
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Victoire du peuple calédonien
13 décembre 2021, par
Organisé par l’État en dépit de la période de deuil et de la crise sanitaire qui ont poussé les indépendantistes à revendiquer le report du scrutin, le référendum sur l’avenir institutionnel de la Kanaky-Nouvelle Calédonie a tourné à l’échec pour Paris : 43 % des électeurs ont voté contre 86 % au référendum de l’an dernier, et le camp du « Non » à l’indépendance a perdu 6.000 voix. Faute de participation du peuple autochtone, les Kanak, mais aussi d’autres membres du peuple calédonien, ce référendum est donc nul et non avenu. Incroyable mais vrai : pour Emmanuel Macron, ce résultat « confirme la volonté de la majorité des Calédoniens de rester dans la République Française. Les Calédoniens ont choisi de rester français ». A quoi joue le candidat à sa propre réélection ?
C’est une grande victoire pour le peuple calédonien ce 12 décembre : la majorité des électeurs a refusé de participer au référendum sur l’avenir institutionnel de la Kanaky Nouvelle-Calédonie. Ils sont en effet près de 60 % à avoir refusé de participer à un vote organisé durant une période de deuil et en pleine crise sanitaire. Le "Non" a même perdu du terrain : 6000 voix de moins que l’an dernier.
C’est ce contexte qui a imposé aux indépendantistes de demander le report du référendum après l’élection présidentielle de 2022. Mais Paris a refusé tout dialogue sur cette question, maintenant à tout prix le référendum le 12 décembre. Un large front s’est alors constitué pour soutenir un appel à la non-participation regroupant les organisations indépendantistes, et relayé dans le monde par de nombreux soutiens dont celui du Parti communiste réunionnais à La Réunion.
Pour être sûr que le vote se déroule, Paris a envoyé des renforts de troupe dans le Pays.
Le résultat souligne que la non-participation a été au-delà des Kanak que la France a rendus minoritaire dans leur pays. D’ailleurs, les partisans du maintien dans la France étaient beaucoup moins actifs que lors du référendum de l’an dernier, à croire qu’ils étaient eux aussi conscients que le vote du 12 décembre n’allait rien décider de l’avenir institutionnel de la Kanaky-Nouvelle Calédonie. Ce que rappelle Nouvelle-Calédonie Première :
« Pas de grand déploiement de drapeaux, cette année, contrairement à la consultation de 2020. Du coup, les quelques étendards croisés aujourd’hui ne sont pas passés inaperçus. Comme celui-ci, brandi sur un pick-up qui faisait ce matin le tour des baies à Nouméa. »
Dans les provinces majoritairement peuplées par les Kanak, il n’est pas rare que le taux de participation soit inférieur à 1 %. Autrement dit, le peuple autochtone a refusé de se faire dicter sa conduite par le gouvernement français.
Mais à plus de 10.000 kilomètres de là à Paris, c’est une toute autre interprétation. Aussi incroyable que cela puisse paraître, pour Emmanuel Macron, pas de doute, la Kanaky Nouvelle-Calédonie c’est la France et cela le restera, tout comme Nosy Sambatra dans le canal du Mozambique :
« Je prends donc acte solennellement du résultat de ces trois scrutins. Il confirme la volonté de la majorité des Calédoniens de rester dans la République Française. Les Calédoniens ont choisi de rester français. Ils l’ont choisi librement. Ce soir la France est plus belle, car la Nouvelle-Calédonie a décidé de rester. À nous d’écrire notre histoire sans ambiguïté. »
Souhaitons que le chef de l’État prenne en compte la situation réelle de la Kanaky-Nouvelle Calédonie à l’avenir, car cette déclaration est une erreur d’analyse manifeste.
Si Paris faisait de cette déclaration sa ligne de conduite, alors la Kanaky-Nouvelle Calédonie sera au coeur du débat de la campagne de la présidentielle comme en 1988. L’intransigeance du gouvernement de l’époque avait failli provoquer une guerre civile, et des militants indépendantistes furent même sommairement exécutés par des militaires à la grotte d’Ouvéa, comme aux pires temps des guerres coloniales.
Depuis cette tragédie, les Kanaks ont tendu la main aux anciens colons et ont même accepté qu’ils puissent participer au référendum sur l’indépendance de leur pays qu’ils habitent depuis 3.000 ans.
Ceci permit à la France d’enclencher pour la première fois une décolonisation apaisée, pouvant inspirer d’autres territoires. En effet, l’Accord de Nouméa a créé une citoyenneté calédonienne qui permet de voter aux élections qui concernent directement le pays, et aux trois référendums prévus par l’accord. Cette citoyenneté calédonienne ne concerne donc pas seulement les Kanak mais aussi des personnes originaires d’Europe, de La Réunion et d’autres pays qui peuvent justifier d’une durée suffisante de résidence. Elle préfigure la future nationalité calédonienne lorsque la Kanaky-Nouvelle Calédonie sera admise en tant qu’Etat membre à l’ONU.
Mais pour des contingences électorales parisiennes, tout cela est remis en cause par Paris. Souhaitons que le peuple calédonien ne tombe pas dans le piège de la division.
M.M.
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Messages
13 décembre 2021, 00:20, par Le Navenec Jacquez
Bonjour,
Une journée qui s’est déroulée sans heurts. Mais qu’il a fallu du courage aux votants pour se présenter dans certains bureaux de vote. En tous cas, il va falloir trouver des moteurs de discussion pour l’avenir. Les tenants du Non ont des arguments parfaitement justifiés mais les tenants du Oui également. Que ce compromis où chacun recherche sa dignité est difficile à trouver