L’heure tourne, et la balle est dans le camp du Gouvernement

7 décembre 2012

Il y a à peine 6 mois, l’immense majorité des réunionnais a légitimement voulu croire au « Changement ». C’est cette croyance en un avenir meilleur qui a mobilisé notre peuple. Et, au soir du 6 mai, la traduction électorale a été sans appel : un triomphe pour le candidat de la gauche à l’élection présidentielle. 

Avec 71% des votants en sa faveur, signe d’une confiance plus ou moins retrouvée dans la représentation politique, le candidat du Changement réalise à La Réunion sa performance la plus haute . Sans nul doute, le Parti Communiste Réunionnais, avec ses dirigeants, ses militants(es) et ses propositions, a apporté une contribution à ce succès.

Le « Changement » tant attendu l’était, faut-il le rappeler, sur la base d’un nouveau contrat social conclu avec La Réunion d’une part et, d’autre part, sur la volonté du candidat-président de lutter de toutes ses forces contre "a finance" qui disait-il, dans son discours du Bourget, était son seul et unique adversaire.

En d’autres termes celui qui est devenu le nouveau Chef d’Etat proclamait que les marchés financiers, tels un tsunami, avaient tellement fait de dégâts qu’il fallait, désormais,
s’engager sur une autre voie pour construire un nouveau modèle de société.

Avec pareil discours, dont chacune et chacun pouvait comprendre l’essence, l’espoir semblait permis ! Et cela d’autant plus que les chantres de l’ultra- libéralisme n’ont pas tenu leurs promesses de justice sociale, d’emplois, d’égalité et d’un environnement viable pour les générations présentes et futures. Faut-il s’en étonner ?

Derrière cette déclaration du Bourget, qui avait été formulée la main sur le cœur, le peuple avait donc perçu un message très clair. En tout cas c’est le sentiment qui s’est dégagé lorsque, par la suite, nous animions des réunions de quartiers un peu partout sur l’île.

Les faits sont têtus…

Est –il trop tôt pour juger d’une éventuelle imposture idéologique ? Que l’on ne me fasse pas dire ici ce je que ne dis pas. Mais force est de constater que depuis ces déclarations, la situation globale s’est dégradée la crise de la dette s’est aggravée et personne ne peut sérieusement prédire quand et comment elle prendra fin.

Les faits sont têtus, et ne prêtent guère à l’optimisme. La conférence de Doha sur le climat est un échec ; le prochain budget européen risque de connaître de graves coupes sombres ; un rapport de l’Agence Française de Développement nous apprend que La Réunion compte 25 ans de retard sur la France.

Dans le même registre, le service public "Pôle Emploi" annonce, pour fin octobre 2012, pas moins de 160 220 demandeurs d’emplois à La Réunion. Au même moment, des dizaines de milliers de travailleurs (environ 100 000) sont inquiets devant la menace de la disparition du bonus Cospar et du RSTA.

C’est pourquoi, la Conférence économique et sociale qui se tiendra le 10 décembre prochain à Paris au Cercle national des armées apparaît comme un test sur les réelles intentions du gouvernement.

Un test à la fois en direction de l’Outre-mer en général et de La Réunion en particulier. Rendez – vous donc dans 3 jours ! L’heure tourne, et désormais la balle est, à coup sûr, dans le camp du gouvernement !

 Yvan Dejean 

Parti communiste réunionnais PCR

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