Ce soir à la salle du Cœur Saignant au Port

Grand meeting pour présenter les propositions du PCR

8 août 2013, par Céline Tabou

Aujourd’hui, le Parti Communiste Réunionnais organise à Cœur Saignant au Port, un meeting pour présenter à la population de la micro région ouest les propositions faites par le parti dans un contexte de crise économique et sociale qui perdure à La Réunion.

Lors de la conférence de mardi, les membres du PCR veulent par le meeting de ce soir notamment « faire connaître nos propositions » au grand public dans le but de « se rassembler et de débattre vers des propositions communes pour La Réunion ».
(photo C.T.)

À l’avant-veille de ce grand meeting, une conférence de presse a été organisée, afin de présenter aux médias et à l’ensemble des Réunionnais, l’analyse et les mesures préconisées pour lancer « un grand débat » et trouver des solutions communes au développement durable de l’île.

Le principal, pour Maurice Gironcel, Julie Pontalba et Yvan Dejean, est de « faire connaître nos propositions » au grand public, afin de « se rassembler et de débattre vers des propositions communes pour La Réunion » . Face aux défis à venir de La Réunion, tant économiques, sociaux, démographiques que climatiques, le PCR met en débat un certain nombre de propositions pour répondre à l’urgence de la situation.

Le couteau sous la gorge des collectivités

Pour Yvan Dejean, « il faut que tout le monde prenne la parole » , car « il est temps pour les Réunionnais de dire ce qu’ils veulent pour La Réunion » . Six points ont été évoqués, et particulièrement, le poids porté par le gouvernement sur les collectivités locales. Maire de Sainte-Suzanne et secrétaire général du PCR, Maurice Gironcel a expliqué que le plan d’économie lancé par le gouvernement touche directement les communes, les régions et les départements, avec une diminution des dotations de l’état de 750 millions pour 2013 et de 3 milliards pour 2014/2015.

Ce dernier a dénoncé la nouvelle politique, qui par le passé était un gel des dotations, mais aujourd’hui est une diminution nette et franche, au moment même où « le gouvernement transfert des compétences aux collectivités sans en donner les moyens financiers » . Parmi les inquiétudes, le dégel des salaires des catégories C qui sera porté par les collectivités, car « cette catégorie est rémunérée par les communes. C’est une bonne chose pour les fonctionnaires, mais cela va être supporté de nouveau par les communes et donc par les contribuables » , comme les contrats aidés, les emplois d’avenir.

La situation alarmante des planteurs

Après la visite de Dacian Ciolos, commissaire européen à l’agriculture et au développement rural, le PCR a dénoncé une visite qui « n’a rien réglé » , a précisé Yvan Dejean. Pour ce secrétaire général, la venue de Dacian Ciolos n’a pas levé les doutes et les inquiétudes des planteurs. Les déclarations du commissaire ont a contrario mis en avant des craintes, a expliqué Maurice Gironcel. En effet, le commissaire a indiqué qu’ « avec une organisation et un suivi attentif, je ne pense pas que l’élimination de quota ait un impact sur le court terme » .

Pour le PCR, cette citation est « lourde de conséquences » car elle pose la question de l’avenir de la canne sur du long terme, avec notamment la poursuite ou non du POSEI (Programmes d’options spécifiques à l’éloignement et l’insularité). Face aux incertitudes et aux possibilités de voir la fin de la filière canne, le PCR propose aux représentants réunionnais, français et européens dans le domaine de mener deux études d’impact sur tout d’abord, « l’ensemble des revenus de la canne dont profite les usiniers » et ensuite, « sur tous les produits issus de la canne à sucre » .

Améliorer les conditions de vie des Réunionnais

Concernant le pouvoir d’achat des travailleurs pauvres, le PCR a indiqué qu’il « existe une solution » : le RSTA . « Nous demandons qu’il soit maintenu jusqu’à ce qu’une autre solution soit trouvée » . Maurice Gironcel a indiqué que le RSTA et la prime COSPAR doivent continuer, jusqu’à la mise en place d’un dispositif pérenne, permettant aux travailleurs pauvres de bénéficier d’un soutien, comme dans le secteur public avec la sur-rémunération.

Avec l’arrivée dans l’île de François Chérèque, chargé du suivi du plan pluriannuel contre la pauvreté en septembre, le PCR pense qu’il existe des propositions applicables à La Réunion dans le plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et l’inclusion sociale et au sein du rapport Sirugue pour une réforme des dispositifs de soutien aux revenus d’activité modestes. Dans ce contexte, Julie Pontalba a proposé la « valorisation des minimas sociaux et des retraites » ainsi que « l’embauche immédiate des 5.000 emplois d’avenir dans deux grands services d’aide à la personne et de protection de l’environnement » .

Pour répondre à la précarisation, le PCR propose «  la titularisation de l’ensemble du personnel communal avec la fin du quinquennat avec le soutien du gouvernement » , pour l’unité de traitement de la fonction publique, comme l’avait évoqué en juillet 2012, Paul Vergès, cofondateur du PCR.

Pour et par les Réunionnais

Maurice Gironcel a proposé pour un développement durable de La Réunion, « la mise en place d’une Assemblée réunionnaise et d’un Fonds d’investissement solidaire » . Ce fonds sera « alimenté par l’épargne des Réunionnais et la sur-rémunération » . Il ne s’agit pas selon le PCR de «  supprimer la sur-rémunération mais de l’épargner » pour permettre une répartition des flux financiers, a expliqué Julie Pontalba.

Sur la question de l’emploi des Réunionnais, le PCR doute du rapport du député socialiste Patrick Lebreton sur l’emploi des ultramarins. En effet, « à un mois de la publication de ce rapport, Patrick Lebreton n’a rencontré aucune organisation » , ni « même l’AJFER – Nou Lé Kapab qui s’est fait insulter, au lieu d’être reçu par le député » , a indiqué Maurice Gironcel. « Ce n’est pas trop tard », a indiqué ce dernier , car « nous avons des propositions, notamment la mise en place d’un moratoire sur 15 ans pour prioriser l’emploi local ».

Le PCR dénonce les attaques faites dans les médias nationaux contre les fonctionnaires outremer, et notamment les congés bonifiés, la sur-rémunération. Ce dernier a expliqué qu’il faut qu’on « arrête de mettre la tête dans le sable, nous devons nous concerter. Il faut débattre » . Concernant la défiscalisation, «  rien n’est réglé  », a expliqué les représentants du PCR. « La Fedom a réitéré ses inquiétudes, le monde des entreprises n’a pas de visibilité pour investir » et des mesures ont été prises qui modifient le système de défiscalisation. Le PCR propose une concertation pour débattre de l’ensemble de ces propositions et mettre en place une plateforme commune pour le développement de La Réunion.

Céline Tabou

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