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4 juillet, parMézami, mon bann dalon, si in zour in listorien i désside rakonte anou bien konm k’i fo listoir La Rényon, mwin lé sirésèrtin li va parl anou (…)
40ème anniversaire de l’élection de la municipalité démocratique au Port avec Paul Vergès
23 mars 2011
’Témoignages’ continue à publier la série d’interventions d’une dizaine de témoins d’un événement qui a marqué l’Histoire de La Réunion : l’élection, le 21 mars 1971, de la liste d’union démocratique conduite par Paul Vergès lors des Municipales au Port. Un événement célébré le vendredi 4 mars dernier au Centre du Cœur Saignant dans la cité maritime.
Après les témoignages d’Eugène Rousse, Jean-Yves Langenier, Ninine Michaud, Zoubert Haribou, Michel Séraphine et celui de Raymond Lauret dans ses ’Libres propos’ du lundi, voici ceux de Joseph Éthève (en encadré) et d’Houssen Amode. Le premier, ancien directeur général adjoint des services de la Mairie du Port, a présenté la contribution du second, son collègue secrétaire général dans cette même mairie de 1971 à 1998, absent de La Réunion lors de cette soirée du 4 mars. Voici ce document.
L’arrivée en 1971 à la mairie de M. Paul Vergès, à la tête d’une équipe représentative des forces vives de la population, par ailleurs aguerrie par les luttes politiques et syndicales, aura été décisive en termes d’orientations stratégiques engageant l’avenir de la ville. Des idées simples, de bons sens, qui pouvaient paraître évidentes, mais dont l’application allait à l’encontre de certaines règles et pratiques, et se heurtait à des intérêts établis, ont été à la base d’une délibération de 1971 du Conseil municipal, largement conçue par M. Paul Vergès, et qui continue à ce jour, soit 40 ans après, à inspirer l’aménagement et le développement de la ville.
1. Une réappropriation de la ville par ses habitants
Plusieurs constats avaient conduit à ce que des décisions fortes de symbole soient prises par la nouvelle municipalité même si elles remettaient en cause des politiques ou des habitudes ancrées.
• Ne pas rejeter les habitants les plus défavorisés en dehors de la ville en laissant se développer les bidonvilles à l’écart, de façon à « cacher la misère ».
• Réappropriation de la mer et du littoral par la population.
• Une démocratisation de l’accès à tout le territoire, aux équipements et aux services.
L’acquisition par la Commune de l’infrastructure de loisirs privée, le club de l’Oasis, pour la mettre à la disposition des associations de quartier et des structures d’accueil, d’accompagnement et de formation des jeunes de la ville, a symbolisé à elle seule cette volonté forte.
Dans ce même souci de faire profiter la population, et notamment de sa frange défavorisée, des politiques mises en œuvre par la collectivité, il convient encore de noter des orientations innovantes, pionnières, fondées sur le principe du “plein emploi” des équipements, avec l’ouverture des stades et des disciplines sportives aux inorganisés et aux inter-quartiers, ou encore avec l’accueil de centres de loisirs et de colonies de vacances dans les écoles, en dehors des heures de classe. L’émergence au Port du premier OMS (Office municipal des sports) s’inscrivait aussi dans cette démarche. Le développement du village de La Rivière des Galets avec l’implantation d’équipements de proximité et la généralisation sur tout le territoire de mairies annexes a été aussi une réponse au principe d’égalité de traitement s’agissant de l’accès aux équipements et aux services publics locaux.
2. Un aménagement du territoire volontariste et maîtrisé
De nombreux exemples nous permettent de l’illustrer, démontrant par ailleurs la démarche pionnière de la municipalité du Port :
• Appropriation de tous les outils d’urbanisme à disposition. La seule ZUP de l’île se trouve au Port et la ville a également été la première à "zader" des terrains, comme cela a été le cas à La Rivière des Galets. Elle avait aussi créé plusieurs ZAC (Zones d’aménagement concerté) et engagé plusieurs opérations de Résorption de l’habitat insalubre (RHI) comme à Saint-Ange Doxile ou à l’Épuisement.
• Pour sa stratégie d’aménagement, l’équipe municipale, sous l’impulsion déterminée du Maire, M. Paul Vergès, avait engagé une politique de réserve foncière ambitieuse. Cette orientation avait été maintenue malgré les réticences fortes de tous ceux qui profitaient de la spéculation foncière. D’aucuns se rappellent encore le slogan sous forme de récrimination : « Vergès achète tout, mais ne vend jamais ».
• C’est aussi au Port que M. Vergès a lancé le SIVOMR, première structure de coopération intercommunale, ainsi que la première SEM d’aménagement, la SEMADER, et la première SEM Transport, la SEMITTEL.
3. Des principes forts à respecter
En tant que Secrétaire général de Mairie et donc de collaborateur direct de M. Paul Vergès, ce qui m’avait beaucoup frappé, c’étaient les convictions et les principes qui l’habitaient et qu’il voulait faire partager pour la réussite de l’entreprise.
• D’abord, au niveau des personnes, à son arrivée en Mairie, aucun collaborateur n’avait été inquiété. Il avait misé sur leur loyauté et sur les vertus de la formation, de la pédagogie et de la participation. Très rapidement, le personnel avait été convaincu de l’intérêt et de l’excellence de la mission à laquelle il avait été invité à participer. Ont ainsi été toujours mises en avant les notions d’intérêt général et de service public, d’actions d’intérêt collectif et de services à rendre à la population.
• Le principe de justice et d’équilibre dans les rapports humains avait également été souvent rappelé. Cela a été le cas dans les différends qui pouvaient survenir entre un élu et un membre du personnel. Il refusait que l’on puisse s’en prendre directement à un agent qui, de par son statut, n’était pas en position de se défendre.
• Sur un tout autre plan, celui des pratiques cultuelles par exemple, le principe était celui du refus de toute hiérarchisation entre "grande" et "petite" religion, ou entre religions "officielles" et religions "populaires". La question pouvait se poser au niveau des aides et facilités sollicitées auprès de la Mairie. Cette exigence d’équilibre et de non-discrimination s’est ainsi retrouvée dans la mise à disposition de terrains, dans des conditions très avantageuses, à toutes les représentations religieuses qui la souhaitaient, et ce, sur le site qui est devenu le Parc des Cultes et qui constitue quelque part une préfiguration du dialogue inter-religieux à La Réunion.
• S’agissant du monde économique, dans le rang duquel se trouvaient souvent ses plus farouches opposants, la consigne donnée à moi-même et à l’intention des services était le respect dû au chef d’entreprise, en rappelant que ce dernier est « créateur de richesses et d’emplois ». Nul ne s’étonnera alors du transfert au Port, opéré sous le majorat de M. Vergès, de nombreux sièges sociaux, d’importants chefs d’entreprise n’ayant pas alors hésité à déserter le chef-lieu, malgré le signal politique que cela pouvait représenter.
Si la ville du Port est devenue ce qu’elle est aujourd’hui, synonyme de dynamisme et de modernité, elle le doit beaucoup à l’impulsion donnée en 1971 par la nouvelle majorité municipale conduite par M. Paul Vergès. Ce serait trop long d’énumérer toutes les réalisations au niveau infrastructures, superstructures et services.
Peut-être conviendrait-il néanmoins de souligner quelques actions qui ont définitivement changé l’image de la ville, comme la politique d’espaces verts sur tout le territoire, et avec la réalisation d’un vaste parc boisé urbain. Par ailleurs, en raison de la faiblesse de son bassin de population, personne n’aurait parié sur son émergence en qualité de pôle d’excellence médical et chirurgical à vocation régionale.
Le Port est aussi devenu une ville sportive et culturelle, qui a su développer les activités de proximité et qui est susceptible d’accueillir de grandes manifestations. Elle a aussi fait preuve d’imagination et d’audace avec les activités autour des Beaux Arts, du cinéma d’animation et des nouvelles technologies.
Voilà quelques mots pour traduire ma lecture, certes tronquée et réductrice, de 28 ans de fonction en qualité de Secrétaire général de la Ville de Le Port, avec le sentiment d’avoir eu la chance d’être formé et d’œuvrer aux côtés de personnalités exceptionnelles pour une mission exaltante.
Houssen Amode
Joseph Éthève : « Courage, patience et vision… »
Voici le texte des interventions de Joseph Éthève avant et après sa présentation de la contribution de Houssen Amode :
« J’ai fait la totalité de ma carrière au service de la municipalité du Port. J’ai tiré une énorme satisfaction à travailler pour cette ville si attachante, avec des problématiques complexes et des enjeux formidables.
M. Houssen Amode, secrétaire général durant de nombreuses années, auprès duquel j’ai eu le privilège de travailler, absent du département, m’a confié la responsabilité de vous livrer sa contribution, son regard sur la Ville ».
(…) « Je vous ai donné lecture du texte de M. Amode. Je souhaite quand même ajouter quelques mots.
Juste pour dire qu’à mon arrivée au Port en 1965, la ville s’étendait du centre historique jusqu’à l’emplacement actuel de la clinique Jeanne d’Arc. Le reste, c’était “bois de lait et savane”.
Il a donc fallu courage, patience et vision pour faire de la ville du Port ce qu’elle est aujourd’hui, boisée et agréable à vivre.
Je veux ajouter que, pour moi, ce fut un honneur de travailler pour les élus du Port qui ont toujours été à côté de la population et qui ont toujours respecté le personnel ».
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