La crise s’aggrave

Hausse des inégalités dans l’Union européenne

28 décembre 2011, par Céline Tabou

Les derniers chiffres du chômage en France ont montré une nette augmentation, les inégalités au sein de l’Europe accrues également. La crise financière de 2008 aura détruit près de 6 millions d’emplois et créé seulement 1,5 million de postes depuis la mi-2011.

Le rapport 2011 sur l’emploi et les développements sociaux que la Commission européenne vient de publier s’alarme de l’évolution du marché du travail dans l’Union européenne. Les conséquences de la crise de la dette souveraine devraient se faire sentir rapidement en début d’année, notamment avec les plans de rigueur instaurés dans plusieurs pays de l’Europe. Bon nombre de pays, dont la France, n’envisagent pas de créer de l’emploi dans les années à venir afin de réduire le déficit public.

La pauvreté persiste

40% de chômeurs de longue durée, le chômage chez les jeunes représente près de 25% de la classe d’âge dans 10 des 25 de l’UE, dont 60% à La Réunion, 15,3% de la population européenne de 16 à 64 ans est exposé au risque de pauvreté, soit 114 millions de personnes. À La Réunion, 49% de la population vit sous le seuil de pauvreté, et environ 30% de la population active est sujette à la pauvreté, à cause du manque d’emploi.
Ce sont les secteurs du BTP et de l’industrie manufacturière qui sont le plus touchés par la crise, qui a détruit des emplois rémunérés avec des salaires moyens. Le rapport de la Commission européenne indique que cette destruction a accru la "polarisation" entre les salaires et les « nouveaux emplois disponibles se sont concentrés aux extrémités de l’échelle des salaires, notamment dans le secteur des services, et avec une prédominance apparente pour les emplois les mieux payés », affirme le rapport.
Ce qui indique que « la population de travailleurs pauvres a fortement progressé ». Les rapporteurs sont particulièrement inquiets pour les personnes âgées de plus de 65 ans représentant 22% des personnes proches de la pauvreté et de la marginalisation. Cette situation concerne également de plus en plus de personnes de plus de 75 ans. Les familles monoparentales ont également des risques de plonger dans la misère. De même, qu’un cinquième des familles dont « un seul membre adulte possède un travail peu qualifié ou précaire risque de sombrer dans la pauvreté, contre seulement 5% de celles dont les deux adultes travaillent à plein-temps », explique "Les Échos".

Répartition des richesses

D’après les conclusions du rapport, « la crise économique a aggravé les faiblesses structurelles de l’Europe telles que les inégalités de revenus et la disparition des emplois à salaire moyen, en particulier dans l’industrie manufacturière et la construction. Avec 115 millions d’Européens (23% de la population) exposés au risque de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2010, la pauvreté demeure à un niveau élevé ».
Le rapport préconise « l’augmentation de la participation à l’emploi, une meilleure répartition des dépenses sociales et une taxation plus équitable des hauts revenus et de la fortune » pour pouvoir « contribuer à atténuer les inégalités ».
En conclusion, la précarité grandissante et les perspectives noires de l’économie mondiale ne vont pas arranger la situation du marché européen du travail, cependant, celui-ci appelle à « des approches nouvelles en termes de politique », a suggéré Bruxelles aux "Échos". Mais pour cela, « il faut revoir en profondeur les systèmes de prestations sociales et les régimes fiscaux ».

Céline Tabou

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