Lettre ouverte au président de la République de 10 parlementaires européens

Kanaky-Nouvelle Calédonie : 10 députés du Parlement européen demandent le report du référendum

30 novembre 2021

10 députés du Parlement européen dont Carles Puigdemont, ancien président de la Catalogne qui organisa un référendum sur l’indépendance, se font les porte-paroles du peuple kanak et relaient auprès du président de la République la demande de report du référendum prévu le 12 décembre en Kanaky-Nouvelle Calédonie.

Monsieur le Président,
Comme en Europe, le peuple Kanak de la Nouvelle-Calédonie n’a pas été épargné par le virus mortel du Covid-19. A la douleur des familles s’est ajouté également un bouleversement dans nos pratiques religieuses et culturelles qui ont largement impacté nos populations dans leur processus de deuil. Pour ces raisons, le FLNKS a souhaité le report du prochain et dernier référendum d’autodétermination initialement prévu le 12 décembre prochain.

Malgré le bien-fondé de cette demande de report, l’Etat français n’a pas souhaité revenir sur sa position. L’ambassadeur de Papouasie-Nouvelle Guinée auprès des Nations Unies, Max Hufanen Rai, a pourtant porté la voix de notre peuple au plus haut niveau en demandant en séance officielle à New York "“respectueusement à la France [..] d’envisager de reporter le troisième référendum d’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie à un moment approprié, lorsque la situation s’améliorera ».

Le refus de l’Etat sur le report de cette consultation pourrait en effet avoir de graves conséquences sur la participation significative des électeurs éligibles au processus référendaire, et notamment sur les communautés vulnérables qui souffrent déjà de manière disproportionnée de la pandémie de Covid-19. Cela pourrait également soulever de sérieuses questions sur la crédibilité et l’intégrité des résultats du référendum. L’engagement dans une campagne politique est à ce jour inenvisageable d’autant que l’environnement social n’est pas propice à la tenue de ce dernier référendum qui revêt pourtant une importance cruciale pour l’avenir de notre peuple.

L’avenir de notre peuple ne saurait être sacrifié pour des considérations logistiques et techniques prétextées par qui en réalité entend user d’une stratégie morbide pour laisser croire que la revendication indépendantiste s’est essoufflée.

Malgré une importante progression lors du second référendum où le OUI est passé de 43.33 % en 2018 à 46.74 % en 2020, et au nom l’ensemble des composantes du mouvement indépendantiste, le FLNKS a pris la décision de ne pas participer au scrutin du 12 décembre prochain. Pour toutes ces raisons, nous appelons l’Etat français à reporter le référendum jusqu’au retour à la normale des conditions sanitaires et sociales de la Nouvelle-Calédonie.

Francois Alfonsi
Pernando Barrena
Antoni Comin i Oliveres
Clare Daly
Chris Macmanus
Clara Ponsati i Obiols
Carles Puigdemont i Casamajô
Diana Riba
Jordi Solé
Mick Wallace

A la Une de l’actuKanaky Nouvelle-CalédonieUnion européenne

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus