
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Retour sur le débat du 26 février au Sénat
11 mars 2014, par
A la base de la crise de La Réunion, l’inégalité des revenus instituée par un gouvernement et pérennisée par tous les autres. Cette question a été évoquée lors du débat au Sénat.
Mardi dernier lors d’une conférence de presse, Paul Vergès est revenu sur le débat du 26 février au Sénat. Pour la première fois, la Haute assemblée avait décidé de consacrer une séance spéciale aux Outre-mer. C’était le résultat d’une initiative du sénateur de La Réunion. Cette première pourrait être amenée à se répéter chaque année, car cela permettrait aux sénateurs et à l’opinion publique en France de connaître quels sont les défis spécifiques de nos pays.
Après les différentes interventions, c’est le ministre des Outre-mer qui a conclu. Il voulait répondre point par point aux nombreuses nterpellations des parlementaires. Mais il a été rappelé à l’ordre par le président de séance. C’est pourquoi dans une grande partie, l’intervention de Victorin Lurel s’est concentrée sur la réplique aux arguments de Paul Vergès.
Pour la clarté du débat politique à La Réunion, il est important de revenir sur plusieurs réponses du ministre. Elles dénotent la manière dont La Réunion est vue par un représentant du gouvernement. Elles donnent tout d’abord une idée de la réelle connaissance de nos problèmes par un représentant de Paris, ainsi que de la manière dont il présente les propositions qui sont faites par les Réunionnais.
Aujourd’hui, voici comment un ministre de la République considère le problème de l’inégalité des revenus à La Réunion, une des bases de la crise que connaît le pays.
« Par conséquent, nous sommes opposés à certaines de vos propositions, monsieur le sénateur, comme je viens de le dire devant une autre assemblée. Je pense notamment à la suppression des sur-rémunérations des fonctionnaires : cette proposition, que vous partagez avec, notamment, des acteurs du monde des entreprises, a été écartée par le Président de la République lui-même lors de la campagne présidentielle.
Un gouvernement de gauche ne reviendra pas sur les acquis sociaux des agents en poste, d’autant qu’ils ne nous semblent pas être la cause de tous les maux outre-mer. C’est, bien au contraire, la consommation qui est l’un des principaux moteurs de l’économie outre-mer. Monsieur le sénateur Vergès, je rappelle que nous avons toujours, depuis 1946, mené une politique de la demande outre-mer : peut-être faudrait-il aussi lancer une politique de l’offre, mais ce n’est pas à Paris que l’on en décidera.
En tout état de cause, remettre en cause les sur-rémunérations serait porter un coup sévère et durable à la croissance, pis encore au développement économique. Il faut bien y réfléchir avant d’envisager un tel changement. »
1. Comment Victorin Lurel peut-il dire que Paul Vergès veut supprimer la sur-rémunération
Tout d’abord, il est faux de prétendre que Paul Vergès souhaite la suppression de la sur-rémunération. Bien au contraire, le sénateur de La Réunion ne cesse de mobiliser pour que les fonctionnaires ne soient pas les boucs-émissaires de l’échec de plus de 60 ans d’application mécanique de l’intégration.
La sur-rémunération est le résultat d’une décision d’un gouvernement. Quand les Réunionnais revendiquaient l’égalité avec la France prévue dans la loi du 19 mars 1946, Paris a pris alors une très lourde responsabilité. Le gouvernement a choisi de refuser l’égalité aux travailleurs du secteur privé, et d’étendre à 2.000 fonctionnaires le bénéfice du supplément colonial qui n’était alors versé qu’à quelques dizaines de hauts fonctionnaires à La Réunion.
Cette mesure allait être le point de départ d’une inégalité institutionnalisée entre deux parties de La Réunion : d’un côté les bénéficiaires d’un statut post-colonial, et de l’autre l’immense majorité à qui l’égalité avec la France était refusée.
Avec l’accroissement de la population, le nombre de personnes touchant la sur-rémunération se compte aujourd’hui par dizaines de milliers. Et ce système a été étendu dans les entreprises publiques, le secteur parapubliques et dans quelques conventions collectives du privé.
De plus en plus à Paris, des parlementaires et des représentant de hautes institutions remettent en cause la sur-rémunération. Ils estiment que ce système est maintenant totalement injustifié, d’autant plus qu’avec la crise, la sur-rémunération est présentée par la presse parisienne comme un avantage faisant des fonctionnaires des privilégiés.
C’est pourquoi face à cette menace, Paul Vergès appelle à la concertation pour organiser les fonctionnaires. De ce débat pourront sortir des propositions qui ne remettront pas en cause les situations personnelles des agents qui touchent déjà la sur-rémunération. Cela vise à anticiper toute décision brutale de Paris qui a déjà été capable dans le passé de diminuer le salaire des fonctionnaires sans aucune contrepartie.
2. Pourquoi La Réunion n’est-elle pas devenue une grande puissance économique grâce à la sur-rémunération ?
C’est en effet la question qui se pose à la lecture de la réponse de Victorin Lurel. Ce dernier estime que la sur-rémunération est un atout pour le développement économique. Car d’après lui, elle soutient la consommation et donc la croissance.
Comment dans ce cas expliquer que La Réunion ne soit pas devenue une grande puissance économique ?
Depuis l’extension de la sur-rémunération à l’ensemble des fonctionnaires titulaires, ce sont des sommes considérables qui ont été versées chaque année à des habitants de La Réunion. Aujourd’hui, ce sont plusieurs centaines de millions d’euros qui arrivent par la sur-rémunération.
Mais pendant ce temps, le chômage n’a pas cessé d’augmenter. Il manque au moins 20.000 logements, et la moitié de la population vit en dessous du seuil de pauvreté.
C’est la conséquence de décisions politiques qui ont rayé de la carte la quasi-totalité de notre industrie. Aujourd’hui, plus de 80% de l’économie dépend du secteur des services.
Manifestement, la sur-rémunération n’a pas permis d’aider à la résolution de problèmes aussi fondamentaux.
Et d’ailleurs, si ce modèle de soutien de la consommation par la sur-rémunération était aussi vertueux, pourquoi ne se serait-il pas étendu à la France ?
M.M.
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