2e circonscription

Huguette Bello, plus combative que jamais

11 mai 2007

La salle réservée au premier étage se révélant trop petite, c’est dans la salle du Conseil municipal, pleine à craquer, que la députée sortante de la 2e circonscription, Huguette Bello, a présenté sa candidature pour les 10 et 17 juin prochains. « Les Réunionnais se sont exprimés très fort le 6 mai. Il faut que leur voix soit entendue. Je serai s’ils le veulent leur interprète à l’Assemblée nationale » a déclaré la députée sortante à “Témoignages”.

(Photo PD)

Il y avait foule dans la salle du Conseil municipal, à La Possession - ville d’attache de la députée communiste - pour entendre Huguette Bello présenter, avec le bilan de son mandat, son nouvel acte de candidature. Au terme de son mandat de députée d’opposition, Huguette Bello pouvait-elle faire autre chose que le rappel de ses combats ? Une façon de dire aux électeurs de la 2e circonscription que siéger dans l’opposition ne lui fait pas peur et que, s’ils veulent une députée aguerrie pour combattre la politique du nouveau président, auquel ils ont massivement dit non déjà deux fois, elle est la meilleure porte-parole qui soit.
Qualifiées de « politique au fil de l’eau », les politiques des gouvernements qui se sont succédé depuis 2002 n’ont eu de cesse de mettre à mal - « par idéologie », estime Huguette Bello - les acquis sociaux et les conquêtes réalisées depuis 1981 : mise à mal de l’économie solidaire, réductions budgétaires sur les postes de l’Outre-Mer (au titre des actions en faveur de l’emploi), mesures de décentralisation bâclées avec des « transferts de compétences sans contreparties financières équivalentes ». « A aucun moment le gouvernement n’a voulu admettre la nécessité de procéder à un rattrapage préalable avant transfert », a souligné Huguette Bello, parlant de “l’acte 2” de la décentralisation mise en œuvre par les gouvernements Raffarin, de façon si injuste et inégalitaire « que le gouvernement a dû recourir à l’article 49-3 de la Constitution, qui permet l’adoption d’un projet de loi sans vote ». Ou comment s’asseoir sur le Parlement... La suppression du prêt à taux zéro (PTZ 40 - pour 40% de l’investissement) « a interdit l’accession à la propriété de nombreuses familles des classes moyennes » a relevé Huguette Bello, donnant cet exemple comme caractéristique de l’inadaptation de certaines mesures à la situation de notre île.
Ses combats de députée, Huguette bello les a livrés principalement pour l’emploi et le logement, deux domaines dans lesquels « l’échec (de la politique néo-libérale “au fil de l’eau” - Ndlr) [est] le plus patent ». Mais il y a eu aussi l’incapacité des gouvernements de l’“après-Jospin” à régler la question de “l’effet de seuil” pour l’accès à la CMU des bénéficiaires de l’AAH et du minimum vieillesse. Quand on pense que la moitié des personnes âgées perçoivent le “minimum vieillesse”, à La Réunion, et que 350.000 personnes ont pu bénéficier de la création de la CMU, cela donne un tableau saisissant de la situation sociale de l’île. Une situation sociale que les gouvernements libéraux n’ont pas cherché à soulager, bien au contraire, avec le déremboursement de centaines de médicaments.
Huguette Bello s’est encore battue pour la parité femme/homme - et il reste encore beaucoup à faire pour mettre la représentation des femmes (12%) à l’Assemblée Nationale à un niveau décent - et pour faire disparaître le colonat partiaire. Les combats pour la laïcité, contre le retour de « l’histoire officielle » voulu par l’article 4 de la loi du 23 février 2005.
Au total, ce sont 44 interventions diverses - interventions dans les débats et amendements, questions orales, questions écrites au gouvernement - qui ont marqué l’activité de la députée de la 2e circonscription durant cette 12e législature, d’octobre 2002 à février 2007.
Il reste beaucoup à faire et les orientations du nouveau président donne de l’inquiétude à de très nombreux Réunionnais, dans la situation sociale qui est la nôtre. Huguette Bello veut porter au mieux, au plus haut, la parole des sans voix. Elle aura en face d’elle un candidat UMP qui aurait dit dans la précédente campagne « Votez Sarkozy : c’est comme voter pour moi ». « On a vu le résultat », ironise la candidate communiste, qui appelle les électeurs à transformer leur vote des présidentielles « contre la politique néo-libérale et contre une certaine manière de gouverner », en un vote pour La Réunion et pour ses projets. Des projets que la candidate présentera de façon plus détaillée prochainement, de même qu’elle doit présenter son comité de soutien dans la 2e circonscription.

P. David


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