Campagne de la présidentielle

Jean-Luc Mélenchon soutient l’autonomie énergétique de la Corse

2 mars 2012

En Corse mercredi dernier, Jean-Luc Mélenchon a fait un triomphe. Devant plus de 1.000 personnes lors d’un meeting à Bastia, il a fait un plaidoyer pour l’autonomie énergétique de la Corse. « Si vous, les Corses, vous décidez que votre île soit autonome sur le plan énergétique, vous inventerez des moyens nouveaux. Vous n’êtes pas condamnés à ne vivre que du tourisme et des emplois saisonniers », a-t-il dit. Voici un compte-rendu tiré d’articles parus dans l’Humanité.

Mercredi dernier, Jean-Luc Mélenchon était en Corse. Le candidat du Front de gauche était accompagné de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Ils ont rejoint Dominique Bucchini, le président communiste de l’Assemblée de Corse. La Corse est un territoire composé de deux départements, avec à sa direction une assemblée territoriale dotée de compétences élargies par rapport à un Conseil régional.
Dès l’entame du rassemblement, Dominique Bucchini s’était réjoui de l’affluence d’un millier de participants « déterminés, combatifs et enthousiastes ». Est-ce grâce à la voiture équipée de haut-parleurs qui, toute la journée, a sillonné Bastia en appelant à la réunion publique  ? L’affluence est une réussite pour le Fronte di Manca, quand la Corse ne compte que 700 à 800 adhérents au PCF et que le Parti de gauche y est peu implanté. S’ils sont là, s’exclame le président de l’Assemblée de Corse, c’est pour saluer « la bonne nouvelle  : la gauche est de retour au niveau national ».
Après Pierre Laurent (voir encadré), c’est ensuite Jean-Luc Mélenchon qui a pris la parole.

Des formations et des emplois

« L’insularité est toujours présentée comme un handicap. Mais elle est un défi à notre intelligence si nous prenons les bons principes », a indiqué le candidat du Front de gauche. « Nous sommes tous solidaires les uns des autres et que certaines règles, celles du service public, s’appliquent. Comme la continuité territoriale et la continuité législative », a-t-il précisé avant d’accorder une place à l’autonomie énergétique. « L’insularité est un défi à notre intelligence et nous pouvons le relever », a-t-il affirmé avant d’ajouter : « Si vous, les Corses, vous décidez que votre île soit autonome sur le plan énergétique, vous inventerez des moyens nouveaux. Vous n’êtes pas condamnés à ne vivre que du tourisme et des emplois saisonniers. Vous y arriverez parce que vous avez un atout : 
la mer. Vous avez donc une énergie qui ne s’épuisera jamais, celle des mouvements mécaniques de la mer. Nous pouvons faire de l’île corse la première île autonome sur le plan énergétique, en développant ici les formations qui permettent d’élever le niveau des qualifications professionnelles. Et alors, vous sortirez de cette discussion, qu’on vous propose comme étant un sommet de la pensée, de savoir 
s’il faut employer ici seulement des Corses parce que vous manquerez de bras pour faire tout ça ».

Des travailleurs et précaires

Lors de la conférence de presse qui précédait la réunion publique, Pierre Laurent voyait comme moteur de cette « dynamique » l’adhésion de « ceux qui doutaient jusqu’alors de la possibilité d’une alternative ». Les doutes ne sont peut-être pas tous levés, mais « la mayonnaise prend ». « De nombreux travailleurs et précaires s’engagent dans le débat politique, à la suite de la dynamique que nous avons créée. Des gens que nous ne connaissions pas et qui viennent participer, voire relayer notre campagne collective », s’enthousiasmait le secrétaire national du PCF à la tribune. Dans l’avion qui ramenait l’équipe du candidat, une journaliste rapportait cette confidence d’une nationaliste modérée, rencontrée au meeting, lui disant combien le discours était « intéressant ». De quoi aborder les deux mois qui nous séparent de l’élection « avec beaucoup de confiance et un esprit de conquête ».

(avec l’Humanité) 

Dominique Bucchini, président de l’Assemblée de Corse : pour la rupture

«  Nous devons rompre avec 
les politiques conduites ces dernières années 
par un gouvernement qui détricote chaque jour 
tout ce que des décennies de luttes ont permis d’obtenir en matière de progrès social, y compris sur cette terre où a subsisté, jusqu’au premier quart du XXe siècle, un système “féodal”, où des grands 
propriétaires latifundistes distribuaient les bulletins 
à leurs bergers le jour de vote. (…) 
Depuis deux ans, une nouvelle majorité de gauche dirige la collectivité territoriale de Corse (CTC) et sur quelques dossiers importants — avec la participation active des élus(e)s communistes et citoyens 
du Front de gauche —, elle a décidé de mettre 
en œuvre, rapidement, un processus citoyen 
tel que nous voulons le promouvoir pour notre pays tout entier. C’est « l’humain d’abord », qui doit être 
le point d’appui à partir duquel reconstruire 
notre société, pour laquelle il convient d’élaborer 
un véritable plan d’urgence pour le logement 
et contre la spéculation immobilière. (…) Et bien 
d’autres actions démontrant que l’on peut, 
à l’échelle des territoires, résister aux logiques dominantes, innover, approfondir la démocratie. »

Pierre Laurent, 
secrétaire national du PCF : « demain, nous mettons à la porte Nicolas Sarkozy »

« Le président de la République appose en ce moment même la signature de la France au bas de deux nouveaux traités européens. (…) Nous sommes en pleine campagne présidentielle, ce président 
est maintenant candidat, et il ne trouve pas 
une minute pour parler aux Français du contenu 
de ces traités. Par contre, il est très pressé de les faire adopter par le Parlement sans aucune explication. (…) Nicolas Sarkozy est en train d’usurper la parole de la France. Nous, nous disons que la parole de la France appartient aux électrices et aux électeurs français. (…) Nous avons décidé de mener en grand cette bataille, avec Jean-Luc Mélenchon, et de mettre dans la lumière ce qu’ils essaient de nous cacher. (…) Nous avons voté contre le traité. Les quatre députés écologistes 
ont voté contre. Le Parti socialiste a décidé l’abstention et seize d’entre eux ont voté contre. 
La bataille continue. Au Sénat, la semaine prochaine, il ne suffira pas de s’abstenir car la gauche y est majoritaire. (…) Nous voulons obtenir l’engagement de toutes les forces, qui prétendent incarner l’alternative, que le peuple français sera consulté si, demain, nous mettons à la porte Nicolas Sarkozy. »

(Source Humanité)

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