Un mot d’ordre réaliste et mobilisateur pour toutes les îles du monde

L’autonomie énergétique ovationnée

15 juillet 2008, par Manuel Marchal

C’est l’autonomie énergétique qui a été la proposition la plus applaudie vendredi lors de la clôture du séminaire ’L’Union européenne et l’Outre-mer : stratégies face au changement climatique et la perte de biodiversité’. Plus de 450 experts, membres de la société civile et responsables politiques venus de plus de 40 pays ont acclamé ce mot d’ordre ambitieux et réaliste. Ce qui amène à s’interroger encore davantage sur l’étrange position du PS sur cette question.

Un mois jour pour jour avant la clôture du congrès "L’Union européenne et l’Outre-mer : stratégies face au changement climatique et la perte de la biodiversité" se tenait au Conseil général une séance plénière. Après la matinée consacrée aux débats sur l’avis de la collectivité sur les projets de loi-programme pour l’Outre-mer et celle relative au Grenelle de l’Environnement, l’après-midi s’est poursuivie par la présentation du projet Réunion 2030 par Pierre-Alain Roche, chargé de mission, et Jean Ballandras, secrétaire aux Affaires régionales de la Préfecture.
Le débat suivant cette présentation a été marqué par une étrange attitude du PS. Gilbert Annette n’a pas hésité à déclarer que « l’autonomie énergétique est une ambition irréaliste, irréelle ». Quant à Jean-Jacques Vlody, il s’est élevé contre l’implantation de fermes photovoltaïques sur du foncier agricole. Et à l’attention des 4.000 chefs d’entreprise agricole acteurs de la filière canne, il a dit : « Les planteurs ne doivent pas croire que le soleil, c’est de l’"or en barre" ».
Un mois plus tard a lieu la séance de clôture du congrès "L’Union européenne et l’Outre-mer : stratégies face au changement climatique et la perte de biodiversité".
Or, il est au moins deux choses sur lesquelles plus de 400 congressistes venus de plus de 40 pays, les représentants de la Commission européenne, du Parlement européen (co-dirigé par le PS européen et le PPP) et de la présidence française de l’Union européenne sont arrivés à un consensus : le soleil, c’est de l’or en barre. En effet, tout le monde souhaite le développement du photovoltaïque. Quant à l’autonomie énergétique, loin d’être « une ambition irréaliste, irréelle », elle est saluée comme un moyen essentiel d’atteindre l’objectif du développement durable.
Pendant son discours, Paul Vergès a lancé un mot d’ordre qui a soulevé l’enthousiasme de tous : « Au moment où le G8 dit qu’il va réduire de 50% ses émissions de gaz à effet de serre pour 2050, nous garantissons 100% d’élimination. Cet engagement peut être tenu, La Réunion peut le faire, nous serons à l’avant-garde de la lutte ». Les applaudissements ont été si nourris que le président de l’ONERC a dû interrompre un instant son intervention. Cette proposition a été la seule à avoir été acclamée de la sorte.
Au milieu de ces centaines de personnes, Gilbert Annette a dû se sentir bien seul. Et tout au long de cette semaine, il a été bien silencieux. Par sa voix, le PS affirme que l’autonomie énergétique est "irréaliste", mais alors quelles sont ces propositions ? Comment compte-t-il relever le défi du développement durable ? Le congrès était l’occasion idéale pour mettre en avant ses idées sur la question stratégique du développement durable. Force est de constater que ceux qui attaquent l’autonomie énergétique sont réstés muets. Ce silence est partagé par un autre mouvement politique, totalement absent des débats du 7 au 11 juillet : Objectif Réunion.

M.M. 


Où était Objectif Réunion ?

Pendant cinq jours, 450 experts scientifiques, acteurs de la société civile et responsables politiques se sont rassemblés à La Réunion pour discuter de problèmes fondamentaux. Mais cela n’a pas suscité l’intérêt d’Objectif Réunion. Est-ce à dire que Didier Robert et ses amis n’ont eux aussi aucun projet concernant le développement durable de La Réunion ?
Le congrès "L’Union européenne et l’Outre-mer : stratégies face au changement climatique et la perte de biodiversité" était pourtant l’occasion de présenter des propositions. Mais Objectif Réunion n’a rien dit. Où était donc Didier Robert ?
Cette manifestation était pourtant l’occasion rêvée pour que ce fondateur d’un mouvement politique puisse s’exprimer sur cette question qui engage l’avenir du pays.

Energies renouvelables

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