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Tribune libre
9 novembre 2010
Où en est l’illettrisme à La Réunion ? Où en est la lutte contre l’illettrisme, déclaré fléau national par le président de la République il y a un an, et contre lequel il faut mener bataille ? Les Etats-généraux de l’illettrisme, qui se sont tenus du 25 octobre au 5 novembre, n’ont pas manqué de se poser ces questions, et bien d’autres encore.
Un constat a dû s’imposer à toutes et à tous : l’illettrisme se porte bien à La Réunion et rien n’indique que son état pourrait, d’une manière et d’une autre, s’altérer. En conséquence, Etats-généraux, séminaires et colloques consacrés à cette question ont un bel avenir devant eux. Ce devrait être la, en tout cas la principale sinon l’unique, conclusion de ces journées de dur labeur.
D’ailleurs, s’il suffisait d’États-généraux, de séminaires et autres pour que les problèmes se règlent d’eux-mêmes, cela se serait su et vérifié depuis fort longtemps. Dans ce domaine comme dans d’autres.
Le Conseil économique et social régional (CESR), devenu entre-temps « social et environnemental » (CESER) vient, le 15 octobre dernier, d’adopter un rapport consacré à ce problème et intitulé “Pour une île lettrée”. [1] Quelques constats ont été dressés, qui méritent d’être soulignés.
Un premier constat concerne l’efficacité de la lutte menée contre ce phénomène.
1.500 places sont dédiées aux personnes illettrées qui voudraient accéder « aux savoirs de base ». Dans la réalité, 1.380 personnes ont pu, durant l’année 2009, suivre des cours et sortir de l’illettrisme. Ce qui n’est déjà pas mal. Sauf que, la dernière enquête menée à La Réunion montre que l’on compte quelque 111.000 illettrés. Auxquels il faut d’ailleurs ajouter quelque 7.000 à 8.000 analphabètes. Soit un total de 118.000 personnes.
A ce rythme, et pour venir à bout de l’illettrisme, il ne faudrait pas moins de… 80 à 90 ans ! Ce qui renvoie, grosso modo, jusqu’à la fin de ce siècle.
A condition, bien sûr, qu’il n’y ait pas, d’ici là, de nouveaux illettrés.
C’est là que le bât blesse et qu’intervient le deuxième constat.
Chaque année que Dieu donne, quelque 3.500 à 4.000 jeunes “décrochent” de l’école ; ce sont ce qu’on appelle des “décrocheurs” qui quittent l’école sans pouvoir « maîtriser les savoirs de base » (écriture, lecture, mathématiques). Parmi ces 3.500 à 4.000 marmailles, beaucoup sont illettrés, et le reste est en voie de le devenir assez rapidement. A ce point qu’aux Journées d’appel de préparation à la défense (JAPD), on dénombre chaque année 3.000 jeunes de dix-huit ans qui sont en situation d’illettrisme, dont 55% sont encore dans le système scolaire.
Autrement dit, chaque année, lorsque 1.380 personnes sortent de l’illettrisme, le système éducatif “produit” deux fois plus d’illettrés ! 3.000, 3.500 à 4.000 ! C’est le tonneau des Danaïdes !
D’où un troisième constat fait par le CESER.
Se référant à un article paru dans la revue de l’INSEE de février 1985, sous la signature de Gérard Amable, directeur adjoint du Travail, le rapport du CESER note que La Réunion comptait alors 120.000 analphabètes. Et Gérard Amable concluait son article en ces termes : « Le choix est simple : va-t-on prendre en compte la population active analphabète (en l’alphabétisant, ou en créant des emplois qui lui soient adaptés) ou attendre l’an 2000 pour que le problème se règle comme aux Antilles par la mise à la retraite de la majeure partie de la population analphabète ? ».
Vingt-cinq ans après, en 2010, les chiffres n’ont pas beaucoup évolué (120.000 en 1985 et 118.000 en 2010) mais, dans la réalité, il s’est produit un changement qualitatif :
En 1985, il s’agissait de 120.000 analphabètes, c’est-à-dire de personnes qui n’avaient jamais fréquenté l’école.
En 2010, vingt-cinq ans plus tard, La Réunion compte 111.000 illettrés, c’est-à-dire autant de personnes qui, elles, sont parties à l’école et en sont sorties illettrées. Plus les 7.000 à 8.000 analphabètes qui s’y ajoutent, la plupart sexagénaires ou septuagénaires au moins et qui n’ont jamais connu l’école.
Autrement dit, et pour être tout à fait clair, de 1985 à 2010, le système éducatif a “produit” 111.000 illettrés ! Soit à peu près 4.000 par an !
On comprend mieux, dès lors, la conclusion du rapport du CESR. A savoir, « le moins que l’on puisse dire, c’est que l’illettrisme (la non-maîtrise des savoirs de base) constitue l’ultime critère à partir duquel il est possible d’apprécier un système d’Éducation et de Formation. L’ultime, mais également le plus parlant, le plus symbolique ».
C’est vraiment « le moins qu’on puisse dire » car, que l’on sache, on n’envoie tout de même pas ses enfants à l’école pour qu’ils deviennent des illettrés.
Il n’est pas question de prétendre que rien ne se fait : la preuve, c’est que le système “produit” chaque année un peu moins de 8.000 bacheliers : deux fois plus que d’illettrés tout de même. Il n’est pas question non plus d’attribuer la responsabilité de cette situation au seul système éducatif, car il conviendrait également de prendre en compte la situation socio-économique.
A-t-on, durant ces Etats-généraux, vu le problème sous cet angle ? On peut s’interroger.
La question n’est pas pour autant sans solution. Il y a, fort heureusement, des penseurs, des chercheurs… l’un d’entre eux, estimant le terme « traumatisant » et « stigmatisant », a en effet proposé de ne plus parler d’illettrisme, mais de… littératie !
Ainsi, d’un coup et d’un seul, la question serait réglée !... De la même manière qu’on a “éteint” les agents d’entretien, de nettoyage, balayeurs et autres qui, du jour au lendemain, ont été promus « techniciennes et techniciens de surface » ! A New York — mais ce sont les États-Unis d’Amérique —, on a fait mieux : les éboueurs sont devenus des… « inspecteurs d’hygiène publique » !!!… « Ça en jette ! », comme disent les jeunes ! Et au fond, il n’y a plus d’éboueurs que lorsque les « inspecteurs d’hygiène publique » se mettent en grève !... comme à Marseille, récemment.
Mais, que l’on se rassure, ce n’est pas demain la veille qu’il y aura grève de séminaires, d’Etats-généraux et autres colloques ! Sans oublier les Grenelles… consacrés, bien sûr, à la littératie !
Georges-Marie Lépinay
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