Ericka Bareigts présente des mesures du gouvernement à destination des jeunes

Jeunesse : annonces relativisées par la catastrophe sociale des emplois d’avenir

29 octobre 2016, par Manuel Marchal

La ministre des Outre-mer était hier au Tampon pour une séquence sur le thème de la jeunesse. Dans son discours prononcé au lycée Roland-Garros, elle a annoncé le déblocage de 6 millions d’euros par l’État au titre d’un programme d’investissement d’avenir destiné à favoriser l’insertion de jeunes. Mais surtout, elle n’a pas dit un mot sur le devenir de près de 1.500 jeunes qui voient leur contrat emploi d’avenir se terminer cette année.

Ericka Bareigts, ministre des Outre-mer, au lycée Roland-Garros du Tampon. (photo Préfecture de La Réunion)

Les jeunes sont particulièrement touchés par la crise. Ce constat est largement partagé. Plus de la moitié de ceux qui sortent de l’école sont au chômage. Ce qui signifie que pour la majorité des jeunes, la société ne laisse que le choix suivant : le chômage ou l’exil. Chaque semaine, les médias rendent compte des réussites de jeunes Réunionnais qui se sont expatriés pour avoir un travail. La Réunion est donc un des rares pays au monde où la fuite des cerveaux est valorisée.

La crise économique en France a amené les gouvernements qui se succèdent à changer de politique dans ce domaine. Quand ce pays connaissait une forte croissance, il organisait l’exil de la jeunesse réunionnaise pour répondre aux besoins de son industrie et de ses services. Aujourd’hui, l’émigration s’appelle mobilité, et l’emploi n’est plus garanti sauf pour les Réunionnais qui réussissent un concours de la fonction publique d’État et sont nommés en France.

Pas de nouveaux emplois

Hier, Ericka Bareigts était au lycée du Tampon, cadre d’une séquence sur la jeunesse. Elle a prononcé un discours au cours duquel elle a fait quelques annonces. La principale est l’éligibilité de La Réunion à un appel à projet « Programme d’investissement d’avenir ». Cela donne droit à une aide de 10 millions dont une subvention de 6 millions d’euros de l’État, et 4 millions d’euros en provenance d’autres partenaires.

Ce programme vise à développer l’esprit d’entreprendre, favoriser l’accès au droit, valoriser des compétences et « améliorer l’accès des jeunes à la mobilité ». Mais il ne créera pas directement des emplois pour les jeunes alors que c’est un besoin immédiat.

Enfin, la ministre est revenue sur la garantie jeunes. C’est un dispositif expérimenté à La Réunion permettant à 2.000 jeunes de moins de 25 ans de toucher une allocation équivalente au RSA, alors que le droit commun ne prévoit l’accès au RSA qu’à partir de 25 ans. Le versement de cette somme est conditionnée à l’entrée dans un processus d’accompagnement qui doit favoriser l’accès à l’emploi.

Rien sur les emplois d’avenir

Ces annonces arrivent en fin de mandat, et elles ne seront pas suffisantes pour redonner l’espoir compte tenu des indicateurs sociaux de La Réunion en termes de chômage. Surtout que dans le même temps, le gouvernement prend acte de l’arrivée en fin de contrat de 1.500 jeunes qui ont travaillé pendant trois ans sous le régime de l’emploi d’avenir. Et c’est surtout sur ce plan qu’au sujet de la jeunesse, la ministre était attendue au tournant. Mais son discours a confirmé les propos tenus la veille en conférence de presse, car aucune annonce n’a été faite au sujet de ces jeunes qui ont cru pendant trois ans être insérés dans la société, et qui n’ont que le chômage comme seul perspective immédiate.

M.M.

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