Communiqué du Parti communiste réunionnais

L’intolérance de Nicolas Sarkozy

1er octobre 2005

Dans un communiqué diffusé hier, le Parti communiste réunionnais réagit aux propos tenus la veille par Nicolas Sarkozy lors d’un meeting de l’UMP.

Terminant hier son intervention devant les militants de l’UMP, Nicolas Sarkozy a cru bon de s’en prendre au PCR : "La Réunion ne peut quand même pas être représentée par un parti communiste, fut-il réunionnais. Est-ce que l’esprit de tolérance de La Réunion peut aller avec l’esprit de communiste ?", a-t-il déclaré.
Ces n’est ni sur notre action d’hier et d’aujourd’hui, ni sur notre projet et nos propositions que le ministre nous juge : il le fait sur notre qualité de “Réunionnais” et sur notre supposée allergie à la tolérance.
Venant de la part d’un ministre qui a décidé de rompre avec la tradition républicaine d’une rencontre avec tous les parlementaires de l’île, ce véritable procès d’intention manque singulièrement d’élégance.
Pour notre part, nous avions interpellé le ministre sur un certain nombre de questions essentielles. Nous attendons toujours ses réponses sur un certain nombre de points.
Nous tenons à lui rappeler que depuis que le mouvement communiste existe à La Réunion, d’autres avant lui - et pas des moindres - ont tenté par tous les moyens de le réduire au silence. C’est ainsi que des pages peu glorieuses ont été inscrites dans l’histoire du mouvement dont se réclame aujourd’hui Nicolas Sarkozy.

Nous rappelons surtout au ministre que les Réunionnaises et les Réunionnais nous ont jugé et nous jugent sur ce que nous faisons et sur ce que nous proposons.
Ce sont notamment deux parlementaires communistes, Raymond Vergès et Léon de Lépervanche qui ont déposé le projet de loi faisant de La Réunion un département. Ce sont des parlementaires communistes, dont Paul Vergès et Élie Hoarau, qui se sont battus pour l’extension à La Réunion de l’égalité sociale. À chaque fois, les communistes réunionnais ont trouvé face à eux des hommes et des femmes qui étaient du camp dont se réclame aujourd’hui Nicolas Sarkozy.
Avant de faire ses déclarations, le ministre aurait pu se renseigner. Il aurait pu apprendre que le PCR s’est battu avec les musulmans et les hindous de l’île pour qu’ils puissent exercer leur culte et s’exprimer librement notamment sur le service public d’information.
Le Ministre a, semble-t-il, très vite oublié que ce sont des élus de son propre camp qui ont récemment lancé des charges racistes et xénophobes contre les Comoriens ou Mahorais récemment installés à La Réunion.

Enfin, le ministre oublie que le PCR s’est fait, depuis longtemps, porteur d’un projet phare et rassembleur : celui de la Maison des civilisations et de l’unité réunionnaise conçue comme le moyen d’élever le plus haut possible le niveau de tolérance à La Réunion pour atteindre la meilleure harmonie alors que partout ailleurs, et y compris dans notre région, nous assistons à la multiplication des affrontements de toutes sortes.
Loin de tomber dans la facilité de propos démagogiques, le PCR a constamment été une des voix, parmi d’autres, à appeler à l’unité des Réunionnais. Sa contribution n’est pas plus importante que celles des autres. Mais, le PCR reste un des acteurs les plus convaincus et actifs de ce mouvement de rassemblement.
Le ministre n’a pas manqué de saluer la grande tolérance qui existe entre toutes les communautés constituant l’entité réunionnaise. Compte tenu du poids du PCR et de son influence, cela n’aura pas pu se faire sans lui. Cette évidence saute aux yeux de tous. Sauf à ceux d’un ministre qui a préféré s’auto-aveugler.
Le ministre est venu à La Réunion, animé par une volonté de division. À nos yeux, les propos qu’il a tenus à notre égard annulent toutes les déclarations qu’il a pu faire sur l’esprit de tolérance réunionnais. Il ne s’inscrit décidément pas dans la démarche imposée, voulue par les Réunionnais et les Réunionnaises. Il n’est pas à leur hauteur.


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