Regard du PCR sur la visite de François Baroin

’Il s’est voulu rassurant, sans réussir à l’être’

21 octobre 2005

François Baroin est venu, François Baroin est parti, sans que personne ne voie ce que nous a apporté cette visite. Le PCR s’interroge sur les véritables motifs de cette venue, questionne les réponses que le ministre aurait apportées et regrette qu’il n’y ait rien de nouveau sous le soleil.

Hier, lors d’une rencontre avec la presse, le Parti communiste réunionnais tirait les enseignements de la visite de François Baroin, ministre de l’Outre-mer, lundi et mardi derniers.
François Baroin avait annoncé son retour dans notre île à l’occasion du Sommet de la COI à Tananarive, la capitale malgache. Pour le Parti communiste réunionnais, "c’est un chiraquien confirmé qui a été nommé au Ministère de l’Outre-mer pour remplacer une chiraquienne. Un des objectifs qui ont été assignés à François Baroin est clair : reprendre en main pour le compte des chiraquiens l’Outre-mer qui avait tendance à délaisser le camp de la majorité".

Chirac ou Sarkozy ? Question de droite...

Le Parti communiste réunionnais replace la visite de François Baroin dans le cadre d’un affrontement. Le récent voyage du président de l’UMP, candidat à la présidentielle de 2007, a fait apparaître des contradictions chez les élus réunionnais de la majorité professionnelle. Leur préoccupation principale est aujourd’hui de se positionner par rapport à la vingtaine de candidats qui se profilent. Pour Éric Fruteau, "à droite comme à gauche, cette multiplication de candidatures pose problème, mais c’est au sein de l’UMP que le débat est le plus vif entre les partisans du président sortant Jacques Chirac et les partisans de Sarkozy". Les élus de droite réunionnais jouent à "un poker menteur" et ne s’expriment toujours pas publiquement, sauf Jean-Jacques Morel qui suit Sarkozy et derrière lequel se place prudemment La Relève, en gardant un double langage. Un double jeu plein de nuance, qui façonne des accueils chaleureux pour l’un comme pour l’autre.

Juste un examen de passage

Éric Fruteau n’oublie pas de lever le voile sur l’arrière-fond : la politique gouvernementale et ses nouveaux projets à affronter : "le séjour de François Baroin l’a largement démontré, il y a encore débat au sein de la majorité sur des questions aussi importantes que l’avenir des contrats aidés, la défiscalisation, les exonérations de charges sociales, le logement social, le transfert des TOS, le soutien au monde des handicapés et j’en passe...". Si François Baroin a réussi "son examen de passage", le PCR s’interroge sur les réponses qu’il a été amené à faire à tous ceux qu’il a reçus.

Des promesses pour qui ?

François Baroin a ainsi promis que le gouvernement s’engagerait financièrement sur plusieurs dossiers : logement social, handicapés, Zénith de Saint-Denis... "Les bénéficiaires de ces supposés cadeaux sont René-Paul Victoria et Nassimah Dindar. Nicolas Sarkozy avait, lui, apporté un commissariat à Jean-Paul Virapoullé", relève Éric Fruteau, sans tirer de conclusion. François Baroin a pu aussi être piégé par les promesses des ministres qui l’ont précédé ici, comme celles de Jean-Louis Borloo....
Si François Baroin s’est voulu rassurant, il a implicitement admis que les réponses ne dépendaient pas de son seul Ministère, ainsi a-t-il renvoyé la filière canne au ministre de l’Agriculture, qui viendrait prochainement dans l’île, note encore Éric Fruteau. "Sur le logement social, il a admis qu’il faudra réexaminer les conséquences de la défiscalisation dans le secteur immobilier pour mieux maîtriser ses effets, notamment sur le coût du foncier", or depuis 1986, le PCR soulignait ses effets pervers. Dans le même temps, le Premier ministre discute avec les parlementaires de cette modification de la défiscalisation et des exonérations de charges. Pour Éric Fruteau, "toute la question est de savoir si cela aura lieu dès cette année ou l’année prochaine".

Écouter les Réunionnais

Pointant les pièges du Projet de loi de finances 2006 sur réforme de la taxe professionnelle et les inquiétudes liées au futur budget de l’Union européenne, Éric Fruteau finit en regrettant que "le ministre ne se soit pas engagé à ouvrir la concertation la plus large possible avec les Réunionnais. Or les Réunionnais bougent et proposent. Quel que soit le jugement de valeur que l’on peut avoir, il y a des réflexions, des propositions qui émergent ici et là. Le Département avance des solutions pour tenter de régler la question du logement social. Lors de l’inauguration du forum sur la formation professionnelle, le ministre a salué les résultats enregistrés dans un secteur financé essentiellement par le Conseil régional. Car, même s’ils sont contrastés ou à débattre, les résultats de la formation sont là. Même s’il n’a pas ouvert la voie à une consultation locale, le ministre nous renvoie, nous Réunionnais, à nos propres responsabilités. D’ailleurs, il a renvoyé la balle dans le camp de la représentation parlementaire de l’île. Nous veillerons à ce que nos députés et nos sénateurs fassent face à leurs responsabilités".

Eiffel


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