Appel à la réconciliation et à la responsabilité du nouveau président des États-Unis

Investiture de Barack Obama : la réalité finit par s’imposer

20 janvier 2009, par Manuel Marchal

Le monde entier vivra aujourd’hui simultanément le même événement : l’investiture du nouveau président des Etats-Unis, Barack Obama. Ce dernier lance un appel à la réconciliation et à la fraternité du peuple américain, et place chacun devant ses responsabilités

Aux Etats-Unis, le regard change et la vérité finit par s’imposer. Et pour la première fois, le président des Etats-Unis est un noir. Tout au long de ses huit dernières années, la situation sociale à l’intérieur des Etats-Unis s’est aggravée. Elle a pesé sur le scrutin en faveur de celui qui annonçait dans son programme des changements structurels.
Au discours de George Bush, Barack Obama apporte une rupture fondamentale. Le nouveau président dit qu’il veut unir tout le monde, il lance tout d’abord un appel à la réconciliation et à la fraternité. « Ce dont nous avons besoin, c’est d’une nouvelle déclaration d’indépendance, pas seulement pour notre nation, mais dans nos vies, pour nous libérer de l’idéologie et de l’étroitesse d’esprit, des préjugés et du sectarisme », a-t-il dit lors du départ du train qui l’a conduit de Philadelphie à Washington.
Il est aussi porteur d’un espoir rarement observé aux Etats-Unis. Le pays est l’épicentre de la crise financière, il compte aujourd’hui plus de 11 millions de chômeurs, et plus de 37 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, soit plus de 10% de la population du pays présenté comme le plus riche et le modèle. Un modèle financé à crédit, qui fait des Etats-Unis le pays le plus endetté du monde.
Le nouveau président est conscient de l’immensité de la tâche, et il tient un langage d’humilité. Lors d’un arrêt du train présidentiel à Baltimore, Barack Obama a pris la parole devant 40.000 personnes pour prévenir qu’« il y aura des faux départs et des échecs, des frustrations et des déceptions. Je ferai des erreurs et nous devrons être patients ».
Barack Obama veut recréer le dialogue avec le monde, et pour cela met l’accent sur plusieurs questions symboliques. C’est tout d’abord le retour des Etats-Unis sur le front de la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre. C’est ensuite le démantèlement de la prison de Guantanamo, symbole de l’arbitraire. C’est également le dialogue avec l’Iran.
Lors de son allocution d’investiture retransmise dans le monde entier, y compris à La Réunion, Barack Obama appellera à entrer dans une ère de responsabilité après ce qui a été pendant trop longtemps une culture du laisser-faire, a indiqué un conseiller du nouveau président. Barack Obama estime « qu’il faut que cette culture de la responsabilité soit exigée du peuple américain mais que ses dirigeants doivent montrer l’exemple », précise ce conseiller.
Cette ouverture de nouvelles relations, cet espoir immense soulevé, c’est le résultat d’une lutte qui a amené à un changement d’idéologie à la tête des Etats-Unis. C’est une nouvelle orientation qui tourne le dos à la concurrence libre et non faussée tant vantée dans le traité constitutionnel européen que même les dirigeants d’un parti se disant à "gauche" voulait faire triompher.
Et pour réaliser cet espoir, il sera encore nécessaire de se battre.

Manuel Marchal


Dialogue avec l’Iran
Qualifié de pays de « l’axe du mal » par George Bush, ce pays est perçu différemment par son successeur. La future Secrétaire d’État (ministre des Affaires étrangères) Hillary Clinton a indiqué qu’elle chercherait une approche diplomatique vis-à-vis de la Syrie et de l’Iran, confirmant une promesse électorale du candidat démocrate d’ouvrir un dialogue avec l’Iran.

Fermeture de la prison de Guantanamo
Une des premières décisions de Barack Obama, selon ses collaborateurs, sera d’ordonner la fermeture du centre de détention américain de Guantanamo, sur l’île de Cuba, symbole des excès de la lutte antiterroriste de son prédécesseur.

Retrait d’Irak
En Irak, le Pentagone prépare déjà des plans pour le retrait accéléré des forces américaines, promis par le candidat démocrate pendant sa campagne.

Changement climatique
L’engagement de Barack Obama contre le changement climatique, après l’inertie de son prédécesseur, est également attendu partout dans le monde.


Participation de La Réunion : pas un mot sur Télé-Réunion

Hier soir, Télé-Réunion a longuement parlé de la cérémonie d’investiture de Barack Obama. Et aucun d’entre eux n’a dit que La Réunion participera à cet « événement historique » salué par les médias. La présence de Françoise Vergès, directrice scientifique de la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise, à Washington a été tout simplement censurée. Pourquoi ?

Barack Obama

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