
« Dann tan la marine a voil ! »
27 juin, parDan noute kiltir popilèr néna bonpé kozman pou dir sa la éspass dann tan lontan… Mi koné pa pou koué, mé mwin néna dan l’idé k’ni viv in pé an (…)
Le chantier de la NRL porteur de graves risques environnementaux pour La Réunion : irresponsabilité ou tromperie
20 novembre 2015, par
Malgré tous les démentis faits à l’Alliance par la Région Réunion, des centaines de milliers de tonnes de roches seront bien importées de Madagascar. Le premier chargement est arrivé hier. Cela pose un grave problème de santé et fait courir d’importants risques environnementaux à La Réunion. Maya Césari et Catherine Gaud démontrent en effet que la méthode de nettoyage des roches n’apportent aucune garantie d’élimination de ces menaces.
L’Alliance a tenu hier une conférence de presse pour cibler sur un événement d’actualité qui montre l’aberration du chantier de la nouvelle route du littoral, avec des risques environnementaux pour La Réunion : « irresponsabilité ou tromperie ». C’est en effet hier qu’est arrivée une première barge de roches massives de Madagascar, arrivée dans l’urgence. Une arrivée dans l’urgence qui pose question, car ces roches sont indispensables à l’approche de la saison cyclonique. Elle confirme toutes les mises en garde faites par l’Alliance depuis le début du projet. « On est à un tournant du chantier de la NRL, on est déjà face à un premier problème technique majeur », affirme Catherine Gaud.
Pour mener à bien le projet de Didier Robert, il faut 18 millions de tonnes de roches, dont 9 millions de roches massives.
« Dès le départ nous avons dit que le territoire de La Réunion ne pouvait pas alimenter le chantier, et que cela ne pouvait se faire sans atteinte grave à l’environnement », poursuit l’élue de l’Alliance. « Nous avions soulevé le problème des importations de roches, la Région avait démenti ce qu’elle appelait des rumeurs ». « Malgré tous les démentis, la vérité a fini par se faire jour. C’est la démonstration de ce que nous avancions », ajoute-t-elle.
« Nous tenons à rappeler que dès l’évocation de l’idée d’importation de tonnes de roches massives, l’Alliance a alerté », précise Maya Césari. Depuis 2013, quand le CNPN a émis son avis extrêmement ferme, l’Alliance a multiplié les initiatives : communiqué, lettres au préfet… « Nous n’avons reçu aucune réponse. Nous avons aussi rencontré les représentants des ministres ».
Pour l’Alliance, cette arrivée de matériaux soulève plusieurs problèmes juridiques. Tout d’abord, la commission d’appel d’offres a attribué un marché à condition qu’il n’y ait pas d’importation de roches. Le schéma départemental des carrières a dû être modifié par le préfet car les matériaux ne sont pas suffisants. D’où l’idée des andains, mais ils n’ont pas les caractéristiques techniques pour résister à la houle.
Catherine Gaud rappelle que le Conseil national de protection de la nature, dans son avis de juin 2013, « a formellement prohibé tout recours à l’importation ». Or, 220000 tonnes de roches de Madagascar sont annoncées.
Ensuite, Maya Césari constate que cette décision est soi-disant dictée par le caractère urgent de l’action. Les échanges entre la Région et les services de l’État ont eu lieu à la fin du mois d’août. La Région a transmis un dossier le 21 octobre pour forcer la main à l’État. « Le rapport de l’État est très instructif, et l’autorisation du préfet datant du 12 novembre montre l’aveu formel que le groupement d’entreprises qui a eu le marché est dans la capacité de l’honorer dans les délais, dans l’enveloppe » car il a besoin de faire venir des roches d’ailleurs. « Cette question est essentielle. Le groupement est défaillant vis-à-vis du marché qui lui a été attribué. Cela pose la question de la mise en place du marché et de sa régularité ».
Cette demande de 220000 tonnes est justifié par la nécessité de protéger les ouvrages à cause de la période cyclonique : « la configuration du chantier ne permet pas une tenue à la houle », indique le dossier. C’est l’aveu d’un manque total d’anticipation. Ce problème aurait dû être anticipé.
Il prévoit 4 à 5 mois de rotations de barges, ce qui amène au mois de mars-avril. Les transports auront donc lieu en pleine période de cyclone. La conseillère régionale de l’Alliance indique que cette importation a été cachée à la population, « car nous soupçonnons qu’elle a été anticipée ce qui est extrêmement grave ».
Le plus grave est sans doute le risque sanitaire. Car « le lavage des roches par l’eau de mer » est loin de garantir la stérilisation des matériaux, souligne Catherine Gaud. Elle rappelle que dans les hôpitaux, des précautions drastiques sont prises pour éviter les contaminations entre patients. C’est ce qui explique pourquoi le personnel soignant se lave soigneusement les mains avec une solution antiseptique entre chaque opération, et pas avec de l’eau de mer. C’est pourquoi le procédé de lavage des roches par de l’eau de mer avant leur arrivée à La Réunion est ridicule, et qui sait ce qu’ont transporté ces barges auparavant.
Se pose aussi la question de la qualité des contrôles, car c’est la Région Réunion qui en a la responsabilité tant à Madagascar qu’à l’arrivée à La Réunion. Dans cette affaire, la Région Réunion est juge et partie. Et comment contrôler à Madagascar ?
Catherine Gaud insiste aussi sur l’aspect humain : « à Madagascar, on est allé se servir chez les pauvres, on a pas pris en compte le respect de l’environnement à Madagascar, les Malgaches ont beaucoup moins de moyens pour défendre leur pays du pillage. Est-on certains que ceux qui travaillent sur le chantier sont-ils bien payés, quel est leur âge ? Ont-ils des congés ? On devrait s’assurer que ce qu’on exige pour nous soit exigé pour les autres ».
« Le risque d’importation de microbes est certain. On fait courir à notre île un risque majeur au niveau des espèces exotiques invasives, et même sanitaire ». Et de rappeler que le virus du prion, responsable de la maladie de la vache folle, reste des années dans la terre.
Alerte du syndicat des horticulteurs et pépiniéristes. L’arrêté préfectoral révèle l’ampleur des risques encourus.
Maya Césari affirme que « cette importation viole l’avis du CNPN », qui prohibait l’importation de roches alors même que cette éventualité ne figurait pas dans le dossier présenté à l’autorité environnementale. « La Région s’engageait en 2013 à ne pas recourir à l’importation de matériaux extérieurs. Elle ne respecte pas cet engagement. Le groupement s’était engagé à s’approvisionner sur l’île. Lorsqu’une clause essentielle d’un marché public n’est pas respecté, le maître d’ouvrage ne doit-il pas rendre des comptes à la population. Quel est le rôle de l’État dans ce dossier ? », interroge l’élue de l’Alliance.
Ces importations n’ont pas pu être anticipées dans le coût des travaux. À combien s’élèvent ces surcoûts ? Qui va payer ? La Région ? L’État ? L’attributaire du marché ?
Quel est la position de l’État ? Autant de questions à laquelle la Région Réunion ne répond toujours pas.
« Les Réunionnais sont trompés, cela ouvre une brèche importante dans ce projet », indiquent les conseillères. « La vigilance doit être plus que jamais de notre devoir à tous. Nous n’avons cessé d’alerter et on se retrouve aujourd’hui dans l’impasse avec des solutions tout sauf satisfaisantes ».
« La Région et l’État doivent rendre des comptes aux Réunionnais, aux Français, à l’Union européenne », poursuit Maya Césari, « les transporteurs ont été roulés. On leur a promis que cette importation n’aurait pas lieu, ils sont aujourd’hui trompés ».
L’affaire de l’importation des roches malgaches « montre aux Réunionnais les mensonges dont la direction de la Région s’est rendue coupable. S’il fallait une preuve matérielle éclatante et massive, en voilà une », conclut Catherine Gaud.
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Messages
20 novembre 2015, 04:59, par soweto
Oui, les risques sanitaires existent tant sur le plan de la santé publique que pour la santé animale. Je trouve dommage que la DSV, le Conseil Départemental qui possède la compétence en santé publique, l’Agence Régionale de Santé, et autres pouvoirs publics ne s’impliquent pas davantage pour le défense de notre santé et ne prennent pas conscience des dangers sanitaires qui nous guettent en important ces galets de Madagascar tout en défigurant cette belle ile et en nuisant la sante du peuple malgache tout en détruisant ce beau pays :
- D’abord, il y a le risque d’apparition dans notre ile de l’hôte intermédiaire de la bilharziose (Bulinus cernicus) qui est un escargot d’eau douce. Cette maladie tropicale qui existe à Madagascar est responsable des milliers de morts par an et dans des nombreux pays, on mène une lutte acharnée contre ce gastéropode et nous, on prend le risque de l’importer.
- Ensuite, il y a le risque de voir apparaitre des maladies parasitaires comme les trématodoses dont les agents (Fasciola hépatica et Fasciola gigantica) sont des vers plats qui creusent des galeries dans le foie des hommes et des ruminants.
- Enfin, il ya le risque de faire venir à la Réunion des germes de mort (Yersinia pestis) de la peste, maladie qui existe encore à Madagascar et bien d’autres encore.
Il faudrait qu’un jour ou l’autre nos décideurs mettent bien dans leur tète que notre ile est un milieu fermé et que toutes importations de terre, de galets, de plantes ou animaux doivent être strictement interdites parce qu’elles représentent le voie élective d’entrée des maladies souvent mortelles à la Réunion.