Elections municipales à Saint-Denis

Julie Pontalba lance un appel à l’Union dionysienne : « nous pouvons le faire ensemble »

14 novembre 2019, par Julie Pontalba

Le 8 novembre dernier, Julie Pontalba avait publié une déclaration intitulée « Etre utile pendant le mandat municipal 2020-2026 ». Elle a publié hier une note faisant suite à cette déclaration où elle décline les propositions qu’elle souhaite voir avancer durant ce mandat, en particulier dans le domaine de la lutte contre la pauvreté. Julie Pontalba indique avoir reçu une réponse positive de la municipalité sortante, prête à un travail en commun. Julie Pontalba appelle à un rassemblement plus large, l’Union dionysienne.

Julie Pontalba.

« J’ai publié une Déclaration intitulée : être utile durant le mandat municipal. Je mets l’accent sur la question de la pauvreté multiforme, en hiérarchisant 3 aspects :

—  le plan alimentaire,
—  le plan relationnel,
—  le mal développement.

A la fin, j’appelle à l’union dionysienne pour traiter de ce problème.

Cette déclaration nécessite quelques commentaires.

Le nombre de colis alimentaires distribués sur un an a explosé. Il dépasse 100 000 colis ! Les personnes qui perçoivent les revenus sociaux sont les plus atteints mais on parle de plus en plus de travailleurs pauvres, c’est-à-dire de gens qui n’arrivent plus à boucler les fins de mois, malgré un salaire. Signe d’une situation bien réelle mais peu, voire pas, traitée politiquement et durablement.

D’autres pays ont traité ce problème avec succès, c’est donc, c’est une question de volonté.

On peut tout faire durant 6 années de mandature mais si la question de la pauvreté qui se vit au quotidien n’est pas traitée, avec courage, alors le désespoir va grandir et à quoi aura-t-on servi ? Il faut redonner confiance à ceux qui ont le plus besoin des pouvoirs publics. J’en appelle au sursaut démocratique et collectif. C’est presqu’un “Comité de Salut Public”.

Nous ne pouvons pas être d’accord sur tout mais pouvons-nous trouver un accord sur cette priorité ?

La direction municipale dionysienne sortante a réagi positivement à cette analyse et a souhaité un travail en commun. C’est du bon sens. Ce que nous ne pouvons pas faire seul, nous pouvons le faire ensemble, nous mettons plus de chance pour réussir.

Mais, il faut aller plus loin. J’en appelle à un rassemblement plus large, incluant des personnes de bonne volonté. Peu importe le parcours de vie de chacun, nous avons besoin de gens disponibles et volontaires car le défi est immense. Si c’était facile, ça se saurait. Hélas !

Je veux compléter la réflexion contenue dans la déclaration publique par 5 propositions concrètes.

1-manger à sa faim.
2-créer une banque municipale.
3-donner du pouvoir politique à la base.
4-modifier le CCAS pour soutenir l’activité et l’emploi de proximité.
5-réaliser la gratuité des transports.

1-manger à sa faim.

Il s’agit de “gagner la bataille contre la faim”. Agir sur le mode de consommation actuelle et améliorer les capacités d’achat. Pas d’application de mesures d’ensemble. Agir par groupe de cas. Sous la terminologie “pauvre” se cachent en réalité différentes situations. C’est pourquoi il faut partir de l’individu pour formuler des propositions adaptées. Il faut recenser les personnes qui se décrivent comme pauvre, les aider à formuler leurs attentes, et examiner les réponses concrètes.

Aucun quartier, aucune famille, aucun citoyen ne doivent être abandonnés. Toutes les idées méritent d’être étudiées.

2-créer une banque municipale.

La population doit comprendre le mécanisme de l’argent. Un pauvre est un agent économique et monétaire. Les banquiers et les commerçants le savent très bien. Dans une complicité exemplaire, ils lui accordent même du crédit alors qu’ils le refuseraient aux travailleurs, agriculteurs ou artisans. Mais c’est le pauvre qui payent les intérêts, l’assurance et le dossier. Lui, celui qui a le moins, il enrichit les autres.

Nous proposons de créer une banque où les pauvres seront les actionnaires à partir de 1 euro. On verra avec les déposants l’utilité sociale et économique de cette épargne. L’objectif est de rendre les épargnants conscients de leurs nouveaux rôles et ne pas faire à leur place.
(Ce procédé existe déjà dans certains pays de la zone)

3-donner du pouvoir politique aux quartiers.

La population, et les plus démunis en particulier, sont exclus des décisions politiques qui se prennent dans les Conseils Municipaux. Compliquées et incompréhensibles. On crie à la consultation participative, à la décentralisation des décisions. On peut donc créer de vrais conseils disposant d’une ligne de crédit affectés aux décisions de base. C’est là la nouveauté. Former la base à l’exercice de la vie publique au pouvoir de gestion. C’est une École de la Délibération qui vient compléter les Conseils de quartiers, déjà prévus par la loi. Ce que nous proposons c’est, avant tout, pour réinsérer chaque individu dans un processus de valorisation personnelle.
(Modèle : Association et Syndicats d’habitation.)

4-modifier le CCAS pour soutenir l’activité et l’emploi de proximité. Ajouter un E pour économique.

Les CCAS sont des distributeurs d’argent public et de colis. Or il est possible d’en donner une dimension économique. Un mécanisme peut être mis en place pour Encourager l’activité génératrice de revenu afin de sortir de la précarité monétaire.

5-gratuité des transports.

Le déplacement est un droit humain universel, il s’agit de faire en sorte que tous puissent en jouir. Le transport en commun gratuit présente de nombreux avantages économique, écologique et sociale. A Saint Denis il ne manque pas grand chose pour atteindre la gratuité totale des transports en commun, il faut sauter le pas !
(Exemple de Dunkerque : https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/dunkerque-la-gratuite-des-transports-en-commun-est-un-succes_3484917.html)

C’est ce programme d’actions concrètes que nous souhaitons voir se réaliser.

Je remercie la direction municipale sortante pour l’intérêt qu’elle a porté à ce programme. L’union c’est la volonté de faire un pas vers l’autre. Avoir raison mais tout seul n’aide pas à être efficace, or c’est bien d’efficacité dont nous avons tous besoin aujourd’hui pour régler les problèmes de société.

Je ne ferai donc pas de liste qui participe à la division mais je souhaite constituer un groupe “Solidarités Dionysiennes” pour travailler de concert avec la majorité sortante sur ces points essentiels.

Aucune collectivité ne s’est attaquée de manière décisive à cette question. Nous voulons bien le faire avec toutes les bonnes volontés ! »

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  • Transports publics gratuits, c’est très bien, dans l’air du temps, après Dunkerque en 2018, c’est au tour de Calais de franchir le pas, on espère un jour St Denis de la Réunion, ce serait la 1° en Outre-Mer, pour cette ville la plus grande. Une révolution. Il faut oser, se dire que c’est possible et savoir que rien qu’en France, plus d’une vingtaine le font, certaines depuis déjà plusieurs dizaines d’années ! Ainsi, plus de braquages, de cartes, de tickets, mais la possibilité de créer du lien social, permettre d’aller voir ses amis, sa famille, surtout si on ne conduit pas ou plus. L’écologie, ça compte de plus en plus, enfin, les gens commencent à s’en préoccuper, des jeunes générations réalisent que leur avenir ne sera pas aussi bien, que celui de leurs parents, et c’est pas faux. Affaire à suivre. Avant ou après les élections de Mars 2020. Soit dans 5 mois, ça va vite, Arthur.


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