Jeunes enseignants en lutte : l’hypocrisie de Didier Robert

19 mai 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

L’actualité sociale est marquée par la lutte menée par les professeurs ’néotitulaires’ pour pouvoir servir à La Réunion après l’obtention de leur concours. Un combat envers le quel le président de la Région, a bruyamment fait mine d’exprimer compréhension et solidarité. Par cette énième opération de ’comm’ Didier Robert tente de faire oublier que son engagement véritable est au sein de l’UMP et auprès de Nicolas Sarkozy, acteur principal de la casse de l’école.

Face aux caméras et aux journalistes, Didier Robert n’a ménagé ni les sourires ni les bonnes intentions : autorisés à "camper" dans le Hall de la Région, les néotitulaires furent gratifiés par ses soins d’un accès à la machine à café et à internet… C’est ainsi sous l’œil bienveillant du dirigeant UMP et de son équipe que les jeunes enseignants ont installé matelas et matériel de camping dans l’enceinte de la pyramide inversée.
Mais les cafés et le miel des paroles n’ont pu dissimuler bien longtemps le peu d’empressement mis par Didier Robert à relayer la cause des néotitulaires.

Didier Robert relais sarkozyste…

Comment aurait-il pu en être autrement ? Didier Robert, membre éminent du parti de Nicolas Sarkozy à La Réunion, est aussi membre des plus hautes instances de l’UMP au niveau national. Derrière l’écran de la convivialité, c’est bel et bien un sarkozyste orthodoxe qui dirige aujourd’hui la Région Réunion, d’où il facilite et planifie la mise en œuvre des politiques définies à Paris.

...de la casse de l’école

Dans le domaine de l’éducation, celles-ci organisent une casse sans précédent de l’école républicaine. Depuis 2007, 22.400 postes ont été supprimés dans l’Education nationale, auxquels il faut ajouter 16.500 emplois supprimés pour la seule année 2010. Le secrétaire d’Etat à la fonction publique Georges Tron a annoncé que ce chiffre serait porté à 17.000 pour l’année 2011, et devrait atteindre 20.000 en 2012. L’accélération de la crise depuis la quasi-faillite de la Grèce légitimant le recours aux coupes sombres dans les effectifs publics, on peut craindre que le Gouvernement ne redouble d’attaque contre le système éducatif.

Une seule politique : la "comm"

Dans ce contexte, le "soutien" affirmé par Didier Robert aux jeunes mobilisés n’est que pure communication. La contradiction a éclaté avant-hier lors de la rencontre intervenue entre le recteur, les néotitulaires en lutte et le président "solidaire". Malgré ses déclarations précédentes, ce dernier n’a fini par prendre la parole qu’après y avoir été contraint par l’intervention d’un néotitulaire, excédé par son silence. Il s’est alors borné à déclarer en substance qu’il « avait fait tout son possible ». En bonne logique de propagande, les services "communication" de Didier Robert ont immédiatement fait paraître un document au contenu exactement opposé au déroulement réel des négociations, qui réaffirme "l’engagement" du Président de la Région auprès des néo-titulaires.
Un engagement qui a atteint sa dernière limite hier au soir : le Président "solidaire" de la Région Réunion a obtenu que les jeunes professeurs lèvent le camp, en échange de la promesse d’une "entrevue" avec Marie-Luce Penchard. Didier Robert a-t-il craint que la presse nationale qui accompagnera la ministre ne voie dans le spectacle de ces jeunes gens en colère campant dans la Région, une image éloquente de son court bilan…ruinant définitivement le plan de communication qui lui tient lieu de politique ?

Geoffroy Géraud-Legros

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