L’avenir appartient à l’industrie de la connaissance

13 septembre 2006

Dans le monde, l’industrie vit de profonds changements. La Réunion ne doit pas être à l’écart de ce mouvement, des milliers d’emplois sont en jeu. Cette problématique est abordée dans le ’Nouveau contrat social’.
Éclairage de Ary Yée Chong Tchi Kan, membre du secrétariat du Parti communiste réunionnais.

Que peut-on dire de l’industrie réunionnaise ?

- L’économie industrielle de La Réunion est très mal analysée et nous avons une piètre connaissance de nos atouts. Combien d’emplois ? Au-delà de l’industrie sucrière, traditionnelle, que savons-nous ?
Ces 60 dernières années ont vu l’émergence d’une économie de service qui représente aujourd’hui 84% de nos richesses. Ainsi, par exemple, la valeur de l’industrie du tourisme équivaut à celle des sucriers tandis que dans les Travaux Publics nous atteignons des records. Et, ne parlons pas du secteur financier où même l’INSEE déclare ne pas disposer de tous les éléments analytiques.
Or, l’économie globale et l’accélération des échanges bouleversent nos habitudes et créent des opportunités structurelles. Citons 2 cas : l’énergie et les TIC (télécommunications, informations et Communications).
Il est donc important d’étudier en profondeur ces nouvelles formes d’industries et examiner la place que représente notre potentiel.
En particulier, nous disposons d’une jeunesse formée et disponible qui maîtrise la production de biens et services immatériels.
Ensuite, il faut noter les secteurs qui ramènent des devises et celles qui tirent profit de la situation de rente locale. Le tourisme et le sucre rapportent des devises alors que l’agroalimentaire fournit surtout le marché local .
Plus largement, nous devrions évaluer l’impact de la demande générée par la croissance démographique, l’allongement de la vie, les changements climatiques, les maladies émergentes, la culture, etc,

De quelle manière fonctionne l’industrie de biens et services immatériels ?

- Nous classons dans ce concept, par exemple, l’industrie de la Connaissance et celle de la Finance. Une société orientée sur la production de Savoirs dispose de richesses considérables et d’avantages stratégiques inestimables. Nous pouvons parler également de l’industrie de l’Information et celle de la Communication. La Culture et les loisirs prennent la même direction.
Toutes ces économies modernes reposent sur la technologie du numérique. Les échanges s’opèrent aux moyens du satellite et du câble sous-marin transocéanique SAFE par lesquels transitent des volumes d’informations considérables, en tous lieux et à la vitesse de la lumière !
Il n’y a qu’à comparer avec le transport des biens matériels qui s’effectuent par bateau, avion ou camions, dont la masse, la localisation et la vitesse n’ont rien de comparable, pour se rendre compte des nouveaux enjeux.
Imaginez que les transferts financiers à travers le monde par les moyens numériques, en une journée, représentent l’équivalent du budget annuel de la France !

Quels moyens pour appuyer l’émergence de ces gisements d’emplois potentiels ?

- La Réunion "île numérique", comme le propose le PCR, est fondamentale si nous voulons faire partie du peloton de tête, sinon nous n’aurons qu’un simple rôle secondaire.
Dans ces conditions, La formation des jeunes Réunionnais doit s’orienter vers l’apprentissage des langues et la maîtrise des connaissances numériques. Ensuite, il faut ouvrir les échanges avec le monde entier.

Dans quels autres domaines peut-on créer de nouveaux emplois dans l’industrie ?

- Les secteurs ne manquent pas ; mais nous retiendrons quelques axes proposés par le PCR : l’industrie du recyclage des déchets.
Dans les années à venir, La Réunion produira au moins chaque année 600.000 tonnes de déchets. Trier et recycler le maximum le plus possible, c’est jeter les bases d’une véritable filière industrielle de valorisation des déchets et d’invention de nouvelles technologies.
Nous soulignons aussi les débouchés que peuvent procurer l’industrie agro-forestière. La forêt couvre 40% de notre île. Si le niveau d’emplois dans la filière bois, végétale et d’extraits médicamenteux, était le même qu’en France, ce sont plus de 3.000 nouveaux postes qu’il faudrait envisager. Pour développer cette industrie, le PCR souhaite la création d’un lycée forestier.
Il est préconisé également de faire jouer à notre île un rôle d’inter face entre l’Europe et l’Asie (Chine, Inde).
Ces projets doivent s’accompagner de la création de pôles de recherche et développement qui sont indispensables à toute industrie. Insister sur la recherche et le développement, c’est se donner les moyens de suivre les évolutions et d’innover. Une structure de concertation comprenant l’Université, les entreprises, les organismes de recherche, serait utile pour définir des programmes de recherche et soutenir l’innovation, et favoriser les transferts de technologie.

Parti communiste réunionnais PCR

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