Fridelin Courtois, 1er adjoint au maire de Saint-Philippe

’Il y a abus de l’outil municipal à des fins politiciennes...’

23 février 2005

Fridelin Courtois, 1er adjoint sans délégation, parle de ’remue-ménage’ à Saint-Philippe qui pourrait précéder de nouvelles élections. Il dénonce l’’abus de l’outil municipal’ et l’’incompétence’ du maire. Pour lui, ’la situation est alarmante’.

(page 9)

Fridelin Courtois, 1er adjoint dessaisi de ses délégations par le maire Hugues Salvan depuis les dernières élections cantonales, estime qu’il règne actuellement à Saint-Philippe un "remue-ménage qui laisse présager qu’il pourrait y avoir bientôt des élections". Le maire fait en effet l’objet d’"une mise en examen et est en attente d’un jugement".
Hugues Salvan "convoque sournoisement mes partisans", affirme-t-il. Comme cet employé, témoin à charge dans le procès contre Salvan, convoqué un 22 janvier 2005 et qui a eu la présence d’esprit de se présenter le 21 janvier 2005, car la mairie est fermée le samedi. Une entrevue tendue, enregistrée, au cours de laquelle cet animateur culturel s’est vu proposé, dans le cadre de la réorganisation des services, un emploi sur les VRD ou dans les espaces verts.
Autre signe d’un possible retour aux urnes, "on entend parler de promesses d’emplois, d’embauches à l’usine d’embouteillage de l’eau...", affirme Fridelin Courtois. Il y a aussi "les grands repas". Pour l’adversaire d’Hugues Salvan, "il y a abus de l’outil municipal à des fins politiciennes. Il faut arrêter de faire des promesses et de harceler le personnel communal". Un abus qui se manifeste, selon Fridelin Courtois dans l’emploi, notamment des CES et des CEC, dans les déplacements d’employés municipaux sans tenir compte de leurs compétences, dans les pressions sur d’autres employés. Ou encore dans l’"oubli" de prévoir un branchement sur la nouvelle canalisation du château d’eau pour des gens suspectés d’être proches du 1er adjoint.

Passe-droit

Dans la foulée, Fridelin Courtois s’interroge sur la capacité d’Hugues Salvan à gérer la commune. Il souligne, après un an d’observation, que le maire, mis en examen et en attente d’un jugement, "préfère gérer sa situation personnelle plutôt que celle de la population". Chacun sait que ce dernier est en longue maladie. Une longue maladie que ne conteste pas le 1er adjoint. Même s’il craint qu’à terme cette situation entraîne le sentiment que certains peuvent bénéficier d’un “passe-droit”. Mais si Hugues Salvan est dans l’impossibilité de gérer une classe, Fridelin Courtois entend apporter les preuves de son incapacité à gérer une ville de 5.000 habitants avec un budget de fonctionnement de 9 millions d’euros. "Les faits sont là. L’incompétence est manifeste", dit-il. Il souligne d’abord que Saint-Philippe, "au regard de ses atouts, demeure bon dernier en matière de développement économique ; se trouve dans le peloton de tête en ce qui concerne les taux d’imposition des taxes locales ; voit les entreprises quitter la commune pour la ZAC de Saint-Joseph et le taux de chômage s’établir entre 54 et 55%".
Mais ce n’est pas le seul grief que l’opposant affiche à l’encontre d’Hugues Salvan. Il assure que "le tissu associatif est très fragile". Les associations suspectées d’être proches de lui se voient couper leur subvention alors "qu’elles emploient du personnel et qu’elles participent à l’animation de Saint-Philippe".

Sonnette d’alarme

"Il est grand temps de tirer la sonnette d’alarme et de faire de la politique autrement", affirme Fridelin Courtois pour qui "Saint-Philippe est en train de devenir une ville-dortoir où le maire, après douze ans de gestion, accumule les erreurs".
Ce qui a amené le 1er adjoint à interpeller la tutelle préfectorale sur le contenu de certaines délibérations municipales : embauche d’un contractuel sur le poste de directeur général des services, en contradiction avec le code général des collectivités territoriales ; vente d’un terrain communal à un privé à un prix “dérisoire” en-dessous du prix des Domaines ; avis défavorable, le 17 février 2005, de la Commission technique paritaire locale composée d’élus et d’employés sur la réorganisation des services municipaux et le règlement intérieur élaborés sans concertation ; réduction des compétences du syndicat mixte de coopération du Sud.
Et quand Fridelin Courtois s’adresse à la tutelle préfectorale ou au receveur municipal pour communication des comptes, on lui dit de s’adresser au Tribunal administratif où on lui signifie l’impossibilité de transmettre ces comptes. Pour lui, le cas d’Hugues Salvan "ennuie" l’administration.
Pour l’opposant à Hugues Salvan, cette situation est "alarmante". D’autant plus alarmante que si pour une raison ou pour une autre, Hugues Salvan était "empêché" d’exercer ses fonctions, les démissions successives enregistrées depuis les élections, interdiraient l’élection d’un nouveau maire, et cet "empêchement" conduirait donc automatiquement aux élections.

L. M.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année

La pès kabo

5 juillet, par Christian Fontaine

Kan i ariv Novanm-Désanm-Zanvié, domoun i réziste pi ek la salèr. Zène-zan i mars dann somin, zène-fi i roul an dékolté ; sétaki i rod in manir po (…)


+ Lus