réunionnais sur trois.
Les jeunes d’aujourd’hui seront les forces vives du pays qui auront la responsabilité de relever ces défis.

Conduire demain la bataille

La nécessité pour chacun de penser en Réunionnais, c’est à dire de placer La Réunion au centre de ses réflexions, est une priorité. Autrement dit, c’est un appel à la vigilance quant au danger de l’application mécanique de dispositifs mis en place depuis Paris.
Depuis la fin du statut colonial le 19 mars 1946, des décennies de lutte ont permis d’arracher l’égalité sociale. Cela a pour résultat de garantir le respect des droits élémentaires pour les plus démunis des Réunionnais, comme par exemple le droit à un revenu minimum, le droit à une allocation en cas de perte d’emploi, le droit aux allocations familiales ou le droit à la couverture maladie universelle.
Dans le même temps, la croissance de l’économie réunionnaise est largement supérieure à celle de la métropole. Mais force est de constater que l’égalité sociale et la croissance de l’économie n’ont pu faire reculer le chômage. Ce sont toujours plus de 100.000 Réunionnais qui sont privés d’emploi, dont plus d’un jeune sur deux, plus de 300.000 qui vivent sous le seuil de pauvreté. Ce constat dramatique explique que pour résoudre la crise, ce sont des mesures adaptées au contexte réunionnais qui doivent être mises en œuvre. Et au cours des vingt prochaines années, c’est la jeunesse d’aujourd’hui qui sera responsable de mener à bien cette bataille en s’appuyant sur l’expérience des aînés, afin que tous ensemble, les Réunionnais puissent relever le défi du développement.

Manuel Marchal


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