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18 ans : électeur, citoyen à part entière
23 décembre 2006
Les artistes de la scène hip-hop française se mobilisent et appellent la jeunesse des banlieues à s’inscrire sur les listes électorales, à réaffirmer sa présence, à faire un premier pas vers la reconnaissance de sa voix qui, même si elle ne maîtrise pas toutes les subtilités du verbiage politique, peut néanmoins exprimer son appartenance à notre société.
Le discours sécuritaire actuel stigmatise “le jeune” avant tout considéré comme un danger. On entretient une attitude de défiance à son égard, le juge facilement, l’accuse volontiers d’être responsable de bien des maux de notre société. Pour lui permettre de s’y inscrire en tant que citoyen, ce sont pourtant ses ressources (le propre de la jeunesse) qui doivent être valorisées, reconnues.
Voter pour contester ?
En visite dernièrement dans notre île pour animer 2 conférences, Bernard Bier, chargé d’études et de formation à l’Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire de Marly-Le-Roi, soulignait que « la société est de plus en plus intolérante à l’égard de la jeunesse ». Il soulevait alors le paradoxe suivant : « Comment appeler à la citoyenneté des gens s’ils n’ont pas le droit de cité ? (...) Les jeunes ne pourront participer que s’ils ont vraiment l’impression d’être accueillis dans notre société ». Pourquoi se sentirait-on plus intégré et citoyen à 18 ans plutôt qu’à 16 ans ? Quel espace de parole et d’écoute, quelle proximité offre la politique aux jeunes ? L’instrumentalisation des médias entrés dans l’ère de la “politique people” n’a rien changé. Le fond du discours, quand il y en a un, est toujours aussi sommaire. Dernièrement en métropole, certains sondages annonçaient que si les jeunes votaient, ils s’opposeraient à plus de 50% à la politique de Nicolas Sarkozy. Et le premier flic de France d’organiser dans la foulée une rencontre avec les jeunes des banlieues pour tenter d’effacer ses indélébiles paroles : « racailles », « kärcher »... La politique populiste et finalement impopulaire auprès des jeunes de Nicolas Sarkozy a ceci de positif qu’elle tend à les interpeller sur les faces répressives et faussement paternalistes de l’exercice du pouvoir. Car c’est bien de pouvoir dont il s’agit, de celui de légiférer par la force. Le vote doit-il alors se résumer à l’expression de la contestation comme en donne l’image des joutes oratoires de campagne où chaque candidat tire à boulet rouge sur son adversaire ? Est-ce l’image et le sens de la politique que l’on veut donner aux jeunes ? Leur propose-t-on vraiment des choix ? N’est-ce pas plus facile de les inviter à accomplir leur devoir de citoyen, tout en cultivant l’incompréhension de la chose politique, pour finalement les inciter à ne pas s’engager, pour finalement les tenir un peu plus à l’écart de leur avenir ?
Dans une société où nos libertés sont de plus en plus brimées, la jeunesse peut encore donner tout son sens à la démocratie. Elle peut rappeler simplement, en s’inscrivant sur les listes électorales, qu’elle existe, que demain, elle fera des choix politiques avisés, conscients. Elle peut déjà simplement faire un rappel et dire : « On vous observe ». La politique est noble, mais c’est aussi un grand jeu de dupes. Il faut rentrer dans la danse, faire un pas car finalement, ce sont les jeunes qui mèneront le bal demain.
Stéphanie Longeras
Témoignages
• Dominique, 25 ans
Oui, je vais aller voter l’année prochaine. Je suis déjà inscrite sur les listes électorales, mais je l’ai fait seulement à la suite des dernières élections présidentielles. L’arrivée de Jean-Marie Le Pen au deuxième tour a été le déclencheur de la prise de conscience. A l’époque, j’étais encore étudiante. J’avais quitté La Réunion pour étudier à Paris, et les élections n’étaient pas importantes pour moi. Quand on est étudiant, on est souvent dans une bulle, préoccupé par la réussite aux partiels, par les sorties entre copains, et la politique nous semble éloignée. Mais le 21 avril a été un tel choc que maintenant je ne veux rater aucune occasion d’exercer le droit de vote. Il est finalement déterminant. Le soir du 21 avril, je m’en rappelle, j’étais à une fête entre copains. Personnes n’étaient inscrit sur les listes électorales. On a regardé les résultats du premier tour à la télé, histoire de se tenir au courant. A l’annonce des résultats, on s’est vite rendu compte que nos votes, les votes de tous les jeunes, auraient pu changer la donne. Alors on a vite pris le métro pour se rendre à la manifestation spontanée, place de la Concorde. Pour protester, mais avec quand même un sentiment de honte... puisqu’on n’avait pas voté. Nous sommes restés jusqu’au petit matin, les journaux étaient déjà livrés qui annonçaient cette mauvaise nouvelle, dégradante pour la France. Ce soir-là, on s’est vraiment rendu compte que notre petite vie “tranquille” d’étudiants français pouvait être menacée. Jusqu’au deuxième tour, nous sommes restés mobilisés pour dire aux gens de faire le bon choix. Mais moi et mes amis, ce choix, nous n’avions pas la possibilité de le faire. Cette impuissance était insupportable ! Alors, pas question que cette situation se reproduise cette année. Cette année, je vote ! Comme je l’ai toujours fait depuis cette “surprise électorale”. J’ai même déjà participé au dépouillement dans un bureau de vote.
• Cindy, 17 ans
Je ne voterai pas l’année prochaine puisque je n’ai pas l’âge légale pour le faire. Mais je me serais inscrite si j’avais eu 18 ans. Avec mes amis, on discute parfois des élections présidentielles. Et aussi, le prof d’histoire-géographie nous a donné un cours sur “l’affrontement gauche-droite”. On entend des gens dire que la politique, ce n’est pas important. Et ce ne sont pas que les jeunes qui le disent. Pourtant, la politique nous concerne. Elle concerne notre avenir. Ce sont les politiques qui font les réformes, par exemple pour l’emploi. Même si nous sommes encore au lycée, cette question nous préoccupe et nous savons très bien que c’est le gouvernement qui décide. Pour les élections déterminantes, il faut aller voter.
• Gabriel, 26 ans
Je suis inscrit sur les listes électorales parce que c’est ma copine qui m’a poussé à le faire en même temps qu’elle. Je vais voter cette année car je suis conscient des enjeux de ces élections. Il y a trop de problèmes en suspend dans notre pays, et à La Réunion encore plus : le chômage, les bas salaires, la vie chère, le manque de logement... Ce sont les jeunes qui sont touchés en priorité par ces problèmes. On n’a pas le droit de laisser ces problèmes perdurer. Sinon, où est-ce qu’on va ?
• Yohan, 19 ans
J’ai fait toutes les démarches pour m’inscrire sur les listes électorales car il me semble important de voter. C’est bien pour le futur, pour mieux vivre dans notre pays. Je vais voter à chaque élection, c’est un devoir. Je m’intéresse à la politique, mais pas jusqu’à m’investir dans un parti. Quand on est jeune, on n’a pas trop le temps de s’engager dans un parti.
• Patrick, 23 ans
Je suis inscrit sur les listes depuis mes 18 ans, mais ça fait peu de temps que je vote. Le déclic, ça a été le 21 avril 2002. Depuis ce moment, j’ai pris conscience de l’importance de voter, du pouvoir que l’on a. Maintenant, je fais l’effort de voter.
• Jonathan, 18 ans
Mes parents m’ont poussé à m’inscrire, car c’est un devoir, un droit. Mais la politique, ça ne m’intéresse pas, j’ai l’impression qu’on ne pourra jamais changer les choses. Ce constat est un peu pessimiste, mais je pense que plein de jeunes voient les choses comme moi.
•Sandra, 20 ans
J’accomplis mon devoir et mon droit de citoyen à chaque élection, mais je pense qu’on ne nous écoute pas, on ne nous donne pas notre chance. Pour pouvoir accéder à des “postes” à responsabilité, il faut avoir un certain âge. Mais il faut dire aussi que la majorité des jeunes ne se préoccupe pas de la politique, malheureusement...
Propos recueillis par Edith Poulbassia et Sophie Périabe
Mathieu Laude, vous avez 25 ans et vous êtes membre du Parti Socialiste. Comment êtes-vous venu à la politique ?
- J’ai toujours aimé les responsabilités, non pas pour moi, mais pour défendre les autres. Je veux utiliser les institutions, ce que les Réunionnais ne font pas assez parce qu’ils ne savent pas. Les institutions sont faites pour les gens et je veux que les habitants de l’île les utilisent plus pour mieux faire valoir leurs droits.
Mon expérience associative m’a également influencé. J’ai été animateur de quartier. Puis je suis devenu éducateur sportif. Je me suis beaucoup intéressé à la réinsertion par le sport, par l’animation. J’ai toujours été à l’écoute des autres. Le sport est une bonne école pour que des gens qui n’ont pas été écoutés soient valorisés.
Pourquoi les jeunes doivent-ils s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 décembre 2006 ?
- Dans mon travail avec les jeunes, j’essaie toujours de faire en sorte qu’ils dressent eux-mêmes la vision qu’ils ont de La Réunion. En leur laissant la parole, ceux-ci établissent un constat à partir duquel je leur dis ma phrase choc : « Pour moi, la politique, soit on la fait, soit on la subit ». Il faut que chacun assume ses responsabilités à son niveau. Et la première de ces responsabilités commence par l’inscription sur les listes électorales !
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