Tempête dans un verre d’eau ?

L’augmentation du salaire minimum sans conséquence sur l’emploi

28 juin 2012

C’est officiel : le SMIC augmente de 2% au 1er juillet. Un « coup de pouce » promis par François Hollande pendant la campagne présidentielle.
Pourtant, cette mesure ne contente personne. Les syndicats l’estiment insuffisante et frustrante pour les salariés. Les entreprises disent craindre un impact négatif sur l’emploi.
Avec cette hausse, ceux travaillant 35 heures par semaine voient leur SMIC horaire passer à 9,40 euros bruts, soit 1.425,37 euros bruts mensuels. Une fois l’inflation déduite (+1,4%), le gain net par mois s’élèvera entre 19 et 22 euros, qui s’ajoutent au salaire net mensuel actuel de 1.098 euros.

Quels seront les effets d’une telle mesure ?

Mathieu Plane* : « Ils seront très limités. Cette hausse équivaut à une augmentation de 22 euros nets par mois. Le SMIC aurait de toute manière été revalorisé de 1,4% au début de l’année 2013. Autrement dit, sur le long terme, le “coup de pouce” proposé par le gouvernement n’est qu’une augmentation de 0,6 point, avancée de 6 mois.
Ses effets sont donc à relativiser. Pour les entreprises, le coût du travail augmentera peu, car le gouvernement prévoit un allègement de charges pour inciter à embaucher. Et de plus, l’effet sur la grille des salaires est incertain, car les salariés peu qualifiés ne sont pas en position de force pour négocier, compte tenu du taux de chômage. C’est donc avant tout une mesure symbolique ».

Philippe Askenazy** : « Il est faux de dire que le salaire minimum joue forcément contre l’emploi. Nicolas Sarkozy a mené une politique anti-SMIC et cela n’a pas permis de créer des emplois en France ! ».

Laurence Parisot : Pour la "patronne" du MEDEF, l’augmentation de 2% n’aura finalement que « peu d’incidence ». Mardi soir, devant le patronat européen, elle a même déclaré : « On peut considérer que ce “coup de pouce” limite les risques à l’égard de l’emploi, de la création d’emplois et du maintien de l’emploi ».

Question : Le gouvernement pense-t-il réellement que par de telles mesures, il donnera satisfaction à celles et ceux — des millions — qui ont voté pour « Le changement, c’est maintenant » ?

Aimé Habib

* Mathieu Plane : économiste à l’OFCE
** Philippe Askenazy  : économiste et directeur de recherche pour le CNRS

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