Après les déclarations du Gouverneur de la Banque de France

L’alerte rouge sur la sur-rémunération se précise

13 juin 2013, par Manuel Marchal

En Nouvelle-Calédonie, Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France a annoncé publiquement que pour régler sur le moyen et le long terme le problème de la vie chère, il faudra « mettre fin » à ce qui est appelé « l’indexation ».

Christian Noyer, Gouverneur de la Banque de France : « La base du problème, c’est qu’on a un niveau de salaire relativement élevé dans un certain nombre de secteurs et un niveau de prix élevé ».

Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, est actuellement à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie. Il a présidé hier la réunion du Conseil de surveillance de l’IEOM. Lors de sa conférence de presse, il a surtout été question de lutte contre la vie chère et de politique des revenus.

Voici ce que dit Nouvelle Calédonie Première à ce sujet : « " Il faut essayer de désindexer et surtout de supprimer toutes les modalités d’évolutions automatiques (…) On doit viser la création d’emplois et l’évolution des rémunérations en lien avec les gains de productivité", a également dit Christian Noyer. Il a précisé que cela concernait l’alignement des salaires sur l’inflation, mais également les sur-rémunérations des fonctionnaires en poste Outre-mer. Autant dire que le gouverneur de la Banque de France relance l’idée d’une mesure souvent évoquée, mais jusque-là systématiquement repoussée par les gouvernements successifs, de droite comme de gauche »

« La base du problème »

Quelques heures plus tard, le gouverneur de la Banque de France a confirmé ses propos au journal télévisé du soir en déclarant ceci :

« Quand on regarde le moyen et le long terme, il faut s’attaquer à la base du problème. La base du problème, c’est qu’on a un niveau de salaire relativement élevé dans un certain nombre de secteurs et un niveau de prix élevé. Si on veut que tout le monde garde son pouvoir d’achat, mais qu’on soit plus compétitif, il faut en douceur, mais de façon très progressive et très organisée, viser à mettre les salaires à un niveau plus compatible avec ce qu’ils peuvent être en Australie, en France, ou chez les compétiteurs. Et puis un niveau de prix qui s’aligne vers le bas. Cela veut dire toute une stratégie de concurrence, de création de nouveaux réseaux de distribution. Et puis cela veut dire effectivement mettre fin à ce que vous appelez l’indexation » .

Le message du Gouverneur de la Banque de France est suffisamment clair pour être compris par tous : « mettre fin à ce que vous appelez l’indexation » .

Cela confirme les propos tenus à l’Assemblée nationale et au Sénat par des parlementaires qui luttent depuis des années pour que la sur-rémunération cesse. Rappelons les propos de Marc Laffineur dans le journal télévisé de 20 heures, le 26 mars, qui estime que ces primes étaient décidées à l’époque où il fallait des mois de bateau pour relier un territoire d’Outre-mer à l’ancienne métropole.

Que faire ?

Dans ces conditions, l’erreur est de rester immobile et d’attendre que l’inéluctable se produise. Pourquoi ne pas discuter d’une plate-forme commune pour faire face à cette éventualité ? Il s’agit d’anticiper toute décision brutale, qui inévitablement remettrait en cause des situations déjà acquises, et qui détournerait de La Réunion un flux annuel de plusieurs centaines de millions d’euros.

Dans ce débat, le PCR a déjà présenté une contribution : la proposition de création d’un fonds de développement réunionnais pour financer les investissements nécessaires (tram-train, routes, logements, autonomie énergétique…). Ce fonds pourrait être alimenté par une épargne défiscalisée abondée par la sur-rémunération des fonctionnaires actuellement en poste.

Cette proposition permettrait de :

- préserver les intérêts des agents déjà nommés à La Réunion,

- financer le développement du pays,

- donner une image positive à la défiscalisation,

- renforcer la solidarité autour des fonctionnaires qui deviendraient les moteurs du développement du pays.

M.M.

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Messages

  • Christian Noyer, actuel gouverneur de la Banque de France, en visite en Nouvelle Calédonie quelques jours après la grève générale des travailleurs de ce TOM contre la vie chère, vient de déclarer qu’"il faut essayer de désindexer et surtout de supprimer toutes les modalités d’évolutions automatiques" (des salaires dans l’Outre Mer) pour "viser la création d’emplois et l’évolution des rémunérations en lien avec les gains de productivité". Le gouverneur a précisé que cela concernait l’alignement des salaires sur l’inflation, mais également les sur-rémunérations des fonctionnaires en poste Outre-mer.

    Désindexer les salaires ne fera pas baisser les prix d’un iota, car ce sont les capitalistes qui les déterminent. Oter leur prime de vie chère aux fonctionnaires ne bénéficiera qu’à l’Etat qui continuera d’aider de plus belle les capitalistes opérant dans ces territoires… et aux hauts fonctionnaires tels que Noyer qui percevrait, selon Wikipédia, la modique rémunération annuelle de 157 000 € pour ses conseil « avisés » !


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