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Développement et cohésion sociale
28 octobre 2004
Après l’appel de la Région, le Département appelle à son tour au rassemblement des forces vives pour que La Réunion bâtisse son propre plan de développement et de cohésion sociale. L’État - le gouvernement- entendra-t-il enfin cet appel unanime ?
Le débat qui s’est tenu hier au Palais de la Source à l’occasion de l’examen du Plan départemental de cohésion sociale, a eu le grand mérite de mettre en pleine lumière la situation exacte de La Réunion. Grâce à l’heureuse initiative de Télé-Réunion, tous les Réunionnais ont eu la possibilité d’assister à la totalité des débats.
Toutes les prises de paroles, depuis celle de la Présidente, en passant par les rapporteurs des ateliers puis les intervenants de chaque groupe politique partaient d’un même constat : la situation à La Réunion en matière de chômage, de manque d’emplois, de manque de logements, d’abondance de situations précaires, est d’une gravité telle qu’il est impérieux de bâtir un plan spécial, un plan adapté à la situation réelle que connaît notre île. Et, d’ores et déjà, s’impose la nécessité d’unir toutes les énergies pour que le Plan Borloo comporte des dispositions spécifiques à la mesure de ce constat unanime.
Tous les intervenants sans exception sont parvenus à cette conclusion commune, y compris ceux qui, il y a quelques mois, s’étaient pourtant rangés autour de ceux qui refusaient toute adaptation législative pour La Réunion. "Non aux lois péi !" était leur antienne, "La loi doit être la même qu’en France, non aux spécificités", proclamaient-ils à tous vents.
Même ceux-là ont été ramenés à la réalité. Cette réalité s’impose à tous désormais et chacun a pu constater que, si la loi Borloo a le mérite d’exister, elle est insuffisante et ne peut, telle qu’elle est, répondre à la somme des besoins exprimés.
Certains intervenants, égrenant la litanie des chiffres du chômage, des dizaines de milliers d’emplois manquants, des milliers de logements à construire de toute urgence, des importants retards en formation, n’ont pas craint de dire que La Réunion avait besoin d’un véritable “Plan Marshall (1)”.
Cette formulation a fait réagir le Préfet, M. Vian, qui a rappelé que le Plan Marshall avait été décidé pour venir au secours d’une Europe dévastée par la guerre. Précisément, lui fut-il répondu, La Réunion est à ce point sinistrée qu’il faut, pour la remettre sur les rails, consentir en sa faveur un effort comparable à celui du Plan Marshall.
Mais, passons, car quelle que soit la façon dont chacun s’est exprimé, tous ont abouti au même diagnostic : partout, dans les domaines, emplois, logements, formation, lutte contre l’illettrisme, aide aux handicapés, structures et actions en faveur de la petite enfance, etc., les retards sont considérables.
Jamais depuis le classement de La Réunion en département on n’avait vu un accord aussi général sur la réalité des retards accumulés quels qu’aient été les gouvernements qui se sont succédé. Est-ce à dire que rien n’a été fait ? certainement pas, mais aucune des actions entreprises n’a été à la mesure de la situation et c’est ainsi que les retards se sont accumulés.
Ce qui est remarquable également c’est de constater que toutes les interventions - sans exception- ont porté sur des propositions d’activités à créer dans le secteur non-marchand. L’actuel gouvernement qui, depuis mai 2002, supprime toujours plus d’emplois aidés, laissant des milliers de jeunes “sur le bord du chemin”, s’est ainsi trouvé pris à contre-pied par ses propres amis. Là encore, la réalité a fini par s’imposer : certes le secteur marchand de La Réunion est performant, il crée de nombreux emplois mais, en dépit des sollicitations du gouvernement, il ne peut faire beaucoup plus. Par ailleurs, tous les emplois à créer évoqués par les intervenants ne relèvent pas du secteur marchand : aide aux personnes âgées, secteur de la petite enfance (2) par exemple.
Il faut donc, pour bâtir à La Réunion une plateforme efficace en faveur de la cohésion sociale, mettre en œuvre des solutions différentes et obtenir du gouvernement qu’il se rende à l’évidence et cesse de se désengager de la création d’emplois dans le secteur non-marchand.
Autre fait remarquable et encourageant. L’opinion était habituée à entendre la Région appeler tout le monde - acteurs politiques, socioprofessionnels, société civile, acteurs associatifs, collectivités, bref toutes les forces vives- à s’unir pour, sans délai, élaborer ensemble ce plan de cohésion sociale qui permettra à La Réunion de sortir de la situation actuelle.
Cette nécessité d’un partenariat avec tous dans le respect des opinions de chacun a été relayée hier, tant au palais de la Source que devant les caméras d’Antenne-Réunion et RFO-télé, par la Présidente du Conseil Général. Mme Nassimah Dindar a clairement dit que le débat d’hier n’était pas une fin en soi. Ce plan est perfectible et, pour que La Réunion gagne, il fallait faire appel à toutes les bonnes volontés à La Réunion (3). La Présidente a souligné que la Région, fidèle à ses prises de position, avait travaillé à la mise en place de ce partenariat Région-Département. Reste à voir si, interpellé d’une façon aussi unanime, le troisième partenaire - l’État - sera capable d’entendre la voix de l’unité réunionnaise, de comprendre qu’il est grand temps de sortir de la politique au coup par coup et de mobiliser enfin tous les moyens indispensables à la mise en œuvre d’un plan de développement et de cohésion sociale réunionnais.
Hier, tous les acteurs de cette journée mémorable ont fait jaillir une étincelle d’espoir.
Aimé Habib
(1) - Plan Marshall : au sortir de la 2e guerre mondiale, les pays d’Europe étaient en ruines. Le 5 juin 1947, le secrétaire d’État US, George C. Marshall, propose un plan, doté d’importants moyens financiers, pour permettre à ces pays de renouer avec une économie plus prospère et d’entreprendre ses premiers efforts vers l’unification
(2) Pour comprendre l’étendue des besoins dans ces deux domaines, il suffit de se reporter à la page 69 du “Tableau économique de La Réunion”, édition 2004-2005 que vient de publier l’INSEE-Réunion. L’évolution de la pyramide des âges telle qu’elle est décrite doit permettre à tous d’évaluer les besoins et d’anticiper sur la situation à venir... ce que n’avaient pas fait les décideurs en poste durant les années 60 et 70 avec les conséquences que l’on sait.
(3) Un regret : alors qu’il a beaucoup été question de formation et que tout le monde, élus, rapporteurs, membres des ateliers, intervenants extérieurs au Conseil Général, ont été conviés au débat puis à la prise de parole, il est incompréhensible que la seule institution qui est dotée de très fortes compétences en la matière, la Région, n’ait pas été associée au travail de réflexion.
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