
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Impasse du système et graves menaces à venir sur l’emploi
29 janvier 2016, par
Les dernières statistiques de Pôle Emploi montrent une augmentation du chômage en 2015. Plus de 180.000 Réunionnais sont officiellement à la recherche d’un emploi. Même avec un taux de croissance proche de 3 %, l’économie réunionnaise n’a pas créé suffisamment d’activité pour couvrir la hausse de la population active. La croissance démographique de La Réunion n’est pas terminée, et d’importantes menaces pèsent sur des secteurs d’activité stratégiques.
En 2015, l’économie réunionnaise a affiché un taux de croissance de 3 %, a indiqué lundi dernier le préfet de La Réunion lors de ses vœux à la presse. Ce chiffre se situe bien au-dessus de celui obtenu par l’économie en France l’an dernier. Il permettrait là-bas de régler bien des problèmes, et notamment il ferait baisser le nombre de travailleurs privés d’emploi.
À La Réunion, la croissance économique de 3 % s’est traduite par une augmentation nette de 4.000 emplois dans le secteur marchand, a précisé le préfet. Toujours l’an dernier, l’État a cofinancé plus de 20.000 contrats aidés. Rien qu’au titre du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), les entreprises de notre île ont bénéficié de 97 millions d’euros de soutien de l’État.
Mais la croissance économique et les efforts importants de l’État n’ont pas suffi à inverser la courbe du chômage. Fin décembre 2014, La Réunion comptait 174.670 travailleurs à la recherche d’un emploi, dont 134.650 totalement privés de travail. Fin décembre 2015, ces deux nombres ont évolué à la hausse, 180.130 Réunionnais étaient inscrits à Pôle emploi, dont 136.220 travailleurs totalement privés d’activité professionnnelle.
Des interrogations pèsent sur le niveau de l’aide de l’État en 2016. Depuis le 13 novembre, la France est en état de guerre à la suite d’attentats terroristes qui ont fait plus de 100 morts à Paris. Dans son discours du 16 novembre devant les députés et les sénateurs, le président de la République a donné la priorité au Pacte de sécurité. Des crédits supplémentaires seront donc affectés à l’armée, la police et la justice. Compte-tenu de la situation financière difficile de la France, les marges de manœuvre sont étroites. La Cour des Comptes ne manque pas de le rappeler dans ses rapports, et demande constamment à l’État de serrer la vis pour pouvoir sauvegarder sa souveraineté budgétaire.
Il est clair que cet état de guerre va durer longtemps. Outre une loi constitutionnelle prévoyant un renforcement des pouvoirs de l’administration au détriment de ceux du juge, le président de la République n’a pas fait mystère de son projet de prolonger l’état d’urgence. L’incertitude tient dans les arbitrages qui seront faits. L’État doit déjà faire face au mécontentement des fonctionnaires, pour qui l’austérité se traduit par le gel du point d’indice depuis plusieurs années. Il lui est également demandé de reprendre à sa charge la gestion du RSA, compte-tenu de la dette qu’il a accumulée envers les Conseils départementaux chargés de cette compétence qui leur a été transférée, sans les moyens financiers correspondants.
En 2016, La Réunion devra faire face à des menaces qui pourront être la cause de suppression de milliers d’emplois. En France, le gouvernement est confronté depuis plusieurs mois à la colère des éleveurs. En 2015, la suppression des quotas est entrée en vigueur dans ce secteur. C’est désormais la logique ultra-libérale qui prime. Sans protection face à la concurrence d’autres pays européens, les éleveurs français ont de grandes difficultés à écouler leurs productions à un prix suffisamment rémunérateur. Dans ce bras de fer, l’État a réaffirmé qu’il n’est pas question de revenir sur la fin des quotas. Il a proposé des mesures d’accompagnement qui sont loin d’être suffisantes, en témoignent les manifestations virulentes et les barrages de routes d’éleveurs qui jouent leur survie.
À La Réunion, 2017 verra la fin des quotas sucriers. 2016 sera l’année de la décision sur les dispositif mis en œuvre pour assurer la transition entre le système actuel et le libre échange. Jusqu’en octobre 2017, l’industrie sucrière est sûre d’écouler toute sa production sur le marché européen. Si elle ne trouve pas d’acheteur, l’Union européenne est obligée d’intervenir pour acquérir le stock invendu à un prix suffisamment rémunérateur.
Mais après octobre 2017, cette protection disparaîtra. Le sucre réunionnais sera confrontée à la concurrence mondiale. Si les industriels ne trouvent pas de débouchés, il ne restera alors plus que le cours mondial. Or ce dernier s’est effondré l’an dernier, il a baissé de 21 % à cause d’une offre supérieure à la demande.
Les acteurs de la filière ont demandé à l’État de subventionner l’industrie sucrière réunionnaise pour qu’elle puisse être compétitive sur le marché mondial, malgré un coût de production plus élevé que ses concurrents. Devant cette demande, le gouvernement doit prendre en compte la crise de l’élevage. S’il décide de prendre à sa charge le sauvetage de la filière canne-sucre de La Réunion, que diront les éleveurs qui demandent la même chose et à qui l’État dit non ?
La filière canne-sucre emploie 18.000 personnes à La Réunion, 100.000 personnes sont concernées. C’est une crise majeure qui se profile car si ce secteur s’effondre, alors La Réunion comptera plus de 200.000 demandeurs d’emploi.
À cette menace s’ajoute celle de la création du marché unique mondial. L’Union européenne a poussé les pays de notre région à constituer un bloc économique avec lequel elle signera un accord de libre-échange, appelé APE. La formation de ce nouvel ensemble entre dans sa phase finale. Elle créera un Marché commun de 620 millions d’habitants qui commercera librement avec les régions de l’Union européenne, dont La Réunion. Ces pays ont les mêmes productions que La Réunion, avec une législation sociale bien différente et des coûts de production bien plus faibles.
À un échelon plus large, l’Union africaine travaille à la création d’une Zone de Libre-Echange Continental (ZLEC) de plus d’un milliard d’habitants, dont ceux des pays de notre région. C’est ce qui a été réaffirmé au sommet de l’Union africaine qui se tient actuellement à Addis-Abeba en Ethiopie. Cela représente deux fois la population de l’Union européenne. L’intégration de La Réunion à l’Union européenne a déjà eu un coût social très élevé, car notre économie ne peut rivaliser avec celle de cet ensemble de 500 millions d’habitants. Mais avec ce qui se prépare, cela pourrait bien être le coup de grâce porté à ce qui reste de l’outil de production réunionnais.
La situation actuelle est dramatique sur le plan du chômage. Le système actuel n’arrive pas à faire face. Les menaces qui se précisent font craindre le pire. C’est donc bien d’un changement profond qu’a besoin La Réunion pour espérer passer le cap de son intégration dans le marché mondial.
Se pose alors les questions de la défense des intérêts des Réunionnais, et du nouveau système à définir à l’intérieur de notre île.
Face à ces échéances connues et inéluctables, le PCR a rendu publiques ses propositions. Elles s’appuient en particulier sur une nouvelle gouvernance sur la base d’une seule assemblée, dotée de compétences nouvelles. Il s’agit d’avoir les moyens de discuter directement avec les pays voisins pour négocier avec eux les conditions de notre intégration d’une part, et d’autre part d’avoir les outils pour adopter des règles spécifiques à La Réunion, notamment en termes d’emploi.
L’heure est donc à l’union des Réunionnais autour d’un projet de survie.
M.M.
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