400 jeunes privés du passeport mobilité alors que 31 millions sont mobilisés pour la continuité territoriale

L’Alliance dénonce « une situation absurde et inacceptable »

3 juillet 2015

Dans un communiqué diffusé hier, l’Alliance appelle l’État et la Région à ne pas sacrifier l’intérêt de 400 jeunes Réunionnais sur l’autel de querelles politiciennes. Les conseillers régionaux de l’opposition appelle donc les deux protagonistes du conflit à signer la convention avec LADOM qui permettra aux 400 Réunionnais de suivre la formation prévue en France. L’Alliance remarque également que la Région finance à 100 % un dispositif d’aide aux vacances qui relève en principe de la responsabilité de l’État, et a une attitude différente quand il s’agit de financer les billets d’avion de jeunes qui doivent aller se former en dehors de La Réunion.

Lors de la dernière assemblée plénière, la majorité régionale a choisi de verser une aide aux vacances de 31 millions d’euros réservée aux Réunionnais qui ont les moyens de partir en France, alors que cela ne relève pas de sa compétence.

« Mardi dernier, l’Assemblée Plénière du Conseil régional a voté de nouveaux crédits pour la continuité territoriale : ce sont 31 millions que la Région puise dans son budget pour financer un dispositif qui relève en principe de la responsabilité de l’Etat.

Le Conseil régional a décidé de se substituer totalement à l’État en créant son propre dispositif alors que c’est bel et bien une compétence de l’État. Ce sont donc les Réunionnais qui paient leur propre continuité territoriale et cela relève d’un choix politique. Dès lors, comment défendre que sur un autre volet, celui de la mobilité professionnelle, la Région demande cette fois à l’État d’assumer ses responsabilités ?

On mesure là les conséquences désastreuses de la décision de la Région de porter seule un dispositif qu’elle a redimensionné pour des raisons démagogiques et électoralistes évidentes.

La rupture du partenariat entre la Région et l’Etat crée aujourd’hui de très graves dysfonctionnements dans le financement de la mobilité et de la formation des jeunes.
Ce sont pour l’instant 400 jeunes, dans le secteur sanitaire et social, qui sont en attente du passeport mobilité auxquels ils ont droit. Ce sont 400 jeunes Réunionnais qui sont victimes de la rupture de dialogue entre l’Etat et la Région.

La Région porte une responsabilité considérable dans cette situation qui découle de son positionnement sur la continuité territoriale. Mais cela n’exonère pas non plus l’Etat de ses obligations et de sa responsabilité.

Alors que les crédits européens, à travers le programme « Initiative Européenne pour les Jeunes » (IEJ) interviennent à plus de 90 %, laissant à la charge de l’Etat et de la Région 4 % chacun, la situation est pourtant bloquée, faute de convention signée avec LADOM. Concernant l’IEJ, il convient par ailleurs de rappeler que ces fonds ont été débloqués exceptionnellement par l’Europe pour faire face à la situation difficile dans laquelle se trouve la jeunesse européenne. Nous alertons sur le fait que, contrairement à ce qui était prévu, l’IJ ne sert pas à toujours faire plus mais qu‘il permet par exemple à l’État de moins s’engager financièrement au sein de dispositifs dédiés aux jeunes et de les compenser par ces fonds.

En tous les cas, on est arrivé à une situation absurde où près de 100 000 Réunionnais
peuvent se rendre en métropole avec le dispositif de continuité territoriale financé à 31
millions par la Région, mais les candidats à la mobilité formation, sont privés des moyens du passeport mobilité. La priorité n’est elle pas d’aider les jeunes à se former pour pouvoir demain contribuer au développement du pays ?

Dans l’intérêt des jeunes, il faut tout faire pour débloquer la situation.
En aucun cas, les jeunes Réunionnais doivent être sacrifiés sur l’autel des querelles politiciennes.

Sur ce dossier de la mobilité professionnelle, nous en appelons à la responsabilité de
chacun, particulièrement du Conseil régional et de l’Etat. Il est urgent que les divergences d’opinions laissent de nouveau place à un travail de concertation, dans l’intérêt général.

C’est pourquoi nous appelons la Région et l’Etat à abandonner toute posture politicienne et à se mettre autour d’une table pour signer la convention avec LADOM et permettre ainsi de mobiliser le passeport mobilité pour les jeunes. »

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