
C’était un 30 juin
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Questions à… Maya Césari
3 juin 2009
Maya Césari, universitaire et chercheuse, est la 4ème colistière d’Elie Hoarau a être présentée dans nos colonnes (“Témoignages” du 29 mai et 1er juin). Actuellement, elle est conseillère régionale déléguée à l’Innovation, elle connaît bien les besoins de la recherche à La Réunion.
Quelles sont les raisons de votre engagement auprès de l’Alliance des Outre-mer ?
- Lorsqu’on sait tout ce que les fonds européens permettent de soutenir comme projets à La Réunion, on ne peut que se sentir concerné par ces élections. Dans le cadre du programme opérationnel 2007-2013, c’est plus de 1,5 milliard d’euros de fonds structurels et près de 2 milliards d’euros, tous fonds confondus, que l’Union Européenne investit à La Réunion. Ce sont des budgets fondamentaux pour l’aménagement du territoire par la réalisation de grands projets comme la route des Tamarins qui sera livrée ce mois-ci par la Région. Mais ce budget sert aussi en grande partie au développement humain. En effet, le Fonds Social Européen à La Réunion correspond à une enveloppe d’environ 500 millions d’euros pour 7 ans. Grâce à cette enveloppe, pas moins de 48.000 Réunionnais ont pu bénéficier d’une formation et plus de 6.200 jeunes ont pu être aidés dans leur projet de mobilité sur la période précédente (2000-2006). Ces sommes servent également à l’éducation, l’apprentissage, la lutte contre l’illettrisme, l’enseignement supérieur, la recherche, l’innovation, la modernisation des entreprises, le développement de l’accessibilité à Internet telle que la construction des cybercases...
Au regard de la situation sociale dramatique que connaît notre île, nous comprenons vite que ces budgets doivent absolument être consolidés pour la période prochaine, car ces enveloppes sont remises en cause tous les 7 ans et la prochaine négociation s’effectuera bientôt, pour la période 2014-2020.
L’Alliance des Outre-mer est la seule chance qui nous est donnée d’avoir une parole libre et forte, une parole des Outre-mer en général et de La Réunion en particulier, à Bruxelles. Les partis nationaux n’ont pas comme priorité nos préoccupations, telles que l’avenir de l’Octroi de mer, de la filière canne-sucre, de nos PME.
En quoi la liste de l’Alliance se différencie-t-elle de ses concurrentes ?
- 1- Cette candidature est la seule, à La Réunion, à avoir dit non au référendum de 2005 sur le traité établissant une Constitution pour l’Europe. Car nous souhaitons une Europe sociale, nous proposons une harmonisation sociale de l’Europe.
2- La liste de l’alliance est un regroupement de forces progressistes de La Réunion, pleinement ancré dans le quotidien des Réunionnaises et des Réunionnais, qui n’est pas assujetti à un parti national.
3- Notre objectif est de nous battre pour pérenniser les budgets consacrés à la politique régionale européenne.
4- Il s’agit d’une équipe qui se préoccupe du devenir des toutes les Régions et Pays et Territoires d’Outre-mer. Nous avons décidé de mettre en place un bureau permanent des Outre-mer français à Bruxelles (plus complet qu’Eurodom), avec une présence permanente, notamment, d’un représentant de Mayotte.
5- Nous avons à notre tête un Réunionnais d’expérience, disponible et aguerri, qui saura être à la hauteur des enjeux à venir pour La Réunion.
Vous êtes une universitaire et une chercheuse. Quel est votre regard sur les perspectives européennes en la matière ? La Réunion peut-elle en bénéficier ?
- Les universitaires et les autres chercheurs savent pertinemment que sans les fonds structurels européens, on ne pourrait pas développer la recherche à La Réunion. La mise en place des plateaux de recherche existants tels que le Pôle de protection des plantes à Saint-Pierre et la plateforme technologique CYROI à Saint-Denis ont été réalisés avec un soutien fort de ces fonds.
Nous avons d’autres investissements en cours, comme le Pôle régional mer au Port, l’antenne de capture des images satellites au Tampon, l’Observatoire de la haute atmosphère au Maïdo. Ces grands projets structurant une recherche de niveau international ne se feront pas sans les fonds structurels.
L’objectif de ces plateformes de recherche est la valorisation des atouts de La Réunion, atouts basés sur nos spécificités de région européenne de l’océan Indien.
Il faut rappeler que grâce à ses Régions Ultra-périphériques, l’Union Européenne dispose du premier territoire maritime mondial avec 25 millions de km2 de zone économique, qui a une importance cruciale au XXIe siècle en raison des nombreuses ressources et des potentialités qu’il recèle : énergie de la mer, ressources minières - nodules poly - métalliques, biodiversité marine, espace maritime navigable, espace de pêche et la ressource halieutique, espace de recherche. L’océan Indien est encore peu exploré. Il est actuellement l’océan le moins connu et le plus préservé.
Nous disposons à La Réunion d’une biodiversité exceptionnelle encore préservée, qui s’inscrit dans le hot spot de biodiversité de la zone avec surtout Madagascar, La Réunion représente un positionnement géostratégique d’intérêt indéniable. La Commission européenne nous a attribué un budget 5 fois plus important qu’au précédent programme exclusivement pour la coopération régionale avec nos voisins. Cette enveloppe permet aussi de soutenir la recherche avec les îles proches. Nous sommes des partenaires actifs et facilitateurs de la politique extérieure européenne.
Le caractère tropical de La Réunion est source d’innovation d’adaptation de procédés techniques et technologiques non tropicaux aux tropiques. C’est le principe des projets portés par Qualitropic ainsi que plusieurs projets de l’incubateur.
Nos îles doivent relever le défit du réchauffement climatique et être centre d’expérimentation et observatoire pour le monde (projet SEAS-OI, projet station d’étude de l’atmosphère du Maïdo).
Par conséquent, nous pensons que nous pouvons apporter notre contribution à l’excellence à la compétitivité de l’Europe.
L’Université de La Réunion fait partie des grands bénéficiaires des fonds structurels, ce qui lui permet de développer des projets de recherche mais également d’assurer son rôle d’enseignement supérieur et de formation.
Dans le cadre de la stratégie de Lisbonne, L’Union Européenne a sollicité les régions pour rédiger une stratégie régionale d’innovation. Nous travaillons actuellement à la rédaction de cette stratégie. Celle-ci devra être déclinée par des actions opérationnelles porteuses de développement économique. C’est encore là une nécessité que les fonds européens soient garantis pour les années à venir. L’innovation n’est pas simplement scientifique et technologique, l’innovation peut se faire à tous les niveaux dès lors qu’elle apporte un avantage concurrentiel au produit mis sur le marché.
A l’instar du plan réunionnais de développement durable, nous préconisons des innovations qui nous approchent d’un meilleur développement et épanouissement humain et d’un meilleur respect de l’environnement.
Propos recueillis par Geoffroy Géraud
12 milliards d’euros pour la France
Les Fonds structurels, le Fonds européen de développement régional (Feder) et le Fonds social européen (FSE) représentent, en France, pour la période 2007/2013, un montant total de 12,8 milliards d’euros.
Ils sont répartis par programmes :
Convergence (Départements d’Outre-Mer) : 3.190 millions d’euros
- Quatre programmes opérationnels régionaux pour le Fonds social européen : Total FSE : Martinique + Guyane + Guadeloupe + La Réunion : 899 millions d’euros
- Quatre programmes opérationnels régionaux pour le Feder : Total Feder : Martinique + Guyane + Guadeloupe + La Réunion : 2.291 millions d’euros
Compétitivité régionale et emploi (France métropolitaine) : 10.256 millions d’euros
- Un programme opérationnel national pour le Fonds social européen : 4.494 millions d’euros
- 22 programmes opérationnels régionaux Feder et 5 programmes interrégionaux : Total : 5.762 millions d’euros
Coopération territoriale européenne (Programmes Feder pour les régions transfrontalières) : 859 millions d’euros
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