Sortir de schémas de pensée hérités du passé

L’essentiel : la victoire du programme réunionnais

12 avril 2007

Placer le développement de La Réunion au centre des débats de la Présidentielle et aboutir sur l’engagement des candidats à l’Élysée sur le programme réunionnais : cette avancée marque une étape importante dans notre histoire. L’heure n’est plus à attendre des solutions venues de Paris, mais à faire prendre position sur des réponses réunionnaises aux défis spécifiques de La Réunion.

« Leur projet pour l’Outre-mer », tel est le titre en "Une" du "Quotidien" d’hier. Dans un dossier, il publie des propositions pour l’Outre-mer de candidats sur « la continuité territoriale », « l’immigration clandestine », « la préférence régionale » et « la surrémunération des fonctionnaires ». Les réponses « sur cinq questions spécifiques à La Réunion » de ces candidats s’appuient sur « leurs voyages dans les différents territoires, les entretiens que certains ont donnés au "Quotidien" lors de visites à La Réunion, ou du dossier réalisé la semaine dernière par l’hebdomadaire "L’Express" », écrit notre confrère.
Selon "Le Quotidien", « l’élection présidentielle est une élection nationale. Et le scrutin doit se jouer sur des enjeux nationaux ». Et de préciser que le 6 mai prochain, « 40 millions d’électeurs désigneront le Président de la République française. Pas le chef de la Région Réunion. Pas le Prince des Antilles ».
Force est de constater que cette approche est à total contre-courant de la démarche de l’Alliance, mais aussi de celle de Nicolas Hulot.

Une autre démarche

L’écologiste a demandé à tous les candidats de donner leur position sur un programme. Le Pacte écologique, ce sont 10 objectifs et 5 propositions concrètes en faveur de l’environnement. Cinq candidats à la Présidentielle ont signé ce Pacte : Ségolène Royal, François Bayrou, Nicolas Sarkozy, Dominique Voynet et Marie-George Buffet. Et dimanche dernier, au cours d’un meeting au Zenith de Paris, conclu par un rassemblement de plus de 7.000 personnes au Trocadero, Nicolas Hulot a souligné que « jamais, les enjeux écologiques n’ont été aussi présents dans une campagne présidentielle et le Pacte écologique y a été pour quelque chose ».
Parmi les participants du rassemblement, l’astrophysicien Hubert Reeves, Président de la Ligue Roc (préservation de la faune sauvage), a souligné que Nicolas Hulot a « introduit un réveil chez les politiques au-dessus des clivages gauche/droite ».
Il est à noter que personne à La Réunion ne s’est élevé contre la démarche de Nicolas Hulot. Il demande à tous les candidats de s’engager sur le Pacte écologique. Alors que, pourtant, le 6 mai prochain, nous n’élirons pas le « chef des écologistes » ou le « Prince de l’environnement » !
Le 11 février dernier, l’Alliance a adopté une plate-forme adressée à tous les candidats à la Présidentielle. Lundi dernier, date du début de la campagne officielle, le Président de l’Alliance, comme il s’y était engagé, a annoncé qu’il avait reçu de Marie-George Buffet, Dominique Voynet, Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, un engagement écrit à soutenir sans réserve le Socle du développement qui conditionnera 80% de l’activité économique des 10 prochaines années. Quant à François Bayrou, ses déclarations dans la presse écrite et télévisée valent engagement, a indiqué Paul Vergès. Ces candidats sont aussi les signataires du Pacte écologique.
D’ailleurs, le Président de l’Alliance a insisté sur l’importance de cet engagement pour La Réunion. Plus de 75% de l’électorat approuvera le programme de l’Alliance, c’est une grande victoire pour La Réunion, a-t-il dit en substance. C’est une situation sans précédent dans l’histoire électorale française, a-t-il poursuivi, c’est la première fois qu’une Région ou un Département demande aux candidats à l’Élysée de prendre position sur un programme régional, élaboré localement. Et de préciser que cette avancée est le résultat d’une démarche : placer l’avenir de La Réunion au centre du débat de la Présidentielle. Cette victoire est celle de la responsabilité. L’essentiel n’est pas de se déterminer en fonction de ce que les candidats préparent pour La Réunion, mais de tirer les enseignements de leurs positions par rapport à un programme réunionnais visant à relever les défis spécifiques de La Réunion.

Décolonisation des esprits

61 ans après la fin du statut colonial, une nouvelle étape est en train d’être franchie. Elle signifie une plus grande responsabilité et la sortie de schémas de pensée hérités du passé. En effet, l’heure n’est plus à attendre les propositions de lointains candidats qui ne vivent pas quotidiennement les préoccupations et les défis de La Réunion. Il s’agit de se rassembler sur l’essentiel pour faire avancer le pays.
Cette nouvelle étape place le développement de l’île comme question principale. C’est ensuite aux électeurs réunionnais d’apprécier les réponses des différents candidats et d’en tenir compte au moment de voter.
L’approbation de la plate-forme et l’engagement sans réserve de candidats représentant potentiellement 75% des voix sur le plan national est une victoire sans précédent pour La Réunion. Autrement dit, les propositions réunionnaises pour sortir de la crise seront plébiscitées par 40 millions d’électeurs. Cela ouvre la voie du développement. Car, quel que soit le résultat de l’élection présidentielle, La Réunion sera gagnante, ce qui est de loin l’essentiel.

Manuel Marchal


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Messages

  • Outre que je ne vois pas pourquoi vous vous en prenez à la démarche de Hulot, votre démarche y ressemble beaucoup ne vous en déplaise, et d’ailleurs je ne vois pas où est le problème...

    Vous dîtes "on n’élit pas le prince de l’écologie"... et bien pour le bien de votre avenir et du mien ce serait pas mal d’élire un prince de l’écologie... rassurez vous ce ne sera pas le cas cette fois, espérons juste que ce serait la (le) moins pire qui sera élu(e), ça pourrait être bénéfique même pour la Réunion !


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