L’authenticité dans la modernité - 2 -

L’avenir du Sud

Plan sanitaire, emploi, infrastructure et aménagement

21 août 2006

Voici la deuxième partie des 12 propositions pour l’Avenir du Sud soumises au débat par le préfet honoraire Philippe Schaefer. En fait, c’est un appel à des commentaires et des contributions afin d’enrichir ce document.

2/ À présent que parait en bonne voie l’intégration du Groupe Hospitalier Sud Réunion dans un Centre Hospitalier Régional, c’est un Pôle de formation et de recherche de haut niveau, tant au plan médical que paramédical et pharmaceutique, qu’il faut porter.

Un tel pôle aurait la chance de pouvoir s’adosser à la structure hospitalière la plus importante de l’île, le GHSR, reconnue pour ses services d’excellence comme la neurochirurgie, ses laboratoires et ses chercheurs, mais aussi à l’école d’infirmières et d’anesthésie.
Une formation initiale de médecine pourrait être imaginée sur place, dans le cadre d’un CHR devenu CHU, achevée ensuite, dans le cadre d’une recherche appliquée en fin de cycle, particulièrement tournée vers les maladies émergentes tropicales.
Un tel centre de ressources, rayonnant sur toute la zone Océan Indien, correspond à un besoin et une attente, que souligne la cruelle actualité.
Par ailleurs un réseau de recherche paramédicale, lié aux plantes, est en cours de réflexion prometteuse, tant au plan pharmaceutique que des biotechnologies.
Il pourrait déboucher sur une unité de production, liée à une coopération régionale avec d’autres pays voisins de l’Océan Indien.
Voilà des enjeux de formations de haut niveau, de technologies avancées et d’innovation en mesure de développer le Sud et d’affirmer sa modernité dans l’avenir qui méritent un engagement solidaire des acteurs locaux.
Dans des domaines plus classiques, des initiatives privées semblent en cours pour réduire encore le déséquilibre patent du sud en matière de santé entre structures publiques et privées.
Mais le Sud ne doit pas hésiter à se positionner aussi dans l’accueil des personnes âgées, en encourageant fortement l’implantation de centres de rééducation fonctionnelle, Maisons d’accueil pour Personnes Agées (MAPA) communales et privées, créatrices d’emplois.

3/ Pour une politique d’emploi et d’insertion ambitieuse et globale, les élus devraient proposer à l’État un partenariat très actif, afin de créer rapidement une sorte de “Maison de l’Emploi et de l’Insertion intercommunale du Sud”.

Celle-ci associerait dans une structure commune à Saint Pierre (ou ailleurs), avec des antennes du même type dans chacune des dix autres communes, PLIE intercommunal, Mission Locale, ANPE, ASSEDIC, DDTEFP, Commission Locale d’Insertion et un Comité de Bassin d’Emploi (déjà créé, mais à réveiller).
Ainsi, toutes les personnes en chômage, difficulté d’emploi ou d’insertion pourraient trouver au même endroit les bons interlocuteurs et être bien orientées, en permettant en outre une mutualisation des moyens humains et matériels.
Là encore, trouver les locaux et regrouper les énergies, au lieu de les disperser, n’est pas un challenge insurmontable, mais relève tout simplement d’une volonté politique partagée.
En tout état de cause, c’est maintenant qu’il faudrait prendre rang en faisant inscrire ce projet dans la bonne rubrique du CPER.

4/ En matière d’infrastructures routières, il faut faire inscrire dans les futurs Contrats d’Itinéraire l’amélioration de la route des plaines comme la véritable alternative à la route littorale et porteuse d’un aménagement du territoire équilibré, grâce à une meilleure liaison entre le Sud et l’Est.

Le dernier éboulement rend plus évident encore son intérêt, au prix de quelques virages à supprimer depuis le col de Bellevue vers la plaine des Palmistes (à rapprocher du coût financier et des délais de réalisation du tracé de la future route littorale, quel que soit le choix retenu...)
Gagner 20 minutes vers Saint Denis, par un itinéraire sûr, à moindre coût, dans des délais proches, à travers une opération d’aménagement du territoire intelligente qui permettrait de mieux irriguer le Sud et l’Est, après avoir rapproché l’Ouest et le Sud par la route des tamarins, voilà un projet très prometteur pour promouvoir notre micro région. L’opération “croix du sud”, entre Saint Pierre et le Tampon en est, bien entendu, le point de départ.
Devront, bien entendu, s’y rajouter, dans des délais raisonnables, d’autres opérations comme la route de moyenne altitude qui devrait relier tous les bourgs des hauts de l’Ouest et du Sud jusqu’à Saint-Joseph (en allant au bout de la logique du pont de l’entre deux par celui du bras de la plaine), ainsi que l’amélioration de la RN 5 vers Cilaos, aussi dangereuse que la route littorale.
Bien sûr argumenteront certains, tout cela est bel et bien, mais irréaliste au regard des coûts financiers et des autres priorités à financer.
Eh bien, justement, c’est aux décideurs, en particulier État et Région, qu’il appartient de faire les choix les plus pertinents en matière d’aménagement d’un territoire équilibré parmi tous les grands projets en débat, dans le cadre des négociations engagées entre l’État et la Région, dans le cadre des futurs Contrats.
Route des plaines et construction d’une nouvelle route entre Saint Denis - La Possession ne doivent d’ailleurs pas être opposées, mais apparaître bien plutôt comme complémentaires car réalisables successivement dans le temps (Route des plaines 4 à 5 ans, en intégrant la rocade du Tampon, Route littorale, au moins 10 ans).

5/ Aménager enfin la zone économique de Pierrefonds, en l’élargissant à des projets stratégiques valorisant pour le Sud

Alors que La Réunion manque cruellement de zones où puissent s’implanter les entreprises - les besoins des entreprises sont estimés à 1000 ha dans les vingt ans à venir et l’occupation de nouveaux terrains ne progresse que de 14 ha/an, selon l’AGORAH !! - le Sud dispose d’un espace privilégié avec Pierrefonds, d’autant qu’il s’appuie sur une plate-forme aéroportuaire en plein développement.
Il est donc navrant que cette zone soit encore presque vierge, quand l’Ouest pousse les feux sur son espace de Cambaie.
Tout le Sud a à gagner dans un aménagement concerté de cette zone, tant au plan économique que commercial, ainsi que dans l’ouverture de nouvelles ZA.
Certes, le lancement d’une base logistique sur le site de Pierrefonds est un premier signe de concrétisation, mais il est urgent d’encourager d’autres implantations, au gré des opportunités.
Pourquoi, par exemple, a-t-on été capable d’implanter un cinéma multiplexe à Cambaie (alors que le potentiel de public y est bien plus faible) et non à Pierrefonds, au cœur d’un triangle de 200.000 habitants !!
Au-delà de ces perspectives économiques ou commerciales, c’est de grands projets stratégiques dont le Sud a besoin, comme un Port Sec ou un quai de débarquement incluant une unité de stockage de carburant (Le choix d’implantation relève des élus, l’essentiel étant d’assurer la sécurité des approvisionnements du Sud)
De même, il serait temps que la zone de Saint-Pierre, capitale du sud et la plus australe de l’ensemble français, se dote d’une structure hôtelière et de congrès haut de gamme, pour attirer les rassemblements professionnels en les faisant bénéficier de son ouverture vers les grands sites réunionnais que sont le volcan, le cirque de Cilaos, le Sud sauvage...
Ces investissements, ainsi que ceux évoqués ci-dessous, combleraient un vide désolant et irrigueraient économiquement l’ensemble des communes du Sud, tout en contribuant à la poursuite du développement de l’activité aéroportuaire...

À suivre...

Philippe Schaefer
Préfet honoraire


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