Marie-George Buffet à la rencontre des Réunionnais

« J’ai entendu votre désir d’égalité »

3 avril 2007

Marie-George Buffet a conclu hier sa visite à La Réunion par une réunion publique organisée au Port. Ambiance très chaleureuse et discours mobilisateurs ont débouché sur un puissant meeting.

« Nou la pa laisse a nou baloté par des thèmes de circonstance, les sondages. Ce que nou veu, c’est élever le débat, mettre La Réunion au centre des débats. Voici nos problèmes, voici nos solutions : avec l’Alliance, nous avons élaboré une plate-forme, adoptée le 11 février, adressée aux candidats. La première réponse écrite est venue de Marie-George Buffet. Des engagements comme cela, nou la besoin. Si nou arrive à obtenir cela, c’est une grande victoire pour La Réunion. Marie-George Buffet a ouvert la voie, nous prenons l’engagement de faire connaître sa réponse. C’est comme cela que les Réunionnais décideront librement et en toute connaissance ». C’est par ce message qu’Elie Hoarau, Secrétaire général du Parti Communiste Réunionnais, a enflammé le meeting tenu hier par Marie-George Buffet, candidate de la gauche populaire anti-libérale, au centre du Cœur Saignant au Port.
Les militants sont venus par centaines, pour accueillir la première candidate à l’élection présidentielle en visite dans la cité maritime, comme l’a souligné Eugène Rousse, Président du Comité de soutien à Marie-George Buffet.
Premier à intervenir, le Secrétaire général du PCR a rappelé la démarche de l’Alliance, soulignant les défis spécifiques de La Réunion : l’emploi, le logement, le coût de la vie, la lutte contre l’illettrisme. Autant de problèmes qui appellent à des solutions concrètes. Élie Hoarau est ensuite revenu sur la longue bataille pour l’égalité. Une cause juste qui fut concrétisée en 1988, quand un rapport de force suffisant à l’occasion d’une élection présidentielle s’annonçant indécise a débouché sur l’engagement du futur vainqueur de l’élection à réaliser l’égalité. Un engagement tenu. « Nous avons besoin d’engagements clairs pour respecter les crédits du socle du développement : grands chantiers, contrats de projet État-Région et programmes européens », poursuit Élie Hoarau. Et de souligner que la première réponse claire, écrite, est venue de Marie-George Buffet, candidate de la gauche populaire anti-libérale.
À la tête d’une délégation composée de Brigitte Dionnet, Déléguée PCF à l’Information, et Manuela Gomez, Déléguée à l’Outre-mer, Marie-George Buffet a participé à un meeting auquel assistait de nombreuses personnalités de l’Alliance, ainsi que Paul Vergès, Président de la Région.
Au cours d’un discours mobilisateur, elle a mis en avant les points forts d’une gauche de combat, qui refuse de capituler en rase campagne face au diktat de l’ultra-libéralisme.

Gauche de combat

Elle a souligné la dimension solennelle de son accord sur la plate-forme de l’Alliance. Un accord écrit, remis en main propre au Président de la Région, signifie un « engagement sérieux ». Car, a-t-elle souligné, « j’ai senti qu’à La Réunion, le mot égalité a beaucoup de sens, tout comme la capacité de vivre ensemble et de porter ensemble votre projet ». Tel est le principal enseignement tiré par la candidate de la gauche populaire anti-libérale de ces rencontres avec le Groupe de Dialogue Interreligieux, les associations féminines et les dockers.
« Ne nous laissons pas voler l’élection présidentielle », a-t-elle poursuivi en apportant un éclairage sur la campagne électorale au niveau national. Marie-George Buffet a ensuite dressé un bilan sévère et réaliste du candidat Sarkozy : « il a divisé notre peuple, chassé les enfants des écoles, mais la délinquance n’a pas reculé. Il est responsable de la précarisation de toute la société ». Quant à François Bayrou, il est loin d’être l’homme neuf : « c’est la droite libérale ».
« Pour battre la droite, il faut une gauche de combat et de responsabilité »,
affirme-t-elle avec force, « une gauche capable de rompre avec toutes les politiques menées jusqu’à présent. C’est cette gauche que je veux incarner à travers ma candidature que je mets à disposition de tous ceux qui défendent cette idée », souligne-t-elle. « C’est une gauche qui ne renonce pas, une gauche qui s’engage à reconquérir », précise-t-elle, avant d’affirmer avec force que le vote utile, « c’est le vote qui correspond à vos attentes, c’est voter pour vous ».
Cette gauche de combat peut être le fer de lance d’une République sociale et démocratique dans laquelle s’inscrivent des équipements tels que le tram-train ou la nouvelle route du Littoral, car « ce sont des projets porteurs d’emplois et d’avenir ».

République des droits

« On a les moyens de financer la santé et les retraites », affirme-t-elle en déclinant les grandes lignes de son projet présidentiel. Comment ? En faisant cotiser les revenus financiers, en augmentant les salaires avec comme étalon le SMIC à 1.500 euros et en luttant résolument contre le chômage. Ce sont ainsi près de 18 milliards d’euros qui peuvent financer la protection sociale.
En résumé, cette gauche de combat se doit de lutter sur 3 fronts. Tout d’abord, une réforme fiscale allant vers plus de justice où chacun sera mis à contribution en fonction de tous ses revenus. Ensuite, dans l’approfondissement de la démocratie qui passe par la mise en œuvre de référendum d’initiative citoyenne, par une assemblée nationale élue à la proportionnelle et à la parité intégrale. C’est un appel à une Sixième République « où hommes et femmes pourront dire leur mot ».
Enfin, dans la mise en œuvre d’une Europe sociale par le biais d’un nouveau traité.
Par ailleurs, Marie-George Buffet souhaite la mise en œuvre résolue de mesures de lutte contre l’effet de serre à travers la création d’un grand service public de l’énergie et par une autre politique des transports.
« J’ai entendu votre désir d’obtenir les mêmes droits que là-bas », dit-elle en tirant les enseignements de sa troisième visite en 6 ans dans notre pays : « droit à l’emploi, droit à un logement digne, droit à la culture, droit à la continuité territoriale. Ce que je vous propose, c’est une République des droits ». Et de conclure sur un vibrant appel à la mobilisation pour « changer la vie et réveiller la gauche », soulignant que s’il reste 20 jours avant le premier tour de la Présidentielle, il est encore temps d’agir. Un appel qui a soulevé l’enthousiasme des centaines de participants présents hier au Cœur Saignant qui l’ont longuement saluée.

Manuel Marchal


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