Cinq jours après la prise de pouvoir de Didier Robert à la Région

L’inquiétude s’installe dans le monde économique

31 mars 2010, par Geoffroy Géraud-Legros

Entré en fonction, Didier Robert a réaffirmé sa volonté d’interrompre les grands travaux sur lesquels travailleurs et entrepreneurs fondaient leurs espoirs. Une décision qui assombrit encore un futur déjà plombé par la crise économique.

Au cours de la campagne, la crainte régnait déjà aux deux versants du monde économique réunionnais. Du côté des travailleurs, on voyait dans l’embauche des grands chantiers la seule porte de sortie au cycle infernal de chômage et de précarité engagé par la crise. Du côté des entrepreneurs, la politique des grands travaux apparaissait aux acteurs centraux comme l’unique moyen de relancer la création de richesse. Face aux ralentissements imposés à la réalisation des projets par les manipulations politiciennes et le recours abusif aux procédures judiciaires, travailleurs et employeurs en venaient même à aller ensemble démarcher les communes et les institutions pour trouver de l’ouvrage.

Didier Robert relance…les fermetures de chantier

Des deux côtés, on envisageait avec appréhension l’arrivée aux commandes de l’un des ces candidats dont le programme se résumait à l’arrêt des grands travaux. Après l’élection de Didier Robert, fruit de la défection socialiste, le monde du travail et celui de l’entreprise entendent aujourd’hui avec une inquiétude accrue les déclarations du nouveau président UMP de la Région. Comme il l’avait annoncé, celui-ci n’a pas manqué de décréter l’abandon du chantier de la MCUR.
Vis-à-vis du Tram-train, il a fait comprendre que la réalisation de ce projet, pourtant prêt à démarrer, serait suspendue au moins pendant le temps de l’installation des invraisemblables « 2.000 bus ». C’est dire que l’on n’est pas près de voir l’inauguration du chantier. Enfin, comme il fallait s’y attendre, Didier Robert a repoussé à une date difficile à déterminer les travaux de la route du littoral. Après avoir multiplié les annonces enflammées au cours de la campagne, le nouveau président a singulièrement rabattu ses prétentions, et ne parle plus désormais que de « sécuriser le trajet Saint-Denis-Possession ».

La crise gagne du terrain

Au même moment, les nouvelles les plus alarmantes parviennent du monde de l’entreprise. Contrairement à une idée reçue, les effets de cette crise ne frappent plus seulement les PME du secteur bâtiment et travaux publics. La dépression touche aussi les grandes structures économiques, dont celle dirigée par François Caillé qui, face aux difficultés croissantes, vient de demander l’ouverture d’une procédure de sauvegarde. Parmi les problèmes majeurs du grand groupe, on trouve en particulier la chute brutale des ventes d’engins de chantier et de véhicules industriels. Caillé en danger, ce sont 2.500 travailleurs réunionnais qui sont menacés. Au plus fort de la crise, la décision d’abandonner la relance par les grands travaux sonne comme une condamnation au naufrage pour les travailleurs…comme pour les entrepreneurs réunionnais.

Geoffroy Géraud-Legros


Didier Robert refile la patate chaude à Paulet Payet

Premier adjoint de la commune du tampon, Paulet Payet présidait avant-hier pour la première fois le Conseil municipal dont il hérite de Didier Robert, redevenu simple conseiller pour satisfaire aux exigences de la loi.
Pour inaugurer cet exercice, il lui est revenu la désagréable tâche d’annoncer une chute de 25% des investissements au Tampon. Lors de son mandat, Didier Robert avait été à lui seul responsable de l’abandon d’un investissement de 110 millions d’euros. La situation s’étant aggravée, il laisse à son successeur le soin de présenter l’addition…

G.G-L

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