Après la mission d’expertise en 2002, qui avait confirmé la nécessité de créer un tram-train, et après de nombreux débats, l’Assemblée plénière de la Région a confirmé, le 30 mars 2005, sa volonté de réaliser une liaison entre Saint-Benoît et Saint-Joseph, en passant par Saint-Denis.
Un premier projet a été défini en mai 2005 entre Saint-Paul et Gillot, et ce premier tronçon devrait être livré en 2013.
Dans un second temps, des études de faisabilité ont été menées pour une extension du tracé vers Saint-Benoît et vers le Sud jusqu’à Saint-Joseph.
« Aujourd’hui, l’effondrement du pont de la Rivière Saint-Étienne est un signal fort que nous devons interpréter, souligne Paul Vergès, les climatologues prévoient une intensité plus importante des phénomènes cycloniques, et de plus, nous sommes situés dans une zone intertropicale, une zone à risques ». Selon le Président de la Région, il est nécessaire de prendre des mesures préventives face à ces évidences. C’est pourquoi, le syndicat mixte créé récemment semble être un moyen pour tous les élus pour se concerter sur l’avenir de La Réunion en matière d’aménagement du territoire et de réseaux routiers.
La priorité est maintenant donnée au Sud, qui a été durement touché par Gamède.

Le tram-train pourrait rallier Saint-Paul à Saint-Joseph dès 2016

Cette étude de faisabilité pour l’extension du tram-train dans le Sud a été notifiée au groupement de bureaux d’études Citec, SNCF, Trafico et Alfred Pater. En tant qu’assistant du maître d’ouvrage, la SR 21 a suivi l’intégralité de l’étude.
L’objectif de ce travail est d’identifier différents scénarii avec des positionnements de stations, les impacts environnementaux, financiers et socio-économiques ; pour résumer, d’aider la Région dans son choix quant à la réalisation de cette extension.
La zone littorale semble être privilégiée pour le futur tracé du tram-train dans le Sud. D’une part, à cause de la topographie. En effet, la bande littorale présente peu de pentes et de courbes. D’autre part, la concentration d’habitants, d’activités et d’emplois sur le littoral permet une meilleure optimisation du tram-train.
La solution “littoral” semble donc être la plus adaptée. Plusieurs tracés sont envisagés, notamment pour traverser les villes. Par exemple pour celle de Saint-Leu, 3 tracés sont possibles, de même pour l’Etang-Salé et Saint-Pierre. La décision sera prise, bien entendu, en concertation avec les communes concernées.
A propos des villes situées plus en hauteur, les Avirons, Trois-Bassins, le Tampon, Petit-Ile, il est prévu de développer un TCSP Bus (Transport en Commun en Site Propre) avec des systèmes de navettes et des parkings à proximité des stations. De plus, la route des Tamarins et la future route à mi-hauteur qui rallierait les Lianes à Saint-Leu vont permettre de désenclaver les Hauts de l’île.
L’étude a également permis de voir que le secteur de Saint-Louis/Saint-Pierre est le plus chargé en termes de fréquentation. On pourrait donc imaginer un passage du tram-train plus fréquent dans la zone, par exemple toutes les 10 minutes. Pour l’instant, 38 stations sont prévues dans le projet, avec un temps de trajet de 1h50 entre Saint-Pierre et Saint-Denis. Mais comme le bus actuellement, il est prévu de créer des Express qui ne s’arrêteront pas à chaque station.
Ce gigantesque projet est estimé à environ 1 milliard d’euros pour un tracé long de 70 km, c’est-à-dire l’équivalent du premier tronçon de 40 km entre Sainte-Marie et Saint-Paul.
Sur le second tracé, il y aurait moins d’ouvrages d’art à construire, les routes nationales actuelles seraient plus utilisées, ce qui explique cette équivalence des coûts.
Selon Pierre Vergès, il est important que l’ensemble des élus aient la même volonté et que l’on puisse avancer dans le même sens. Il est donc envisageable, dans le meilleur des cas, que les travaux puissent commencer en 2013, c’est-à-dire dès la fin des travaux du premier tronçon, et le tram-train dans le Sud pourrait voir le jour dès 2016.

Une réunion avec les élus de la région Sud est prévue sous quinzaine pour trouver un accord avec ceux qui sont toujours opposés au projet, et le cas échéant, mettre en place un protocole sur plusieurs années, « en dehors, bien entendu, des contingences électorales », conclut Pierre Vergès.

Sophie Périabe

Réactions

• Jean-Claude Lacouture, Maire de l’Etang-Salé

Nous sommes pour un tracé près de l’ancienne Route nationale pour ne pas endommager les forêts. Il est vrai qu’à l’Etang-Salé, nous nous soucions du côté environnemental, c’est pourquoi nous allons privilégier le tracé littoral. Pour la zone des Hauts, la route à mi-hauteur prévue permettra de désengorger le secteur. Enfin, le réseau “bus” sera renforcé pour permettre aux habitants de descendre vers la station d’arrêt du tram-train sur le littoral.

• Jean-Luc Poudroux, Maire de Saint-Leu

Le tracé sur la marina ne nous convient absolument pas. Par contre, je suis preneur du tracé en centre-ville. Mais il faut que le projet avance rapidement, notamment concernant les études, pour ne pas geler la révision du SAR (Schéma d’Aménagement Régional). Car il ne faut pas oublier que nous avons des demandes de permis de construire. Il faudra sûrement aussi acheter des terrains, etc... Il faut que nous ayons une idée plus précise du tracé pour que nous puissions prendre les devants.

• David Lorion, Adjoint au Maire de Saint-Pierre en charge de l’Urbanisme

De plus en plus d’élus se convertissent au projet tram-train, et je pense qu’au bout du compte, tous les élus du Sud se rallieront à ce projet.
Sur Saint-Pierre, nous avons de nombreuses zones en phase de travaux, notamment dans le quartier de la Ravine Blanche. Le tram-train va obligatoirement conditionner le visage de nos quartiers. Il y a donc un travail à faire rapidement à ce sujet pour que l’on n’ait pas un double travail à faire. Il faut dès maintenant savoir où vont passer ces voiries pour que l’on puisse prévoir le tram-train dans nos plans d’aménagement.

Propos recueillis par Sophie Périabe