Continuité territoriale

Girardin se prend les pieds dans ses contre-vérités

28 mai 2004

La ministre de l’Outre-mer n’en est plus à une contre-vérité près, en ce qui concerne la continuité territoriale. Et du coup, elle s’est pris les pieds dans ses déclarations...

Chacun se souvient de la polémique que Brigitte Girardin avait stérilement lancée lors de son voyage à La Réunion, en janvier dernier. Elle avait voulu nous faire croire que son dispositif sur la “continuité territoriale” était opérationnel, alors que ni l’arrêté, ni le décret n’avaient été publiés au Journal officiel. Elle avait par ailleurs accusé la Région de ne pas utiliser la dotation versée. Ce qui était rigoureusement impossible, puisque le versement était consécutif de la publication de l’arrêté et du décret.
Autre volet de la polémique : la fixation des critères d’éligibilité des "publics prioritaires" à cette aide. Selon elle, seule La Réunion n’avait pas “fait son travail”.
o Quelques jours plus tard, à l’Assemblée nationale (c’était le 3 février dernier), en réponse à une question de Joël Beaugendre, député de la Guadeloupe, Brigitte Girardin déclare : "Il appartient maintenant aux assemblées locales de fixer les critères destinés à identifier les populations concernées. La Région Guadeloupe a déjà beaucoup travaillé depuis le mois d’octobre. Je déplore que la Région Réunion n’ait pas fait de même. Dès que je serai saisie des délibérations des Assemblées locales, les dotations seront versées".
Rien sur la Martinique et la Guyane : et pour cause. Les deux collectivités n’ont pas planché sur le sujet. Mais elle n’en dit rien.
o Un mois après le séisme des régionales (28 avril 2004), toujours à l’Assemblée nationale, et encore en réponse à une question de Joël Beaugendre, la ministre affirme : "Pour les DOM, nous devons notifier ces aides à Bruxelles avant leurs versements. J’engage donc les quatre présidents de Région d’outre-mer à m’adresser au plus vite leur proposition d’affectation de cette dotation. Les crédits étant disponibles, la balle est désormais dans leur camp pour répondre à une attente et à une impatience légitimes des Français d’outre-mer".
Tiens donc, la Région Guadeloupe ne fait plus partie des “bons élèves” qui ont remis leur copie.
o Le 19 avril : les présidents des Régions d’Outre-mer se rencontrent, échangent. Confirmation : il n’y a pas eu, y compris en Guadeloupe, de réunion de commission permanente ou d’assemblée plénière qui ont travaillé sur le dossier.
o 25 mai 2004 : la ministre remet ça. Dans un courrier envoyé à la Région Réunion, elle demande à ce que la collectivité "puisse délibérer dès que possible" sur les critères d’attribution de l’aide. Et à nouveau, elle affirme que seule la Guadeloupe a déjà délibéré.
On attend la preuve...

D.B.


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