Après le vote de loi mettant fin dans trois ans aux députés maires

Huguette Bello doit dire la vérité aux Saint-Paulois

25 janvier 2014

Voter pour moi mais je ne vous dis pas que j’abandonnerai mon mandat de maire dans trois ans : est-ce le message que veut faire passer la députée-maire de Saint-Paul faute de clarification sur ses véritables intentions ?

A Saint-Paul, la députée qui a voté la loi lui interdisant de cumuler avec un mandat de maire à partir de 2017 dira-t-elle la vérité aux électeurs ?

Lors des micros-trottoirs réalisés pour recueillir un point de vue sur les élus, souvent deux arguments ressortent. Tout d’abord « les élus ne sont pas là », ensuite « ils se mettent de l’argent plein les poches ». Nous sommes dans un système démocratique, où le peuple délègue son pouvoir à des élus. Si la démocratie est réduite à cette expression, alors la crise est très grave.

C’est dans ce contexte qu’intervient la loi contre le cumul des mandats. Un député ne peut plus être maire, adjoint, président ou vice-président d’une collectivité.
Cela répond donc à la critique des élus absents, car un maire ne pourra plus être retenu à Paris par une session parlementaire. C’est aussi un coup porté au cumul des indemnités.
Et aujourd’hui, la loi est votée, et l’hypocrisie doit cesser.

Le précédent de la parité

En effet, l’argument selon lequel pour être efficace, un député doit être maire n’est plus d’actualité. A La Réunion, ce sont précisément ceux qui ont tenu ce langage qui ont voté la loi qui met fin aux députés maires.
Mais une fois la loi votée, ils tentent de reculer l’échéance.

La plus caricaturale dans cette attitude est la députée maire de Saint-Paul. Lorsque l’on se projette 17 ans en arrière, il faut se souvenir qu’en 1997, la loi sur la parité en politique n’existait pas. À l’époque, Huguette Bello était membre du PCR. Sans attendre qu’une loi rende obligatoire la parité, le PCR était en pointe dans la promotion des femmes aux responsabilités. C’est ainsi qu’en 1997, le PCR a assuré la victoire d’Huguette Bello aux législatives, faisant d’elle la première députée de La Réunion.
Aujourd’hui, la même Huguette Bello dit que la loi sur le cumul s’appliquera à partir de 2017, et que personne n’a à s’inquiéter, elle respectera la loi… Si le PCR avait raisonné comme elle aujourd’hui, serait-elle députée ?

Si cette loi s’applique en 2017, elle a des conséquences dès maintenant. Un député qui veut être maire et garder sa place à l’Assemblée nationale ne finira pas son mandat de maire. En 2017, il devra démissionner. C’est donc quelqu’un d’autre qui sera maire de 2017 à 2020.

La députée-maire de Saint-Paul est particulièrement bien placée pour le savoir, car elle a voté pour le texte qui rend impossible de cumuler les deux mandats qu’elle détient.

Dire précisément ses intentions avant les municipales, c’est une question de respect des électeurs, cela ne peut que faire progresser l’éthique en politique.
Garder le silence sur ses intentions alors que le couperet va tomber, c’est faire reculer cette éthique, et cela n’aide pas la démocratie à progresser.

Seule une personne du PLR peut être maire de Saint-Paul ?


Plusieurs dizaines de personnes ont composé la majorité municipale de Saint-Paul. Aujourd’hui, la direction de la commune se confond avec la direction du PLR, Eric Fruteau excepté.
En se cramponnant à son fauteuil de maire, Huguette Bello veut-elle montrer que dans son parti, personne n’est capable d’être maire de Saint-Paul ?
Les élus PLR qui ont géré la commune pendant six ans ont-ils perdu tout crédibilité auprès de la députée-maire ?

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