Pour l’expérimentation d’une Chambre Consulaire des Associations à La Réunion

L’association, acteur à part entière du développement

25 novembre 2006

Jeudi, lors de l’Assemblée plénière du Conseil régional, Emmanuel Lemagnen, élu Délégué à la Vie associative, a présenté une motion visant à la mise en place d’une Chambre Consulaire des Associations. Le Président Vergès qui souhaite ouvrir un grand chantier associatif pour les mois à venir apporte son soutient à ce projet ainsi que l’ensemble des élus de l’Alliance, des représentants de l’UMP et du PS.

La Réunion compte entre 10 et 13.000 associations. Elles sont 800.000 au niveau nationale. Economie, sport, environnement, éducation... elles existent pleinement dans tous les secteurs d’activités. « Tous secteurs confondus on constate que l’on s’appuie de plus en plus sur l’associatif (...) que les institutions déleguent de plus en plus de missions aux associations », explique Emmanuel Lemagnen.

Contractualiser la liberté associative

Des associations qui rendent de précieux services à la communauté mais qui dépendent bien souvent de subventions publiques. « Ce n’est pas un jeu pervers, souligne Emmanuel Lemagnen, mais un peu compliqué ». Il n’est pas rare de constater que dans les sphères officielles, l’association est instrumentalisée. On utilise son image pour afficher une certaine ouverture, un représentant associatif est invité à s’exprimer mais au nom de qui ? A-t-il été mandaté ? Combien d’adhérents compte l’association ? « Une association, on s’en offre une, ça fait joli », constate l’élu. Le secteur associatif a besoin d’être structuré, d’avoir un organe représentatif qui loin d’entraver sa liberté, lui permettra au contraire de la préserver. Une Chambre Consulaire des associations permettra de contractualiser cette liberté : « le membre associatif reste sous le statut de bénévolat et l’association reste libre », commente Emmanuel Lemagnen. Ainsi protégée, l’association n’aura plus à être contrainte de se situer du bon côté, pour continuer à assurer sa pérennité. « Les associations sont les contre-pouvoirs, il ne faut pas qu’elles soient des pouvoirs contre ». Le premier besoin exprimé dans la motion est d’offrir la reconnaissance qui revient aux associations. Le second est de leur permettre une représentation élective et effective pour qu’elles soient partenaires du développement de notre île, acteurs à part entière, reconnus comme tels. « L’association c’est l’unité à la base de la citoyenneté. Avec ça on devrait se rapprocher d’une démocratie participative », poursuit l’homme de conviction. Une Chambre aura siège dans toutes les instances, elle permettra de structurer le secteur pour qu’il devienne une vraie force de propositions, entendue et respectée comme telle. Elle pourra être un intermédiaire négociateur auprès des banques. « Il faut contractualiser tout ça. La Chambre doit modérer, tempérer, contractualiser ».
Le Conseil régional demande ainsi au gouvernement la possibilité d’user du droit à l’expérimentation inscrit dans la loi de décentralisation pour la mise en place d’une Chambre régionale des associations et a acté dans sa motion d’initier une prochaine rencontre avec les associations intéressées par le projet. Jeudi, Emmanuel Lemagnen était aux anges, encouragé par ce soutien, lui qui, depuis plusieurs années, défend ce projet avec la ténacité de l’homme convaincu.

Stéphanie Longeras


La Région soutient l’installation d’un Observatoire des prix et des revenus

« Le plus rapidement possible »

Sur le plan national, il existe un Conseil de l’Emploi, des Revenus et de la Cohésion sociale, alors pourquoi pas un Observatoire des prix et des revenus à La Réunion ? L’ensemble des conseillers régionaux, tous partis confondus, ont paraphé une motion dans laquelle la collectivité « demande au Gouvernement de tout mettre en oeuvre pour l’installation le plus rapidement possible » de l’Observatoire des prix et des revenus inscrit à l’article 75 de la LOOM et dont le décret d’application n’est toujours pas paru, six ans après promulgation de la loi. Soulignant la pertinence de cet outil au regard des enjeux de développement auxquels est confrontée La Réunion et les besoins de sa population, le Conseil régional rappelle que les acteurs politiques, économiques et sociaux de l’île s’expriment très largement en faveur de sa mise en place. La collectivité « se félicite de la mobilisation du collectif des associations constitué pour l’application de la loi et l’installation de l’Observatoire » et propose d’aller plus loin en organisant un débat autour de cette question réunissant l’ensemble des acteurs concernés (élus, associations, acteurs économiques, du social et de l’État. Le Conseil régional « affirme sa volonté de contribuer à la mise en place et au fonctionnement de cet Observatoire ».

Et plus encore

À noter que les élus du groupe Union Fait la Réunion (UFR) ont présenté une autre motion plus incisive que celle du Conseil régional en faveur de l’installation d’un Observatoire des prix et des revenus. Ils demandent à titre d’urgence, la parution du décret d’application « sans que cela ne serve d’alibi pour attaquer le statut de fonctionnaires » ; à moyen terme, « la prise en compte des spécificités de l’Outre-mer lors de la Conférence sur l’emploi et les revenus », annoncée par le Premier ministre le 28 août 2006 pour la fin de l’année ; enfin à plus long terme, le groupe UFR envisage une loi sur la concurrence Outre-mer « ou sera prise en compte la sanction des pratiques non concurrentielles qui brident le développement économique de La Réunion et accroissent les inégalités ».

S. L.


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