Les mesures urgentes et prioritaires

L’environnement et la vie associative

17 avril 2007

Ile tropicale, sur la trajectoire des cyclones, La Réunion connaît un fort accroissement de sa population. Dans le même temps, ses besoins en énergie augmentent, dans un contexte de renchérissement du prix du pétrole. Citée en exemple au plus haut niveau, la politique régionale de développement des énergies renouvelables vise à produire localement toute l’électricité dont auront besoin les générations futures, tout en limitant au maximum les émissions de gaz, responsables de l’effet de serre. Ces derniers contribuent massivement à l’amplification de la fréquence et de l’intensité des événements climatiques extrêmes.
Ces réalités géographique, énergétique, climatique et démographique soulignent l’importance stratégique de la question de l’environnement. Elles expliquent pourquoi ce chapitre tient une place importante dans la plate-forme que l’Alliance a présentée aux candidats à l’élection présidentielle.
Dans cette bataille, les associations sont en première ligne. Beaucoup d’entre elles sont impliquées dans l’environnement. Au-delà de ce domaine bien précis, les associations, comme le précisent d’ailleurs les propositions sur le développement de l’économie alternative, peuvent être un moyen de créer des dizaines de milliers d’emplois pérennes. Au-delà de ce rôle économique, les associations ont un rôle essentiel dans la cohésion sociale à La Réunion. C’est pourquoi, l’Alliance propose la création d’une Chambre consulaire des associations, institution représentative de la vie associative dotée des mêmes prérogatives que les trois autres Chambres consulaires.

L’environnement

Dans le contexte des changements climatiques où des phénomènes naturels extrêmes sont à craindre, la protection de l’environnement doit être une préoccupation constante du fait de la situation originale de La Réunion : situation dans la zone intertropicale des cyclones, record de chutes de pluies, richesse de sa biodiversité et de ses paysages, son insularité, son relief instable, sa transition démographique, ses difficultés sociales, etc... Pour permettre le développement durable de notre île, aucun aspect environnemental ne doit être négligé aussi bien en termes de protection des ressources que de prévention des risques.

La sécurité de la population

Comme l’ont fait de nombreux cyclones antérieurs, le cyclone Gamède a longé La Réunion. Les dégâts occasionnés par ce météore sont un signal fort, à l’adresse de ceux ayant la charge de l’aménagement du territoire, sur la situation que créerait un cyclone frappant directement notre île et sur les précautions qu’il convient donc de prendre sans délai pour faire face à cette probabilité.
Nous héritons d’une implantation d’équipements, de logements, d’installations industrielles, etc... majoritairement réalisés sur le littoral. De ce fait, le franchissement des rivières se fait quasi exclusivement au niveau de leur embouchure exposant ainsi les piles des ponts à la puissance maximale des crues. Il est donc urgent de protéger les berges par des ouvrages d’endiguement. Les flots ainsi canalisés, la mise en place de ponts à haubans ne nécessitant aucun appui dans le lit des rivières deviendra réalisable. De plus, l’achèvement de l’actuelle route des Tamarins en moyenne altitude, prolongée à l’avenir à ses deux extrémités, créant une alternative au franchissement littoral des rivières, sécurisant et favorisant les déplacements d’autant mieux qu’un plan pluriannuel de suppression des radiers et de modernisation des routes départementales et communales aura également été mis en place.
Il apparaît clairement qu’aucun des problèmes ainsi mis en évidence, aucune mesure de sécurisation de la population et des axes de déplacements ne peut trouver sa solution à l’échelle exclusive d’une commune, d’une Communauté d’agglomérations, du Département ou de la Région. La solution à ces problèmes implique de l’ensemble des collectivités qu’elles mutualisent leurs efforts au sein d’un syndicat mixte pour l’aménagement équilibré du territoire, ce syndicat mixte devant bénéficier du soutien de l’État.

D’autre part, l’environnement est perçu comme un domaine d’activités stratégiques permettant la création de milliers d’emplois pérennes pour des jeunes Réunionnais. Ces deux aspects nécessitent que des mesures urgentes soient prises dans divers domaines :

1- la mise en place d’un plan climat - décision prise le 23 février 2007 aux Assises de l’Agenda 21 pour le Développement Durable - pour La Réunion proposant des recommandations fortes en matière d’adaptation aux changements climatiques que devra subir notre île, dans les prochaines décennies ;
2- l’énergie : atteindre l’objectif ambitieux de l’autosuffisance énergétique (électricité) à l’horizon 2025-2030 ; dans ce but,
• développer à grande échelle les énergies renouvelables -éolienne (potentiel 60 MW) et photovoltaïque (200 MW) notamment ;
• accentuer et généraliser une politique de maîtrise de l’énergie dans toute construction nouvelle (la filière chauffe-eau solaire : 75.000 installations,180 Gw/h électrique économisés) ;
• cette politique des énergies renouvelables a déjà créé des centaines d’emplois. La généralisation de ces équipements pour les 200.000 logements neufs à bâtir permettrait, à minima, de doubler ces emplois d’ici 10 ans ;
3- les déchets : mise en place de nouvelles filières de tri, de traitement et de valorisation (énergétique et autres, alternatives à l’incinération) créatrices d’emplois ; réduction des déchets à la source en adaptant les contenants à notre contexte géographique (revenir à la consignation du verre, moins d’emballages, etc...) ;
4- l’assainissement
 : réglementation désormais obligatoire. En ce domaine, les besoins sont considérables et les financements prévus très insuffisants. La construction des 200.000 logements futurs doit prendre en compte cette donnée ;
5- l’eau : réaliser des travaux urgents de prévention des risques afin de mettre en sécurité les réseaux d’alimentation ; améliorer la création de réserves d’eau, le rendement des réseaux d’eau potable et les outils de gestion de l’eau ;
6- la prévention des risques : ravines et rivières sont, à La Réunion, des lieux autour desquels la ville, les quartiers se sont construits. La violence de certains phénomènes climatiques fait que l’endiguement de ces cours d’eau ainsi que la protection contre l’érosion et les mouvements de terrains sont autant de travaux urgents auxquels doit faire face le syndicat mixte pour garantir la sécurité des biens et des personnes ;
7- la biodiversité : le Parc National et la Réserve Marine, outils de protection et de valorisation des espaces et espèces remarquables, cristallisent beaucoup d’espoir en matière de création d’emplois pérennes, d’autant plus que la Commission de Bruxelles a décidé de confier à La Réunion la responsabilité - pour l’ensemble des territoires ultramarins d’Europe - des mesures à prendre pour l’étude et le respect de leur biodiversité.


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